La pyramide de Couhard se situe sur les hauteurs qui surplombent la ville d’Autun au hameau de Couhard, en Saône-et-Loire, en Bourgogne Franche-Comté. La pyramide, appelée aussi “Pierre de Couhard” a longtemps intrigué les chercheurs. Il faut savoir qu’en France, même si l’on trouve parfois des monuments de formes pyramidales, il y a très peu de pyramides antiques bâties à l’aide de pierre taillée. La pyramide de Couhard est en fait, peut être l’unique. La Pyramide de Falicon surmontant la grotte de Ratapignata dans les Alpes-Maritimes posait bien des interrogations quant à la date de sa construction, mais après investigation, elle a été estimée entre 1803 et 1812 et dont le rôle était de masquer l’entrée de la grotte.
La pyramide de Couhard pose de vraies interrogations : quand a-t-elle été construite ? Par qui ? Quel a été son attribution?
Plusieurs fouilles ont été diligentées pour résoudre l’énigme. L’abbé de Castille mène les premières enquêtes en 1640. Pour se faire, il creuse un trou au centre de l’édifice. Cet orifice est encore visible à ce jour. L’abbé espérait traverser le mur de pierres et découvrir une salle secrète à l’intérieur, mais les recherches restent vaines et l’on sait maintenant que l’ensemble est remplie et constitue un seul bloc donc l’origine adoptait une forme parfaitement pyramidale. Malheureusement, avec le temps, le peu de rénovation, les intempéries et les dégradations, le monument à perdu son apparence initiale. A l’origine, elle devait être recouverte de plaque en marbre blanc. Pendant plusieurs siècles, l’ouvrage fascine et fait émettre des hypothèses fantastiques, légendaires, imaginaires, et mystérieuses.
On estime la hauteur du sommet lors de son élévation à 33 mètres.
Dix ans avant les recherches de l’abbé de Castille, en 1630, non loin de la pyramide, on aurait décelé une médaille en or portant l’inscription suivante : GLORIA ÆDV.DRVID.QUE, laissant supposer que le monument était consacré au druide Eduen “Dicitiacus”. On a donc longtemps pensé que la pyramide était son tombeau ou son temple dédié.
En 1805, M. l’abbé Devoucou décide de creuser une étroite petite poche, ne faisant pas de grandes découvertes. D’autres fouilles ont été entreprises au 19ième et n’ont rien données non plus.
La Pierre de Couhard est classée monument historique en 1840. Depuis cette date, des restaurations sont entreprises et des sondages sont réalisés dans les fondations par MM. Desplaces et Martigny n’offrant aucun résultat (décidément).
Le monument domine la ville d’Autun, le point de vue offre un panorama exceptionnel sur cette dernière. La pente entre la pyramide et la cité romaine d’Augustodunum (Autun) était une immense nécropole appelée le “champ des urnes”.
Un rapprochement a donc été fait entre cette nécropole romaine de proximité immédiate et la pyramide démontrant le possible rôle funéraire de la construction. Le mot est lâché, un “cénotaphe”, c’est à dire, un monument dressé à la mémoire d’un défunt sans que le corps soit placé à l’intérieur. Mais un événement vient chambouler la théorie. Une tablette magique en plomb est trouvé au hasard par un chef de chantier en 1960. Cette tablette de 15,5cm de long pour 5,80cm de large était rempliée en deux, enfouie au pied du monument pyramidal. Elle porte des inscriptions maléfiques datant du second siècle après J.C.
Voici ce qu’indique la tablette :
- Cinq noms : Onesiforus, Musclosus, Carpus, Attianus et Titus.
- Huits mots magique : Abrasax, Dannameus, Kompôth, Thipherith, Gômatou, Sabalthôut, Bisôtorth et Dertherth
Ces mots sont à caractères menaçants, sachez qu’il n’était pas rare à l’époque romaine de protéger un lieu à l’aide d’une tablette magique. Rien de plus dissuasif qu’un avertissement diabolique.
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Autun, le site est très bien indiqué (ainsi que le Théâtre Gallo-Romain, et les autres vestiges), il se situe sur une colline surplombant la ville dans la commune de Couhard, il est d’ailleurs possible de la visualiser par temps clair depuis le bas des remparts d’Autun. Le plus facile en arrivant de Beaune, et de contourner la ville par la gauche, en passant devant le Théatre et en suivant les remparts. On arrive à un croisement qui nous mène directement à Couhard.
A proximité :
- La cascade de Brisecou (même secteur)
- Tour des Ursulines à Autun
- Théatre Romain à Autun
- Le temple de Janus à Autun
- Le musée Rolin à Autun
- Les vestiges Romains de la ville d’Autun (portes), cathédrale
Sur la carte :