Nos vadrouilles en Bretagne ne pouvaient pas se faire sans passer par le très célèbre château de Trécesson réputé partout en Europe pour ses histoires de fantômes. Le château se situe en retrait de la commune de Campénéac, en bordure de Brocéliande. Le château est privé et ne se visite pas. Malgré tout, un magnifique point de vue sur le château et l’étang qui l’entoure est accessible au public depuis la digue. De plus, de nombreux touristes et photographes viennent admirer le château, sans doute dû aux histoires de fantômes et à son style particulier.
L’histoire du château débute en l’an 843. En tout cas, un document fait état de l’existence d’une construction à cette époque. Son architecture actuelle provient de sa (re)construction datant des 14 et 15ième siècles. Le château abritait la famille de Trécesson durant des siècles, et restera par héritage dans la famille jusqu’en 1773. Le château est vendu en 1793 à Nicolas Bourelle de Sivry. Durant ce temps, le député Jacques Defermon, considéré comme traître, restera caché dans la forteresse durant 18 mois, puis les années passent et les différents propriétaires défilent, les Perrien de Crenan, les Montesquieu, et pour finir, les Prunelé, qui sont les actuels propriétaires.
Le chevalier qui « serait » à l’origine de la construction du 15ième siècle serait Jean de Trécesson mais les historiens ne sont pas tous d’accord à ce sujet. Agathe de Trécesson était la dernière de la lignée des Trécesson à vivre dans le château.
Le château médiéval de Trécesson est le plus remarquable de Brocéliande. L’ensemble du domaine est classé aux Monuments historiques.
Il y a tellement d’histoires de fantômes et de légendes en ce lieu que nous allons nous concentrer sur deux faits et une légende. Le premier récit évoque une dame blanche. Les témoins disent la voir errer les nuits de pleine lune. Elle apparaîtrait essentiellement en hauteur, sur les toits du château. Qui est cette femme que l’on surnomme la fiancée de Trécesson ou la mariée de Trécesson. D’habitude dans ce genre de cas, il s’agit d’une reine ou d’une princesse qui se suicide par amour. Ici à Trécesson, l’histoire est différente. La première mention de cette affaire est écrite en 1824 dans un volume de la revue « Le Lycée armoricain ». Les faits : nous n’avons pas de dates précises, mais nous sommes en automne, aux alentours de 1750… Un braconnier rôde près du château, il se cache en voyant un carrosse arriver, tirer par deux chevaux. L’attelage s’arrête brusquement. Deux hommes sortent avec des outils (pioches, pelles), et creusent un énorme trou. Ils reviennent à l’attelage et empoignent une femme pour l’amener au bord du trou. Elle était habillée d’une longue robe blanche et d’une couronne à fleur. Les deux hommes la jettent violemment dans la fosse et rebouchent le tout. Elle était à ce moment-là encore vivante. Le témoin (braconnier), se dépêche de rentrer chez lui pour raconter ce qu’il vient de voir à sa femme. Sans tarder, ils accourent tous deux jusqu’au château pour avertir le seigneur. Retardé par certains événements, le couple, avec le seigneur, et quelques hommes de main s’empressent de se rendre sur le terrain où s’est déroulé la tragédie. Ils creusent et découvrent la jeune femme se livrer à son dernier soupir.
Une légende parle d’un suicide manqué du marquis de Trécesson. Celui-ci était un grand joueur. Si bien que lors d’un voyage à Versailles, il paria le château, les terres, et la ferme… enfin tout le domaine quoi ! Et bien sûr, il a tout perdu ! A deux doigts de se suicider avec une arme, un valet de chambre intervient de justesse et lui remonte le moral tant bien que mal. Il évoque le manoir du Pied d’Ânon (hum, en fait il s’agissait juste d’une cabane en bois en piteux état accolé à un rocher). Le marquis s’empresse alors de retourner à sa table de jeu, et de jouer le manoir du Pied d’Ânon et regagna tout le domaine !
Le diable veille depuis l’une des tours du château
La deuxième histoire de fantôme parle d’une chambre réputée pour être hantée. Elle se situe au deuxième étage, très isolée, au bout d’un couloir. Elle est appelée « la chambre aux revenants ». Il y a quelques siècles, un homme sûrement très courageux se donne l’objectif d’y passer la nuit. Il s’installe dans son lit et attend. Il faut dire que la tempête à l’extérieur rendait l’atmosphère lourde. Vers les minuits, deux hommes rentrent dans la pièce, éclairés à la bougie, ils s’installent autour d’une table ronde, puis deux autres hommes rentrent à leur tour et s’installent aussi pour jouer. Notre courageux bonhomme brandit son arme et… perd connaissance, ou s’endort, on ne sait pas vraiment… A son réveil, la table de jeu est restée telle que, avec une pile de Louis d’Or. L’affaire se termine lors d’un procès au parlement de Bretagne. Entre le témoin et le propriétaire du château qui se dispute le trésor.
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Campénéac, prendre la direction de Beignon sur la départementale 724. A la sortie de Campénéac (après les terrains de foot), au niveau des Fontenelles, tourner à gauche au croisement sur départementale 312, puis à droite au niveau du calvaire. Descendre jusqu’à l’entrée du château. Un petit parking pour randonneurs et curieux se situe juste en face.
A proximité :
- La butte de Tiot (tumulus) à Campénéac
- Abbaye La Joie Notre Dame à Campénéac
- Le tombeau du Géant
- Le Val sans Retour
- Allée couverte de l’Orgeril
Sur la carte :
Dommage que l’on ne puisse pas visiter ce château. Il parait très beau de l’extérieur.
J’ai trouvé ces photos et ces indications d’un gtrès grand intérêt. En fait ce qui m’a conduite jusqu’à vos articles c’est la curiosité suscitée par ma belle-soeur, laquelle m’a parlé d’Henry Bataille, rencontré par ma belle-mère lors d’un pélerinage sur les pas de Jeanne. Dans la relation de ce voyage fait bien avant le décès d’Henry Bataille, il était fait mention de « l’authentique Porte de France ». Cela m’a intriguée: et voila que de Vaucouleurs et de son antique château, je suis parvenue jusqu’au château de Trecesson et à son envoûtante et intrigante architecture. Pas de doute nous sommes bien en Bretagne profonde au temps des chevaliers, dans cette France qui nous ravit le coeur et l’esprit.