Le loup-garou d’Amange – Jura (39)

Amange est une commune située dans le Jura en Franche-Comté à environ 13 kilomètres de Dole. On y fête, tous les étés, la fête du loup-garou. C’est une fête qui date de 1997 et qui fait revivre la capture légendaire de Gilles Garnier, un loup-garou qui a vécu au 16ième siècle près du village. La fête a lieu le dernier week-end du mois de juin.

L’histoire commence en décembre 1573, Gilles Garnier est soupçonné d’avoir tué quatre enfants comme l’aurait fait un loup-garou, il est brûlé vif, sentence d’une extrême sévérité pour l’époque. L’affaire Gilles Garnier est l’un des rares cas de lycanthropie répertoriés dans les annales de la justice en France.

Il est arrêté à l’ermitage Saint-Bonnot, en plein cœur de la forêt (forêt de la serre actuellement), puis amené a la prison de Dole, où il sera jugé et condamné le 18 janvier 1574.

Les faits :

• Octobre 1572, sa première victime était une fillette de 10 ans qu’il a traînée dans un vignoble en dehors de Dole. Il l’a étranglée puis lui a enlevé ses vêtements, a mangé la chair de ses cuisses et des bras. Quand il eut fini, il prit un peu de chair et en offrit à sa femme.
• Quelque temps plus tard, Gilles Garnier a sauvagement attaqué une autre fille mais il a été interrompu par des passants et prit la fuite. La jeune fille a succombé à ses blessures quelques jours plus tard.
• Novembre 1572, Gilles Garnier tua un garçon de 10 ans, il lui mangea les cuisses et le ventre et il arracha une jambe pour la mettre de côté.

Un soir, une poignée d’hommes du village voisin virent dans l’obscurité ce qu’ils pensaient être un loup, mais c’était en fait Gilles Garnier qui venait d’étrangler un jeune garçon. Il dut abandonner sa victime pour prendre la fuite, mais il est arrêté peu de temps après.

.François Bavoux, un historien qui a pu travailler sur le sujet, tente de localiser les vestiges de son habitat d’après plusieurs textes. Des ruines en plein cœur de la forêt du massif de la Serre ont pu être identifiées comme l’ancienne demeure de Gilles Garnier grâce également a la description d’une source proche. L’étude du mobilier et de l’architecture relativement modeste a permis de dater l’habitation d’entre 1550 et 1600.Ce qui coïncide avec l’hypothèse qu’elle aurait abrité Gilles Garnier ainsi que sa femme et ces enfants.

Le loup-garou est considéré au Moyen Age comme une malédiction au 15ième siècle, au même titre que les sorcières, c’est pour cette raison qu’il fût brûlé vif.

Gilles Garnier était originaire de Lyon, il a voulu fuir le monde avec sa famille, et s’isoler en ermite au milieu de cette forêt, proche d’une source, les bâtiments étaient inoccupés depuis plusieurs décennies. L’ermite avait une femme et plusieurs enfants, en cette période de grandes famines, il était difficile de nourrir sa famille. Ce qui l’on imagine bien, a dû pousser cet homme a tué et dévorer certaines parties du corps humain de ces proies.

Selon son témoignage au procès, Garnier essayait de trouver de la nourriture pour lui et sa femme, quand un fantôme lui a offert une pommade que lui permettrait de se changer en loup, ce qui rendrait la chasse plus aisée. Gilles Garnier a avoué avoir traqué et assassiné au moins quatre enfants âgés de 9 à 12 ans.

Durant le procès, et quelque temps après, d’autres attaques de “loups”, on eu lieu au village d’Amange sans qu’il y ait de morts, cependant, cinq paysans ont été accusés et tués.

Un sentier parsemé de légendes vous amène directement dans la “gueule du loup”.

Quelques photos :

Pour s’y rendre : 

Depuis Amange, un parking a été aménagé vers le stade afin de pouvoir suivre le sentier qui vous mènera droit a la dernière demeure du loup-garou.

A proximité :

• Grotte habitée au mésolithique (voir photo si dessus) ;
• Camp en éperon barré du néolithique (5000 av. J.-C.) ;
• Vestiges de deux châteaux médiévaux ;
• Eglise Saint-Paul (XIX^e siècle).

Sur la carte :