Charmant site placé sous la protection de la Vierge, la source de la Douix est une résurgence de type vauclusien (l’eau remonte par une galerie pratiquement verticale). Nous sommes ici à Châtillon-sur-Seine en Côte-d’Or. Très fréquentée par les promeneurs de par sa proximité avec le centre de la ville, la source intéresse également les plongeurs qui viennent explorer son réseau.
Sur la gauche de la source, on trouve un panneau installé par la commune indiquant : “La résurgence de la Douix est depuis la nuit des temps un lieu d’attraction, vénérée déjà au début de notre ère comme sanctuaire guérisseur, on l’honorait encore il y a peu. Mais elle conserve encore une partie de son mystère malgré l’exploration sur plus de 180 m de son réseau souterrain dans les calcaires du Bathonien.
La découverte récente d’ex-voto et de fibules dans la source de la Douix témoigne d’une pratique votive à l’époque Hallstatt (500 ans av. J.C) Pour des raisons inconnues on jetait des fibules dans l’eau. Cette pratique s’est perpétuée jusqu’au début du 20ième siècle, où l’on jetait non plus des fibules mais des épingles dans la Douix.”
Dans le Châtillonnais, la Douix désigne une cavité rocheuse profonde, mais les celtiques entendent plutôt une “source” ou une “fontaine”. On sait donc que cette source sacrée était un lieu de culte celtique où l’on vénérait Divona (divinité hydronymique), elle devient une divinité topique pour les Gaulois. Ceux-ci ont perpétué la fréquentation de ce lieu en source sacrée, et y ont déposé des ex-voto en pierre exposés au musée :
Les résultats de recherches ont été très généreux. Ainsi plus de trois cent cinquante fibules de bronze et de fer, des céramiques, des monnaies et de nombreuses sculptures gallo-romaines (ex-voto) ont été découvert. La plus marquante reste la statue mutilée de grande taille d’une femme portant un enfant (photo ci-dessus). Ils sont datés du 6Ième au 4Ième siècle av. J.-C. La tradition s’est perpétuée dans le temps, puisque des épingles datant du 18ième siècle ont également été trouvées. La Vierge marque le passage à la christianisation du site. Elle aurait été installée dès le Moyen-Age (16ième siècle). A cette époque, les habitants lançaient des morceaux de pain dans l’eau de la source le jour de la Chandeleur en guise d’ex-voto.
La source garde sa part de mystère, car au-delà des 180 mètres d’exploration, un éboulement du plafond empêche les plongeurs de continuer la reconnaissance du réseau.
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
En arrivant à Châtillon-sur-Seine, chercher rue du Pertuis, puis rue Ernest Humblot, traverser le pont, et tourner à gauche, rue de la Douix (vous passez sous l’ancien château), continuer tout droit jusqu’à la source (visible sur la droite après un petit pont). Le parking est a une vingtaine de mètres plus loin.
A proximité :
- L’ancien château en ruine, et l’église Saint-Vorles
- Le musée du Châtillonnais (avec le célèbre Vase de Vix)
- Le Mont Lassois (site de fouilles archéologique)
- Ferme et chapelle templière d’Epailly
Sur la carte :