Avant de commencer, j’aimerais remercier le propriétaire des lieux qui nous a permis de faire ce reportage dans un lieu privé et ouvert aux publics seulement à la belle saison. C’est avec son autorisation que nous avons pu faire quelques photos, avec modération, bien sûr car on souhaite également vous laissez découvrir une grosse partie du site par vous-même.
Nous sommes donc ici au village pittoresque de Bèze en Côte-d’Or. Connu pour ces grottes visitables par barques, mais aussi pour la résurgence située juste en face de l’entrée de ces grottes. Le nom du village prête à rire, sachez que justement, il fait partie d’une association des communes de France aux noms burlesques et chantants.
Ci-dessus, des fouilles mettent en évidence les premières fondations
L’histoire de Bèze remonte au paléolithique supérieur. Le territoire a été impacté par les invasions barbares. Les Romains ont participé au repeuplement du bord de la Bèze (oui car la Bèze est aussi une rivière). Vers les années 628 et 630, donc à l’époque des Mérovingiens, il fut décidé de bâtir une abbaye bénédictine lié au diocèse de Langres. Si l’abbaye connut le calme durant quelques décennies, elle subira plusieurs séries de destructions à cause de guerres entre Seigneurs en l’an 660, ou par les Sarrasins en l’an 731.
En l’an 888, ce sont les Normands qui se chargent de détruire l’abbaye. Le lieu est abandonné durant 33 années. Le retour des bénédictins fut bref, puisque de nouveau attaquée en l’an 936 et 937 par les Hongrois.
A partir du 10ième siècle, la vie devient plus paisible au sein de l’abbaye, elle sera même à son apogée jusqu’au 13ième siècle. En l’an 990, venu tout droit d’Italie, Guillaume de Volpiano s’installe à Bèze. Raoul le blanc, vicomte de Dijon le rejoint et dépense son immense fortune pour reconstruire l’abbaye. On y trouve alors une église abbatiale, des bâtiments conventuels, des jardins, des ruchers, une léproserie, une bibliothèque, des dortoirs, un cellier… mais aussi une école monastique (aujourd’hui au cœur du village).
Autre personnalité qui rejoindra l’abbaye, vous en avez peut-être déjà entendu parler, il s’agit de Raoul Glaber. C’est un moine chroniqueur de l’an 1000 et l’une des sources les plus importantes dont disposent les historiens sur la France durant cette période.
Sachez aussi que durant cette période, le pape Pascal II viendra séjourner à l’abbaye du 17 au 19 février 1106.
On peut déambuler dans un parc à l’anglaise et admirer des arbres remarquables dont certains sont plusieurs fois centenaires
A partir du 14ième siècle, les ennuis reviennent, avec pour commencer la peste noire. Au Moyen Âge, l’abbaye change d’aspect, on construit une enceinte fortifiée, des douves, un pont-levis, la tour d’Oysel et la Tour de Chaux. L’orangerie (bâtiment recouvert par des tuiles de Bourgogne) quant à elle, sera construite seulement en 1910.
Une nouvelle vague de désagréments débarque au sein de l’abbaye après la peste noire : la guerre de Cent-Ans et les guerres de religion. Elle sera détruite à chaque fois, puis le retour des Suédois en novembre 1636. Par la suite les moines se raréfient, on compte une douzaine de moines en 1662. huit moine en 1768. Lors de la Révolution, en 1790, l’abbaye est vendue comme bien national. En 1791, les trois derniers moines abandonnent les lieux.
L’ensemble est classé Monument Historique depuis 2010.
*Sources : Guide à l’oral, panneaux sur site, wikipedia, base Mérimée, ministère français de la Culture, Histoire de la Bourgogne, sous la direction de Jean Richard, éditions Privat, 1978,Roland Velard, « Bèze – son histoire, son site, sa grotte (suite) », Sous le Plancher – Bulletin du S.C. Dijon, Rémy de la Vingeanne, L’abbaye de Bèze, son histoire au fil des siècles, Le Bien public, Journal des communes.
Merci de respecter la partie privée de l’abbaye.
Association des Amis de l’Abbaye de Bèze
Abbaye de Bèze 18 rue de l’Encloître 21310 Bèze Portable : 06 17 64 24 41 email : 3ab.beze@free.fr
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Dijon, prendre la direction de Saint-Julien via la D28. Prendre la direction de Brognon, puis Beire-le-Châtel, Vievigne. Continuer sur la D960 jusqu’à Bèze. Au centre de Bèze, prendre rue de l’Encloître, et se garer sur place du Champ de Foire.
A proximité :
- Village pittoresque de Bèze
- Grotte de Bèze (visitable)
- Le parc du château d’Arcelot
- Le creux du diable à Bourberain
Sur la carte :