Ruines du château – Montrond-le-Château (25)

Le château :

L’historique de Montrond-le-Château dans le Doubs en Franche-Comté est assez riche. Il ne faut pas confondre cette commune avec Montrond dans le département voisin du Jura. On sait qu’il existait une poterie à l’époque gallo-romaine. Un site funéraire a également été découvert, il date quant à lui, de l’époque Mérovingienne.

Lorsque l’on arrive dans la commune de Montrond-le-Château, on ne peut pas louper cette butte (525 mètres d’altitude) qui domine la plaine environnante. On ne voit rien apparaître, pas de tours, ni de murailles, aucun élément n’indique la présence d’un château. Les plus stratèges des passants pourraient se douter qu’un château serait idéalement placé ici. Eh c’est bien vu !

L’accès aux ruines est facile (à l’arrière de l’église, passez devant le lavoir). Il faut tout de même monter et atteindre le sommet de la butte (un effort d’un quart d’heure). Depuis le dessus, une magnifique vue sur Montrond-le-Château s’offre à vous. Les vestiges sont bien minces, mais raviront les amateurs d’histoire. La première mention du village date de 1154. La construction du château débute en 1231 sous l’ordre d’Amédée de Neufchâtel. Le 18 octobre 1356, un tremblement de terre fera tomber une tour. Le château sera par la suite occupé par plusieurs seigneurs renommés : Guillaume de Vienne (1406), Thiébaud IX de Neuchâtel (1446) puis Guillaume de Fürstenberg (1505). La forteresse se voyait, disait-on, à huit kilomètres à la ronde.

En 1492, Maximilien d’Autriche, Empereur des Romains et Archiduc d’Autriche, séjournera quelque temps à Besançon, puis viendra le jour de Noël au château avec quelques milliers d’hommes qui l’escortent. Le 15ième siècle est sans doute l’époque de l’apogée du château. Il y avait des vignes qui poussaient sur les côtes mais l’approvisionnement en eau reste un mystère car aucun puits n’a été retrouvé. On pense qu’une muraille entourait la butte, et six tours permettaient sa défense. Puis, protection plus naturelle, un fossé et des marécages encerclaient le site. Une mention indique que le château existait encore en 1618, mais il sera détruit durant la Guerre de Dix ans en 1637 sous les ordres de Louis XIV. 

Il n’a sûrement pas été totalement détruit, car un fermier nommé « Pellot » vivait dans les restes du château en 1743. Une tour de guet dite « la grande tour » n’existe plus à ce jour. Des cartes postales anciennes montrent une tour en ruine mais toujours debout jusqu’en 1935. Aujourd’hui, on peut tout de même admirer de grands pans de murs avec des encadrements de fenêtres en pierres.

Quelques photos des ruines du château :

Bonus : Le Puits de la Belle Louise …

A cinq cents mètres des ruines du château, à l’entrée d’un bois, on trouve le Puits de la Belle Louise. Un gouffre dont l’accès est très dangereux. On en parle ici car une légende se rattache au château.

En effet, l’histoire se déroule au 15ième siècle, donc à l’apogée de la seigneurie, et relève sûrement de faits réels :

« Nous sommes en plein hiver. Louise, fille de fermier était courtisée par un modeste villageois durant des années et des années. Il ne voyait qu’elle et son rêve était de l’épouser. Seulement voilà, Louise était charmée par le seigneur qui vivait au château. C’est lui qui finira par obtenir sa main. Quelques jours après le mariage, Louise disparaît en pleine nuit. Le seigneur regroupe ces hommes et quelques chiens pour partir à sa recherche. En hiver, il est aisé de suivre des pas. Justement, une piste mène directement dans le Puits. Ne voulant pas trop y croire, le seigneur finit par accorder la descente aux hommes les plus téméraires. Une fois au fond du gouffre, ils font la macabre découverte du corps de la jeune Louise. Ils découpent l’un de ces doigts portant son alliance pour preuve : c’était bien la belle Louise. Depuis ce temps, ce gouffre est appelé ainsi pour lui rendre un dernier hommage. »

Chose étonnante, mais à cette époque, les gouffres et les grottes étaient considérés comme une porte menant aux enfers. C’est pourquoi, ils étaient rarement visités. Il fallait donc toujours trouver des hommes qui n’avaient peur de rien. Ici la légende évoque le diable, qui est venu chercher Louise au milieu de la nuit. Il a pu apparaître et s’emparer de son corps parce qu’elle a préféré la cupidité à l’amour.

Pour visiter le gouffre, il faut du matériel ! Seul les spécialistes y ont accès ! Plus de 40 mètres de descente. Le coin est réputé à l’international pour la spéléo. Il y a le gouffre voisin, le « Puits de la Borme », ou la « Grotte des Cavottes », ou encore le « Trou de la Lave », et le « Puits de Vauvougier »

Bonne visite !

Quelques photos supplémentaires :


Sources et remerciements : Le site de la commune de Montrond-le-Château, wikipedia, l’historien Hervé Perton.

Pour s’y rendre :

Depuis Besançon, prendre la D683 (route de Lyon), passer Beure, puis monter la côte de Larnod. Après Larnod Gare, au rond point, prendre troisième sortie direction Epeugney sur la D9. Après deux kilomètres, tourner à gauche direction Montrond-le-Château. Se garer rue de l’église. Les ruines sont indiquées. Dirigez-vous en direction de la butte.

A proximité :

Sur la carte :

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