Dominant la commune de Florimont dans le Territoire de Belfort, cette ancienne tour, aujourd’hui ruinée, marque l’emplacement d’une ancienne tour de garde datant de l’époque Romaine. La tour actuelle est bien visible depuis le village. Elle est assez facile d’accès bien qu’il faille tout de même monter jusqu’au cimetière, puis continuer de grimper sur 200 mètres.
Déception quand nous arrivons au pied de la tour. Il nous sera impossible de pénétrer à l’intérieur. Néanmoins, nous avons l’équipement nécessaire pour photographier les détails qui nous intéressent. Après avoir fait un premier repérage, nous comprenons très vite pourquoi le site a été mis en sécurité : Dans un premier temps à cause de son succès dans la communauté de l’urbex et des dégradations qui en découd, mais aussi parce que certains pans de mur menacent de se détacher.
A première vue, on pourrait croire que cette tour à tout simplement remplacer la tour romaine. Mais il n’en est rien, entre l’époque Romaine et notre époque moderne, il existait un château. On trouve une première trace de son existence en 1258. Il apparaît sous le nom de “Blumenberg” traduit par “la montagne des fleurs”.
Le château de Blumenberg a appartenu aux comtes de Ferrette et aux Habsbourg mais aussi, durant une courte période à l’évêque de Bâle. Les historiens ont retrouvé la trace d’un tableau datant de 1400 où apparaît le château. La forteresse appartenant au comte de Thierstein subit une invasion et de nombreux dégâts en 1425, elle tombe alors en ruine.
Le château sera restauré en 1457 par le bailli de Montbéliard, jusqu’en 1486 où d’importantes améliorations seront mises en œuvre. En 1577, en pleine nuit, une occupante fait tomber sa chandelle sur son lit, ce qui déclenche un incendie. Tout est alors détruit.
Le château est reconstruit après 1615 (pour peu de temps). En 1632, pendant la Guerre de Trente Ans, les Suédois arrivent et détruisent tout sur leurs passages. Laissé en ruine pour la troisième fois, les vestiges voient les propriétaires défiler. Considéré comme bien Nationale à la Révolution, il sera vendu. De cette construction, il n’en restera quasiment rien. On remarque aujourd’hui des fossés, l’esplanade et quelques pierres parsemés dans les bois.
La tour actuelle, on la doit à Monsieur Gustave de Reiset. Il fera bâtir en 1892 cette nouvelle tour en gardant l’esprit médiéval. Le comte de Reiset sera le dernier habitant de la tour.
La légende de Florimont :
L’histoire parle d’une dame blanche qui erre encore aujourd’hui dans les bois où se trouve la tour ruinée. On raconte que cette dame blanche était autrefois une sorcière. Les témoins l’ont vu près de la tour, mais aussi près de l’ancien moulin. Qui était-elle ? Et pourquoi ces lieux ?
Elle vivait disait-on dans l’ancienne tour qui dominait Florimont. Elle y vivait paisiblement avec son mari, un très riche seigneur. Celui-ci avait pour ambition de faire construire un moulin à un lieu auquel il s’était attaché lors d’une promenade à cheval.
Sa femme tente de l’en dissuader, pour une raison qui nous échappe. Mais notre seigneur, entêté, parvient à faire construire le moulin le plus grand et des plus rentables.
Le meunier est retrouvé mort durant son premier jour au moulin. Mais un second le remplace très rapidement. Celui-ci n’aura pas fait long feu non plus. On lui trouve des marques rouges au cou et un regard marquant tous les esprits de ceux qui constatent sa mort. Les quatre prochains meuniers mourront aussi… On comptabilise déjà six meuniers morts.
Bien sur, tous les habitants des environs pensent que le moulin est maudit, ce que l’on peut comprendre !
Mais un jour, un inconnu débarque dans le village, et s’improvise meunier. Le seigneur l’interroge sur ce qui le pousse à cet acte courageux que de vouloir travailler au moulin alors que six meunier y ont laissé la vie. L’homme répond qu’il est un chasseur de sorcières.
Après avoir pris quelques précautions d’usage, l’homme attend impatiemment. Dès minuit de sa première nuit, il voit six chats blancs débarquer attirant toute son attention. Au dernier moment, un chat noir venu de nulle part lui saute à la gorge. Mais notre homme, véritable adversaire se défend parfaitement et blesse l’animal à l’une de ces pattes à l’aide d’une hache. Le chat prit la fuite. Au petit matin, à l’arrivée du seigneur au moulin, les deux hommes constatent qu’une main humaine remplace la patte de l’animal. Sur cette main, le seigneur remarque la bague de son épouse.
Passée à l’interrogatoire, la femme du seigneur avoua être une sorcière, elle se transformait en chat afin d’étrangler les meuniers. Et pour répondre à la question de savoir pourquoi de tels crimes ? Elle n’acceptait pas que l’on construise un moulin à l’emplacement où elle célébrait des sabbats avec d’autres sorcières.
Pour ces crimes odieux, elle fût exécutée
On retrouve des variantes de cette légende dans différents moulins en France, notamment dans le Morvan. Ils sont généralement appelés “Moulin Rouge”. Ci-dessus, la photo du véritable moulin de Courtelevant. Il se situe sur la commune voisine de Courtelevant. Il est inscrit aux monuments historiques. C’est une propriété privée mais des visites et des dégustations sont organisées.
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Une fois garé en face de l’église, il suffit d’emprunter la route montant au cimetière. Un difficile chemin monte depuis le portail. Sinon, il existe une alternative, monter par la rue du Fahy, contourner la dernière maison et s’engager dans la forêt par le sentier.
A proximité :
- Creux de Malfosse à Badevel
- Sentier des Faines à Boncourt (Suisse)
- Sentier des Bornes à Badevel
- Musée Japy à Beaucourt
Sur la carte :