Le Vieil Armand se situe en Alsace, sur le territoire des communes de Hartmannswiller, de Wattwiller, de Soultz et de Wuenheim.
Nous arrivons sur un long parking prolongeant la route des crêtes. Sorti de voiture, on part en direction du mémorial et de la crypte. Nous sommes ici sur l’un des quatre plus important monuments nationaux de la Première Guerre Mondiale. La visite se déroule en deux parties : le monument et le champ de bataille.
Le contexte de guerre : “après la déclaration de guerre du 3 août 1914, les Français veulent reprendre l’Alsace et la Moselle. Ces deux régions appartenaient aux Allemands depuis 1871.” C’est donc sur cette ligne de crêtes, dominant la plaine d’Alsace, et qui s’avère stratégique, que s’affrontent les deux camps, celui des Français contre les Allemands.
Le mémorial :
Il comprend une crypte enfermant les os de 12 000 combattants. Sur la grille d’entrée de cette crypte, on peut lire “Ad lucem perpetuam” traduit par “la lumière éternelle”. Cette grille en fer forgé est entourée de deux archanges sculptés en 1920 par Antoine Bourdelle. Dans la crypte, on peut également voir entreposés des débris, de l’armement, des équipements retrouvés sur le champ de bataille. Pour les religieux, se trouve à l’intérieur de la crypte trois chapelles, une pour les Catholiques, une pour les Protestants et une pour les Juifs.
Sur le dessus de la crypte, à l’extérieur, on trouve un impressionnant autel doré. C’est l’autel de la Patrie. C’est une reproduction de celui que l’on trouve à Paris sur le Champ de Mars. Face à l’autel, se dressent une butte et un chemin pédestre qui en permet l’accès.
Une longue descente sur le versant d’une colline permet de parvenir au pied de cette butte. On traverse un cimetière. C’est un vrai champ de croix. Une immense nécropole nationale que celle du Silberloch, puisqu’elle regroupe 1264 tombes de soldats français.
Pour aller au champ de bataille, il faut donc descendre le long du cimetière, et remonter de l’autre côté. Un panneau indique le début du champ, qu’il faut respecter les lieux et ne pas laisser les enfants sans surveillance.
Le champ de bataille :
Le HWK, c’est ainsi que l’on appelait ce champ de bataille. C’est l’abréviation de Hartmannswillerkopf. On retrouve le nom de la commune “Hartmannswiller” en contrebas, et “Kopf” signifiant la tête. Un dénivelé de 50 mètres attend les visiteurs (906 mètres d’altitude pour le mémorial, 956 mètres au sommet). Il faut prévoir un minimum d’énergie et une bonne paire de chaussures.
Au sommet, on est étonné de voir deux tranchées si proches, les soldats Français et Allemands étaient cachés à seulement quelques mètres l’un de l’autre. On peut comprendre pourquoi on surnomme également cette montagne “la montagne de la Mort” ou bien “la mangeuse d’hommes”. Ici, les hommes se sont battu durant quatre années. Les soldats prennent position à la fin des années 1914, mais ce fut au cours de l’année 1915 que les combats seront les plus virulents. Les Allemands lanceront des assauts au lance-flamme, et feront des essais avec des obus au gaz.
La perte humaine est lourde, 25 000 hommes des deux camps ne se relèveront jamais.
Que reste-t-il aujourd’hui ? Des tranchées consolidées, des panneaux qui nous informent de la partie allemande et celle des soldats français, des tunnels, des infrastructures en béton, des barbelés…
Un lieu de mémoire que je conseille de visiter ! De nombreux écriteaux racontent les faits, et divers détails de l’enfer qu’on vécut ces hommes. Pour les grands randonneurs, sachez qu’il est possible d’effectuer 45 kilomètres à travers plusieurs sentiers.
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Cernay, prendre la direction de Uffholtz, poursuivre par la D5 direction Wattwiller. Tourner à gauche. Traverser le village, puis continuer droit sur la D5.3. Puis, prendre la Route des Crêtes (D431), passer le col de Herrenfluh, continuer sur la D431 jusqu’au parking du Mémorial.
A proximité :
- Ancien cimetière des Ulhans
- Rocher du Hirtzenstein
- Ruine du château de Herrenfluh
- Ruines du château de Freundstein
Sur la carte :