Nous sommes cette fois-ci en Suisse, dans le canton de Vaud, en bordure du Lac de Joux, pas très loin de la frontière Française.
De l’Abbaye du Lac de Joux, il ne reste plus qu’une tour (appelée la tour Aymont) et l’arcade de style gothique que l’on perçoit juste à côté.
On ne connaît pas la date précise de la fondation de l’abbaye du Lac de Joux, appelé également l’abbaye Sainte Marie-Madeleine, l’abbaye de Cuarnens, ou encore Domus Dei. Des mentions ont disparu, notamment celle de Girold de Faucigny. Néanmoins, on peut donner une estimation entre les années 1126 et 1134 et affirmer que la fondation a été établie par un évêque de Lyon, appelé Barthélémy, aidé par son frère Ebal de Grandson.
L’abbaye est prospère jusqu’en 1325 où elle commence à rencontrer des difficultés économiques. Mais l’abbaye est en lien direct avec la seigneurie Grandson-La Sarraz. Aymon de Montferrand-La Sarraz parviendra à améliorer la situation. Vers 1430, d’importants travaux sont mis en oeuvre pour reconstruire le cloître. Seul vestige de ce cloître, l’arcade que l’on peut voir actuellement à côté de la tour. Elle a été découverte, un peu par hasard, en février 1966 suite à un incendie au sud de l’église.
La conquête bernoise arrive aux portes de l’abbaye. Elle permet de mettre en place la réforme protestante qui signe la fin de l’abbaye du Lac de Joux en 1536. Les pierres sont généreusement utilisées pour bâtir des maisons, et des fermes alentour. Berne ne s’y oppose pas et voit ainsi une façon efficace de faire disparaître un lieu de culte catholique. Une plaque commémorative de cet événement a été déposée sous l’arcade.
Telle une malédiction, ce n’est pas le premier incendie à détruire la tour existante. Un premier, peu de temps après l’abandon du site au 16ième siècle, puis, un second, déclenché par la foudre en septembre 1654. Une nouvelle fois vers 1663. De nouveau en 1741, puis une dernière fois en 1966.
Malgré toutes ces épreuves du temps, la tour subsiste encore.
Sources : Panneaux sur site, wikipedia, Archives cantonales vaudoises, CIV2, Les dynastes de Grandson, p. 35-37, 41 Roger Wilmans, « [Vita A] Ad acta vitae et translationum sancti Norberti », Monumenta Germaniae Historiae. Scriptores XII, Hannoverae, 1856, p. 663-703
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Pontarlier (France), prendre la direction de Métabief, les Hôpitaux-Neufs, puis Jougne, descendre en direction de Vallorbe (passer le poste de douanes). A Vallorbe, prendre la direction de « Le Pont », l’Abbaye, Bois d’Amont, Les Rousses.
Depuis Les Rousses, prendre la direction de Bois d’Amont, passer la douane, puis traverser le sentier, longer le bord du lac de Joux par la rive droite jusqu’à l’Abbaye. La tour se situe près du cimetière.
A proximité :
- Juraparc à Vallorbe
- Grotte aux fées à Vallorbe
- Grotte de l’Orbe à Vallorbe
- La source de Lionne à l’Abbaye
- Abbatiale de Romainmôtier
Sur la carte :