Nous voici pour une nouvelle épopée sur le territoire de cette jolie commune faisant partie du parc du Morvan. Ici, chaque pierre raconte une histoire. Mais attention ! Pas n’importe lesquelles.
Depuis le cimetière, il faut compter 2,5 kilomètres (soit 5 kilomètres et 1 heure aller-retour) pour atteindre l’emplacement de ces deux imposantes pierres. Il est possible de rendre une petite visite au rocher d’Arthur au détour du sentier. Nous progressons difficilement sur le site, non pas parce que le sentier est difficile, mais parce que le réseau est aléatoire, que les panneaux sont rarissimes et que le chemin est bien mal dégagé si l’on veut éviter les herbes hautes, et les tiques par la même occasion (je suis bien médisant, parce qu’après avoir parcouru 22 kilomètres ce jour, nous n’avons pas ramené une seule de ces petites bestioles).
On arrive enfin devant un premier et énorme bloc de pierre, un escalier en piteux état permet d’accéder à sa plateforme. Je m’y tente avec précaution. La légende raconte qu’ici, on amenait les présumés coupables d’un crime ou d’un délit, on les faisait monter sur la pierre, et on les interrogeait. La pierre devait ressentir le mensonge grâce à un éventuel pouvoir vibratoire dû au magnétisme…et se mettait à vibrer… (Je m’emballe un peu dans mon explication ? Hé ho, c’est la légende qui l’explique). La suite reste vague, ces légendes se transmettent de façon orale, et il est bien évident qu’avec le temps, elles se déforment, ou bien l’on en rajoute un peu. Il y avait deux possibilités à l’issue du procès, soit le bougre était égorgé sur place (directement sur la pierre car celle-ci s’est mise à trembler), soit il était amené sur l’autre rocher à dix petits mètres de cette pierre du jugement pour y être pendu. Si la pierre ne bouge pas d’un centimètre, le présumé coupable devenait innocent.
Les pierres-Pelot sont un rassemblement de pierres. Les unes servant de sièges inconfortables pour nos petites fesses, et la plus volumineuse était un support sur lequel le comte Charles René de Montalembert érigea une croix en 1862. A la disparition de son frère, il lui rend hommage en faisant installer cette croix sur laquelle était gravé l’inscription “Œuvres du seigneur, bénissez le seigneur, louez-le, glorifiez-le à jamais” Malheureusement, aujourd’hui, la croix a disparu, même celle installé par le comte Jean-Charles de Montalembert en 1972. Il ne reste plus que le socle de visible. Jadis, on pouvait monter sur la pierre grâce à quelques marches qui aujourd’hui, ont également disparu. La légende raconte qu’une potence remplaçait autrefois la croix, ou que celle-ci se trouvait en face de la pierre, et que les condamnés devaient subir une procession avant d’être tué par leur bourreau.
Sur la surface de ces pierres, on peut très bien voir des “tranchées” rectiligne et des bassins qui n’ont rien de naturel, on pensait que les Gaulois les utilisaient comme pierres de sacrifice, et que déjà à cette époque la pierre du jugement était pratiquée.
Coupable ou non coupable ? En m’aventurant sur la pierre du jugement par l’escalier de fortune, j’ai bien senti les pierres osciller…
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Le mieux est de se garer sur le parking du cimetière de La-Roche-en-Brenil, emprunter le chemin qui longe le mur par la gauche, le sentier descend jusqu’à l’étang-neuf. Au bout de l’étang, tourner à gauche, faire 500 mètres environs et surveiller les croisements et les arbres (panneaux), le rocher d’Arthur et les pierres Pelot sont sur la même trajectoire. Tourner à droite en direction du rocher d’Arthur, mais continuer tout droit jusqu’au grand virage. Passer le virage, surveiller le prochain croisement, et partir sur la droite. Apres une centaine de mètres, vous êtes arrivés.
A proximité :
- Le rocher d’Arthur à La-Roche-en-Brenil
- Le moulin “maudit” de Cassin
- Le Perron Meurger à La-Roche-en-Brenil
- Le poron des Lutins à La-Roche-en-Brenil
- La beuffenie à La-Roche-en-Brenil
Sur la carte :