A proximité de Burtigny, dans le canton de Vaud en Suisse, la « Pierre à Mille Trous » intrigue par son apparence singulière et son origine mystérieuse. Ce bloc rocheux, doté de cavités aux formes et dimensions variées, est bien plus qu’une curiosité naturelle ; il est un précieux vestige de l’époque glaciaire, offrant un aperçu fascinant sur l’histoire géologique de la région.
Pendant longtemps, la présence d’énormes blocs de roche d’origine alpine, disséminés sur les pentes du Jura, a laissé les scientifiques perplexes. Comment ces roches, si éloignées de leurs massifs d’origine, avaient-elles pu se retrouver à des centaines de kilomètres de là ? Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle que la théorie des glaciations a apporté une réponse éclairante. Les savants ont alors compris que le glacier du Rhône, doté d’une puissance colossale, avait charrié ces blocs erratiques sur de grandes distances, les déposant bien loin de leur point de départ.
Il y a environ 20 000 ans, le glacier du Rhône recouvrait une vaste partie du paysage actuel, atteignant jusqu’à 1 000 mètres d’altitude le long de la chaîne jurassienne et s’étendant au sud jusqu’à Lyon. Ces blocs erratiques, dont la « Pierre à Mille Trous« , sont les témoins de cette époque reculée, lorsque d’immenses étendues de glace modelaient le relief et façonnaient le territoire que nous connaissons aujourd’hui.
La « Pierre à Mille Trous » se distingue par ses nombreuses cavités, formant un réseau complexe de trous et d’alvéoles de tailles et formes variées. Ces cavités sont le résultat de l‘érosion naturelle qui a sculpté la pierre au fil des millénaires. Contrairement à certaines croyances populaires, ce bloc n’a pas été gravé par la main de l’homme ; c’est la nature, avec le temps et l’action des éléments, qui a créé ces formes insolites.
Déposée par le glacier dans ce qui est aujourd’hui la forêt domaniale de Vullierbrandaz, cette pierre fait désormais partie du patrimoine naturel du canton de Vaud. La forêt, appartenant à l’État, est un lieu de préservation où la pierre demeure un objet d’étude et de contemplation pour les visiteurs.
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Burtigny, prendre la route des Matagasses, puis, à la sortie de la commune, route du Molard, tourner à gauche à la ferme « sur la Motte », puis continuer sur cette petite route jusqu’à l’orée du bois. Laisser le véhicule et engagez vous sur la route forestière à droite, Comptez 500 mètres aller environ.
A proximité :
- La pierre du serpent à Burtigny
- La pierre de Roland à Burtigny
- La pierre de Phébou à Burtigny
Sur la carte :
Bravo pour la nouvelle présentation du site, je préfère à l’autre. Bizz
Cet article est vraiment intéressant et présente une pierre vraiment originale. Je n’ai jamais vu autant de cupule sur un rocher.