Château du Haut-Koenigsbourg – Orschwiller (67)

Lieu incontournable en Alsace, le château du Haut-Koenigsbourg domine à 743 mètres la plaine d’Alsace. Il se situe sur le territoire de la commune d’Orschwiller dans le Bas-Rhin. Parmi les dizaines de châteaux à voir en Alsace, il est sans aucun doute le plus connu et le plus visité. Ces visiteurs proviennent de partout dans le monde avec une grosse majorité d’Allemand de Suisse et de Français.

Le nom du col où a été construit le château est le “Staufenberg”. Il changera d’appellation en 1192 pour devenir le Haut-Koenigsbourg (Königsburg traduit parle château du Roi ou Château Royal).

La première mention du château remonte à 1147. On sait qu’il y avait déjà quelques fortifications, dont deux tours pour surveiller la plaine. Cette construction initiale, on l’a doit à Frédéric II de Souabe dit Frédéric le Borgne. Il avait pris l’habitude de construire de nombreux châteaux un peu partout, en l’occurrence même sur le Staufenberg alors que celui-ci ne lui appartenait pas puisque les terres dépendent des moines du prieuré de Lièpvre. C’est à ce chevalier que l’on doit le château situé sur une île de la Moder, autour de laquelle se fonda la ville d’Haguenau en 1115.

Au fil des siècles et des conflits, le château connaîtra de nombreux seigneurs, de nombreux rois et de nombreux empereurs. On notera ainsi les ducs de Lorraine, les Rathsamhausen et les Hohenstein  qui resteront jusqu’au 15ième siècle. A partir de là, la forteresse est devenue un lieu où se réunissent et se cachent bandits, malfaiteurs, et voleurs jusqu’en 1462. Les bourgeois de la région n’attendent pas de laisser faire les choses et reconquièrent les lieux.

Par la suite, la noble famille Suisse les “Von Thierstein”, comtes de Homberg récupère le château. Ils réaménagent le château et font construire de nombreux éléments de défenses tels que de hauts murs avec courtines pouvant décourager tout ennemis, un bastion et des tours d’artilleries. Malheureusement, les Thierstein n’y demeureront pas plus tard que jusqu’en 1517. N’ayant pas de descendance, le château sera vendu à Maximilien d’Autriche, c’est ainsi que les Habsbourg entreront dans l’histoire du Haut-Koenigsbourg.

Nous arrivons enfin à la guerre de Trente Ans, cette fameuse période qui transforme souvent les châteaux en état de ruines après le passage des armées. Le château du Haut-Koenigsbourg n’en a pas réchappé. Les Suédois investissent les lieux en 1633. Un mois et demi plus tard, ils en repartent. Le château est finalement incendié et laissé à l’abandon.

A ce moment précis de l’histoire, il faut imaginer un château en ruine totale. Des pans de murs qui s’écroulent, une végétation envahissante qui reprend le dessus. Les ruines font peur par leur dangerosité et peu de gens osent s’y aventurer à l’exception de quelques courageux. Bien plus tard, au XIXième siècle, quelques passionnés d’archéologie s’y aventurent, et petit à petit, la fréquentation augmentant, le lieu devient un but de promenade.

En 1862, les ruines sont classées monument historique et en 1865, la ville de Sélestat acquiert les ruines du Haut-Koenigsbourg.

La ville de Sélestat offre en 1899 le château à  l’empereur Guillaume II. Il tombe en quelque sorte amoureux du site, et décide de le faire restaurer. Il fera appel à un jeune architecte de 35 ans, passionné d’histoire et d’archéologie. Il s’agit de Bodo Ebhardt. Il a travaillé sur de très nombreux projets de châteaux Allemands (une bonne trentaine au total) qu’il s’est chargé d’agrandir, de restaurer ou d’aménager. La consigne est simple, il faut reconstruire le château du Haut-Koenigsbourg à l’identique en s’appuyant sur les bases de l’ancienne construction. Les travaux débuteront en 1900, et se termineront seulement 8 ans plus tard. Guillaume II voulait en faire un musée et en aucun cas y habiter. Le musée dont rêvait le kaiser nous aurait informés sur le Moyen Âge et la culture Germanique.

Le château passera du côté Français après la première guerre mondiale et se transformera en château que l’on visite avec son mobilier. Cependant, le blason du Kaiser est toujours visible dans la salle de banquet (photo de gauche ci-dessus). Lors de notre visite, nous avons pu voir la cour basse et son moulin en hauteur, la forge, les cuisines, la cour intérieure, des escaliers hexagonaux, une citerne, des pont-levis, des puits,des canons et toutes sortes de sculptures Moyenâgeuses. Toutes les caractéristiques d’un vrai château fort comme dans les contes de fées sont reconstituées.

Après avoir passé la porte principale, nous suivons un parcours de visites qui permet d’accéder à différentes salles : L’entrée dans le logis et la porte des Lions, le Donjon, la salle du Kaiser (ou salle de banquet), la salle d’armes, la chambre Lorraine (avec un graoully* suspendu) le grand bastion, la chapelle et bien d’autres pièces.

A savoir que des films ont été tourné au château :  “La Grande Illusion”, “Les aventures d’Arsène Lupin” de Jacques Becker, et certaines scènes du film “Agent trouble” de Jean-Pierre Mocky.

Le tarif peut paraître assez excessif, mais pour avoir visité de nombreux châteaux, vous ne serrez pas déçu. Le parking est gratuit et assez conséquent vu le nombre impressionnant de visiteurs.

*Le graoully suspendu dans la chambre Lorraine est un animal mythique ressemblant à un dragon dont la légende est répandue en Lorraine. 

Quelques photos : 

Pour s’y rendre : 

Depuis Strasbourg, Prendre l’autoroute A35 ou la D1083 direction Colmar. Sortir à Sélestat. Depuis Selestat, prendre la D159. A Kintzheim suivre les panneaux indiquant le château du Haut-Koenigsbourg (D159).

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Sur la carte :

Statistiques :

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  • 13 avril 2024

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