Sentier du Loupi – Leffond (70)

La découverte de cette affaire s’est réalisée lors d’une visite au château de Champlitte à peu de distance de Leffond. On y voyait une scène avec un mannequin représentant un homme habillé comme on en trouve au siècle dernier, en train de fabriquer des allumettes, mais nous y reviendrons plus tard. Leffond se situe en Haute-Saône, très proche de la limite avec la Haute-Marne.

Arrivé à Leffond, le mieux étant de se garer près du lavoir. De là, on trouve un grand panneau indiquant le plan, la boucle et le balisage à suivre (circuit de 5,3km pour 2h). Départ donc depuis un magnifique lavoir, et on passe par l’église restaurée en 1770.

Après un court passage dans une partie de ce charmant petit village, on descend jusqu’à un second lavoir, avec cette fois-ci, une passerelle à franchir. La passerelle de Quiqueur date du 19ième siècle, elle servait, et elle sert encore aujourd’hui à joindre depuis le haut la partie basse du village.

Après un bref passage dans la partie basse du village, et après avoir rencontré une croix et une vierge, nous partons sur la gauche et nous sortons du bourg sur une petite route carrossable. On suit cette route jusqu’à la troisième croix (en comptant celle de la sortie du bourg). Ensuite, il faut tourner à gauche, le chemin devient pierreux. Nous marchons environ 500 mètres pour atteindre un panneau indiquant la fameuse cabane du Loupi. La direction donnée promet d’entrer dans un sous-bois. Le chemin en terre nous y amène directement.

La cabane ne paie pas de mine. Il n’empêche qu’elle est bien indiquée dans le secteur, ainsi que sur la carte IGN. La cabane est construite en pierres sèches, on peut y entrer se mettre à l’abri (ce fût notre cas en cette journée pluvieuse). Sur place, un panneau nous raconte l’histoire du lieu.

L’histoire commence par une carrière de pierre, exploitée au 19ième siècle. Les ouvriers bien fatigués devaient chercher à se reposer sur place. C’est pourquoi ils construisirent une cabane en pierre taillée pour la base et les murs, surmonté d’un toit en pierres sèches. La vie de ces hommes était bien rude, une si étroite cabane pour s’abriter lors de fortes pluies, pour s’alimenter et dormir des nuits entières durant des années.

L’exploitation de la carrière cesse. Les hommes retournent rejoindre leurs femmes, leurs enfants, et sans doute cherchent un nouveau travail pour subvenir à leurs besoins.

La cabane est laissée à l’abandon. Les années défilent, et la nature reprend le dessus. La cabane demeure cachée et isolée dans un environnement très rarement fréquenté.  C’est ainsi que le Loupi repère d’abord le lieu et s’y installe entre 1870 et 1880. Enfin, il installe plutôt son “atelier” clandestin car quand on parle du Loupi, il s’agit en fait d’un contrebandier.

Ce Loupi fabriquait donc clandestinement des allumettes avec des bûchettes de bouleau qu’il taillait et qu’il trempait dans du soufre. A la nuit tombée, il sortait les vendre aux villageois.

Il faut savoir qu’à cette époque, la vente d’allumettes était très réglementée et punies par la loi. Le Loupi risquait donc gros (amende de 300 à 1000 Francs), mais continua tout de même, sûrement à cause de la forte demande. Ces allumettes étaient selon les habitants de bien meilleure qualité, tellement efficaces que parfois il arrivait que celles-ci mettent le feu lors d’un frottement accidentel à ceux qui les mettaient dans leurs poches.

La cabane appartient aujourd’hui à un particulier, mais libre d’accès. Une association “Leffond Animation” a restauré la cabane en 1994.

Merci à eux.

Sources : Panneaux sur site, dépliant touristique

Quelques photos : 

Pour s’y rendre : 

Depuis Champlitte, prendre direction Langres-Chaumont, après avoir passer le château, au rond point, prendre la D17 en direction de Leffond, le départ de la boucle débute vers l’église, au niveau du lavoir.

A proximité :

  • Le château de Champlitte
  • Le sentier des lavières
  • Ancienne commanderie Templière à Aumonières
  • Tumulus et Ruines du château de Montsaugeon

Sur la carte :

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  • 16 mars 2024

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