Dans la forêt de Brocéliande, on trouve tout un panel de sites touristiques et de sites légendaires lié aux légendes du Roi Arthur ou à d’autres légendes, en voici un exemple.
Du côté de Concoret, il faut se rendre au hameau « Le Vaubossard » et s’engager dans la rue Eon. Un grand parking attend les visiteurs spécialement venus pour observer cette vieille branche. Oui, parce que, contrairement à ce que l’on peut croire, l’afflux de visiteurs est important à la belle saison. Ceux-ci, cherchant sans doute à réaliser un circuit à travers la forêt de Paimpont. Sachez également que le GR34 (GR de pays – Tour de Brocéliande) passe par ici. Depuis le parking, il vous faudra effectuer une centaine de mètres pour atteindre le chêne, car l’accès est interdit aux véhicules (sauf aux riverains).
On ne connaît pas l’âge de ce chêne avec précision. Il est dit qu’il aurait entre 500 ans et 1000 ans (ce qui est déjà pas mal). La balance de la réalité penche plutôt sur cinq siècles mais une source indiquerait que l’arbre aurait été planté en septembre de l’année 1145.
L’histoire de l’arbre serait éventuellement liée à celle d’Éon de l’Étoile. D’où son ancienne appellation de « Chêne des Rues-Éon ».
Éon de l’Étoile était un personnage énigmatique. Il était en premier abord ermite, et il vivait en Bretagne au 12ième siècle. Il était en total désaccord avec la vie religieuse de cette période. Il se prenait pour un Dieu, d’où « Éon » de « l’Étoile » faisant référence à la comète de Halley qui a traversé le ciel en 1145. Il se servit sans doute de cet événement pour embrigader des fidèles et les inviter à le suivre en forêt de Brocéliande en jouant sur la peur de l’Apocalypse. D’autres sources n’évoquent pas un simple charlatan, ni le banal gourou d’une secte, mais un hérétique qui commit des pillages et des tueries en Bretagne. Il aurait même lors de son long séjour en forêt de Brocéliande, brûlé des habitations d’ermites. Est-ce vrai ? Une chose est certaine, Éon de l’Étoile fut épargné du bûcher et mourut bien longtemps après dans une prison de Reims.
A l’apogée de ces endoctrinements, Éon de l’Étoile aurait pris ces quartiers dans un prieuré situé à proximité de l’arbre. Une légende raconte qu’Éon aurait caché un fabuleux trésor à l’emplacement du chêne.
L’histoire de l’arbre ne s’arrête pas là. Après la Révolution Française de 1789, de nombreux prêtres durent se cacher en France. Ce fût le cas pour ce prêtre Breton : Pierre Paul Guillotin, fuyant des soldats républicains, se mis à l’abri dans le creux du chêne. Une immense toile d’araignée fut tissée en seulement deux heures et recouvrit entièrement l’ouverture de la cachette. Les soldats tracèrent leur route et le prêtre fut sauvé. Depuis lors, le nom du chêne devient le chêne à Guillotin.
Parlons un peu de l’arbre : il mesure environ 16 mètres de hauteur pour une circonférence de 9,6 mètres. Vous remarquerez que l’arbre est extrêmement bien protégé. Des barrières et des protections en tous genres prennent grand soin de son état de santé.
Lui aussi prendrait soin des humains. Une tradition permettait aux malades de guérir, il fallait poser la main sur son écorce et absorber son énergie. Les guérisseurs bretons venaient aussi se recharger en énergie au pied de cet arbre. Ça ne coûte rien d’essayer !
Sachez pour finir qu’en 2017 le chêne pédonculé reçoit le label d’arbre remarquable de France, il a donc toute sa place sur notre site web.
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Concoret, prendre la D141 (rue les Rues Robins) rue qui prolonge le cimetière, passer le Tertre, puis le Chauvelais, au croisement du Crozon, tourner à gauche, après une centaine de mètres on trouve un grand parking.
A proximité :
- La fontaine de Baranton
- L’ancienne Abbaye de Paimpont
- Les forges de Paimpont
- Rocher du pas de la Chèbre
Sur la carte :