Camp de Myard – Vitteaux (21)

Le site archéologique de Myard (s’écrit aussi Miard) est situé sur un plateau au dessus d’une montagne portant le même nom. Il est facilement accessible en véhicule, mais il est possible de s’y rendre via un parcours de randonnées pédestres ou en VTT.

Il ne faut surtout pas s’attendre ici à trouver de grosses structures mégalithiques, ou Gallo-romaines puisque le site était fréquenté il y a de cela plus de 8000 années (rien que ça ! ). Alors effectivement, sur le plateau long de plusieurs centaines de mètres, ne portant plus aucunes traces du passé, ni aucun vestige, on a du mal à imaginer un quelconque ancien village.

Sauf que l’apparence est parfois trompeuse, puisque ce site situé à l’ouest de Vitteaux en Côte d’or, aurait été un village fortifié au Néolithique profitant d’un éperon barré pour améliorer naturellement la défense des habitants.

C’est ce qu’ont permit de découvrir les fouilles archéologiques entreprises de 1969 à 1976. Une seconde campagne de fouilles est lancée en 1996 et en 1997 par les membres du G.E.R.P.P (Groupe Régional de Préhistoire et de Protohistoire).

Ces recherches nous informes que des éleveurs et agriculteurs sédentaires ont défricher la partie nord du plateau afin d’aménager le village dont la protection est renforcé par une muraille de pierre sèche. Il faut dire que le terrain est géologiquement propice à trouver matière en pierre sèche :

Le sol est essentiellement constitué de Bajocien (calcaire – étage du jurassique moyen) qui se casse naturellement lors de grand gel. Ici on extrayait de la lave, ce genre de sites d’extraction était appelé des “lavières”, ces dalles de quelques centimètres d’épaisseur ont permis de renforcer la muraille du village local en période néolithique. Elles sont utilisées à partir du 17ième siècle pour couvrir les toits des maisons et pour la construction des murs de clôtures. La lavière du site de la montagne du Myard a été abandonnée mais on peut observer quelques minces vestiges.


D’après les recherches, le terrain environnant  l’éperon barré a servi d’habitat durant 3 périodes bien distinctes au néolithique, tout d’abord en -6000 av. J.C, ce qui correspond au néolithique moyen, puis en -4000 av. J.C néolithique final, et enfin à l’âge du Bronze en -3000 av. J.C.

Quelques habitants sont venus successivement s’installer et s’abriter derrière ce rempart protecteur afin de construire des maisons en bois, en pierre ou en argile couvert par un toit de chaume. Ils deviennent peu à peu éleveurs, devenant un peu producteurs et délaissant la chasse quand ils pouvaient se le permettre et suivant les cas. On note plusieurs périodes d’abandon dont une période d’environ un millénaire. La réoccupation des lieux à la fin de l’âge du Bronze a permis aux bâtisseurs d’améliorer une seconde fois leur défense, le rempart est ainsi renforcé, un fossé est creusé, et plusieurs tours sont érigées (Tour 5 en photo de présentation).

Le premier rempart était d’une hauteur de 2,50 mètres, les habitations, le grenier, et les granges étaient construit contre le rempart à l’intérieur de l’enceinte. Le second rempart était lui d’une hauteur de 3 mètres et mesurait 180 mètres de long.

A l’intérieur de l’enceinte, il est possible de voir quelques amas de pierre, ou encore des buttes circulaires, il s’agit sans doute de tumuli. Lors du sondage de l’un d’entre eux en 1969, les chercheurs ont trouvé des débris d’os brûlé et des morceaux de poteries confirmant l’idée d’une sépulture à incinération.

Le village est finalement abandonné une bonne fois pour toute en -1800 avant Jésus-Christ. Les archéologues ont essayé de comprendre l’élément qui a déclenché cette fuite. Divers échantillons de matériaux ont été prélevés et envoyés au laboratoire du Radiocarbone du Centre des Faibles Radioactivités dans les Yvelines. Des fragments de bois brûlés et la présence de structures de pierres “calcinées” ont motivé les chercheurs a effectuer des analyses chimiques et datation au carbone 14. Ce qui a permis de comprendre que le village a été abandonné à cause d’un incendie ravageur.

Sources : Panneaux sur site, commune de Vitteaux, Manuel d'archéologie aérienne - Jacques Dassié, L'habitat fortifié pré- et protohistorique en Côte-d'Or - Jean-Pierre Nicolardot

Quelques photos : 

Pour s’y rendre : 

Depuis Vitteaux, prendre la D117 en direction de Vesvres, puis continuer jusqu’à Granges-de-Vesvres. Au croisement, prendre à droite, puis encore à droite au second croisement, continuer sur un bon kilomètre pour atteindre un petit parking sur la droite accompagné d’un panneau explicatif.

A proximité :

  • La commune pittoresque de Vitteaux
  • Les ruines du château de Saffres
  • Falaises de Saffres réputée pour l’escalade
  • Site Gallo-romain de la Croisée
  • Butte de Thil (château, collégiale et site daté du néolithique)
  • Le Poron des cuèches (site néolithique, abris sous roche)

Sur la carte : 

Statistiques :

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  • 28 mars 2024

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