À 800 mètres du château de Roquelaure, un vaste champ de pierres volcaniques, nommé de façon erronée « la coulée de lave de Roquelaure », se propage sur la colline dominant le village de Saint-Côme-d’Olt et la Vallée du Lot au sud-est d’Espalion, à la limite méridionale du massif de l’Aubrac. Ce champ de pierres, appelé « Le clapas de Thubiès », occupe plusieurs hectares et se perd dans une forêt composée de hêtres, de chênes et de châtaigniers.
L’origine de cet éboulis basaltique remonte à environ 7,7 millions d’années, lorsque le volcan de Roquelaure entra en éruption. Une coulée de lave se répandit et se refroidit, formant des orgues basaltiques caractérisées par des prismes réguliers. Au fil des millions d’années, cette structure géologique fut démantelée par l’érosion, donnant naissance à ce champ de gros blocs rocheux.
L’aspect actuel du site est le résultat d’un processus géologique complexe. Les eaux souterraines circulent sous l’éboulis, drainant les éléments les plus fins et empêchant la formation d’un sol propice à la végétation. Seule la mousse parvient à s’accrocher localement aux pierres, créant un contraste saisissant entre les blocs de basalte et le couvert végétal réduit.
Le champ de pierres, situé approximativement entre 500 et 800 m d’altitude, présente une structure openwork formée par des blocs anguleux agencés de manière particulière. Cette structure est le résultat de processus géologiques complexes, incluant l’illuviation des fines dans l’éboulis. L’absence de particules fines explique le caractère pierreux du sol.
Une structure openwork (ou structure en treillis) se réfère à un agencement géologique dans lequel les éléments composants, généralement des roches ou des minéraux, sont disposés de manière à créer un motif de treillis ou de réseau. Dans ce type de structure, les éléments sont souvent disposés de manière à laisser des espaces vides significatifs entre eux, formant ainsi un motif tridimensionnel semblable à un treillis ou un réseau. Cela peut créer une apparence légère et ajourée dans le matériau, où il y a une combinaison de zones solides et d’espaces ouverts.
Dans le contexte géologique, la structure openwork peut être le résultat de divers processus tels que l’altération chimique, l’érosion, le refroidissement rapide de la lave, la cristallisation, etc. Cette structure peut être observée dans divers types de roches, notamment les basaltes et les autres formations volcaniques.
A Roquelaure, la « structure openwork » se réfère à la disposition spécifique des gros blocs anguleux dans le champ de pierres, formant un réseau ou un treillis particulier, résultant des processus géologiques impliqués dans la formation de cet éboulis basaltique.
Les observations géomorphologiques suggèrent que des périodes glaciaires passées pourraient avoir influencé la formation de ce paysage. Les bourrelets transversaux visibles dans la partie occidentale de l’éboulis pourraient être des vestiges d’anciennes présences de glace, bien que cette hypothèse nécessite des investigations supplémentaires pour être confirmée.
Un panneau pédagogique sur place fournit des explications détaillées aux visiteurs intéressés par l’histoire géologique de cet éboulis basaltique. Ainsi, bien que le site soit improprement nommé « la coulée de lave de Roquelaure », il représente en réalité un exemple fascinant de la dynamique géologique et de l’héritage périglaciaire würmien dans le secteur du Massif Central.
Belle découverte !
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Lassoult, prendre la D306 puis la D59, passer Gentilly, Montagnac, la Borie de Curan, puis arriver à Roquelaure. Partir sur la droite, et faire le tour du « rocher » sur la D664. Descendre jusqu’au croisement, partir à gauche et admirer la coulée de lave. Le parking se situe un peu plus loin.
A proximité :
- La curiosité, le Trou de Bozouls
- Château de Calmont d’Olt à Espalion
- Village pittoresque d’Estaing
- Château d’Estaing
- Village pittoresque de Rodelle
Sur la carte :