L’Aqueduc Romain de Jouy-aux-Arches : Un Chef-d’Œuvre d’Ingénierie et de Légendes
Situé à 8 kilomètres de Metz sur la route de Nancy, l’aqueduc romain à Jouy-aux-Arches est un témoignage impressionnant de l’ingéniosité et de la grandeur architecturale de l’ère romaine. Construit sous le consulat de Drusus, père de Germanicus, cet ouvrage colossal avait pour objectif d’acheminer depuis Gorze, les eaux réputées pour leur limpidité et légèreté, jusqu’à la naumachie de Metz.
S’étendant sur une distance de 22 kilomètres et 746 mètres, avec une pente de 23 mètres, cet aqueduc franchissait la vallée de Jouy, ornée de 21 arches imposantes et de plusieurs piles, certaines atteignant jusqu’à 20 mètres de hauteur. La construction minutieuse en petites pierres taillées rappelle le style des arènes de Nîmes, solidement liées par un ciment qui a traversé les âges.
Les arches de Jouy témoignent de la grandeur romaine, avec leur hauteur imposante et leur construction régulière en petit appareil. À l’extrémité est de ces arches, subsiste un bassin bien préservé, où les eaux étaient canalisées avant de poursuivre leur cheminement souterrain vers Metz. Des canaux parallèles équipés de rainures pour réguler l’écoulement témoignent du souci du détail dans la conception de cet aqueduc.
Cet ouvrage impressionnant mérite l’admiration pour ses détails techniques, comme les murs revêtus de briques triangulaires sur les arches. De plus, un soin particulier a été apporté à la construction des canaux, démontrant l’expertise des Romains dans l’ingénierie hydraulique.
Au-delà de l’aqueduc, Jouy-aux-Arches et ses environs offrent des vestiges historiques captivants. Une maison-forte surplombe le village, défendue par deux tours et un moucharabys, témoignant des temps médiévaux. En explorant la côte de Châtel-Saint-Blaise, la vue panoramique sur Metz, la vallée de la Moselle et les terres environnantes révèle un paysage marqué par des évolutions géologiques fascinantes.
Quant aux légendes qui entourent cet aqueduc, elles ajoutent une dimension mystique à son histoire. Des récits anciens parlent du « Pont du Diable », racontant comment ce dernier aurait été érigé en une nuit en échange d’une âme. D’autres légendes évoquent des récits liés au Déluge et des pactes diaboliques pour la construction de l’aqueduc.
Ces légendes, bien que fantastiques, ajoutent une aura de mystère à ce monument historique. Elles témoignent de l’imagination fertile qui entoure les réalisations monumentales de l’Antiquité.
1/ Le pont du Diable Il y a fort longtemps, à une époque où la Moselle n’était encore franchie par aucun pont, un certain Théry, habitant Châtel-Saint-Blaise, traversait chaque soir le fleuve dans une humble nacelle pour rejoindre sa bien-aimée Gabrielle à Ancy. Cependant, une nuit, la Moselle, se jouant des limites de son lit, engloutit la frêle embarcation. Pris de désespoir, Théry sentit une présence mystérieuse poser sa main sur son épaule. Se retournant, il découvrit une silhouette énigmatique, dont les yeux verts brillaient intensément.
« Veux-tu franchir ces eaux, jeune homme ? » interrogea la mystérieuse figure. « En échange de ton âme, je bâtirai un pont sur la Moselle pour toi et ta bien-aimée. »
D’un cœur plein d’ardeur, Théry accepta sans savoir que ce pacte le lierait au Malin lui-même, à Belzébuth. Soudain, une armée de démons, diablesses et diablotins, se mit en mouvement, remplissant l’air de leurs chuchotements effroyables. Dans un tumulte grandissant, les piles de l’édifice surgirent, les arches s’entremêlèrent sous l’effervescence diabolique.
À l’approche de l’aube, un vieux coq, tourmenté par des insomnies, entama son chant matinal plus tôt que prévu, perturbant le sacristain qui précipita son pas vers la corde de la cloche. Pris de panique, toute la cohorte diabolique fut prise de fuite.
Au lever du soleil, la lumière inonda la terre, révélant un ouvrage immense, mais inachevé. Les arches se dressaient majestueusement, évoquant la magie d’une construction surnaturelle, laissée inachevée par le tumulte de la nuit.
2/ La légende d’Azita : Assise sur les rives du Mont Ararat après le tumulte du Déluge, Azita, une âme cherchant la quiétude après maintes aventures, trouva refuge dans un calme relatif. Sa fille, quant à elle, intriguée par une voix mystérieuse, s’aventura dans une arche voisine, éprouvant un sentiment d’appel intérieur.
Naviguant à travers les contrées lointaines, mêlant l’errance à la découverte, elles atteignirent les terres baignées par les eaux de la Moselle et de la Seille. Là, la vie s’épanouissait paisiblement, et Azita partagea son savoir-faire, enseignant aux habitants les secrets des mirabelles, offrant ainsi au monde la saveur sucrée de ce fruit délicat.
Cependant, lors d’une nuit d’orage déchirante, le refuge habituel en cas de tourmente – se trouva inaccessible. Dès le lendemain, tout semblait avoir disparu, dissimulant les mystères et le passé intrigant de l’histoire d’Azita, Tous ensembles décident de construire un gigantesque pont pour rejoindre le refuge en cas d’orage.
3/ La légende de Mettius :
Sous l’occupation romaine, le gouverneur Mettius, responsable de l’approvisionnement des thermes à Divodurum (Metz), se trouva confronté à une situation inattendue.
Un soir sombre, le Diable frappa à sa porte, offrant de construire l’aqueduc tant désiré en échange de l’âme de Mettius comme unique paiement. Il annonça que, à moins que l’ouvrage ne soit complété avant le chant du coq, il réclamerait l’âme du gouverneur.
Satan disparut dans l’obscurité alors que Mettius, pris de réflexion quant à la sauvegarde de son âme, s’interrogeait sur le moyen de contourner cette redoutable échéance.
À la tombée de la nuit, le diable entreprit la construction, façonnant les maçonneries avec une rapidité surnaturelle dans la vallée. Alors que l’aube pointait à l’horizon, Mettius, avec ingéniosité, siffla deux coqs. L’appel du coq résonna dans toute la vallée : « Cocorico ! Cocorico ! »
Les villageois, jouant le jeu de Mettius, se joignirent à l’appel du coq avec des cornets de leur bouche. La ruse savante de Mettius avait convaincu Satan que son défi avait été relevé.
Cependant, le Diable, furieux d’avoir été trompé, déclencha une colère dévastatrice. Il asséna un gigantesque coup de pied à l’édifice, secouant tellement le pont que… ben… voilà le résultat….
Bonne découverte !
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
L’aqueduc romain est facilement visible au centre de la commune de Jouy-aux-Arches, prendre Grande Rue et se diriger en direction de la Rue des Arches.
A proximité :
- Aqueduc romain à Ars-sur-Moselle
- Site archéologique de Châtel-St-Germain
- Château ruiné de Louvigny
Sur la carte :
Bonjour, merci pour vos explications et pour votre site très bien fait
C’est vraiment impressionnant de voir les prouesses des romains en matière de construction et d’ingénierie ; et surtout de voir comme cela à résisté aux ravages du temps.