Tout d’abord, ne vous attendez pas à voir quelques vestiges de parts et d’autres sur ce site placé sur les hauteurs de Chassey-le-Camp, ici il faudra une imagination débordante pour y voir des structures en bois, en terre ou en pierre.
Le camp est situé sur un plateau ressemblant à un éperon barré mesurant 700 mètres de long pour 250 mètres de large, d’une superficie totale d’environ 9ha.
C’est le premier site archéologique découvert en Saône et Loire, il a été découvert en 1865, plusieurs fouilles ont permis de reconnaître une structure néolithique originale, et plus particulièrement une phase qui s’est révélée être relativement récente et marginale du chasséen. Les archéologues ont mis à jour des céramiques aux formes spécifiques à décors gravés, de nombreux silex, et bien d’autres objets, tous visibles au musée Rolin d’Autun (campagnes de fouilles Loydreau), ou au musée Denon de Chalon-sur-Saône, ainsi qu’au musée Régnier de Mont-Saint-Vincent.
Le camp préhistorique fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques par arrêté du 14 juin 1932.
La commune de Chassey-le-Camp a donné son nom à la civilisation néolithique dite du Chasséen.
Bien que plus nombreuses, il y a eu 3 grandes principales campagnes de fouilles :
- Par Édouard Flouest au 19ième siècle, révélant l’intérêt préhistorique du site.
- par Edouard Loydreau entre 1866 et 1880, qui rassemble plusieurs milliers de pièces en silex (Edouard Loydreau était médecin et maire du village voisin de Chagny).
- À partir de 1969 des études utilisant les techniques de stratigraphie modernes ont été entreprises, en particulier par Jean-Paul Thevenot.
Ces fouilles ont bien révélées que des traces d’occupation anciennes remontent à la période du chasséen. Le site reste occupé durant les périodes du néolithique moyen bourguignon, du néolithique final, de l’âge du bronze final puis du premier âge du fer. À cette époque les remparts ont été considérablement rehaussés. Il reste quelques amas de pierres qui laissent supposer de l’emplacement de la fortification.
L’occupation du site a continué jusqu’au Moyen Âge et jusqu’à la période mérovingienne, de façon très aléatoire et non permanente. Par la suite, le site est abandonné.
A propos du Chasséen :
Vers 4500 Avant J-C, surement en raison de poussées démographiques, les chasséens se sont déplacés vers le nord par les vallées de la Loire, de l’Allier et du Rhône. Au niveau du bassin de la Saône, ils se sont installés dans les vallées mais aussi sur les collines environnantes.*
Les populations productrices des céramiques de style chasséen sont des populations néolithiques qui pratiquaient l’agriculture et l’élevage ainsi que l’apiculture. Elles se caractérisent par une structuration géographique forte de leur économie, basée sur l’échange.*
Les matières premières exploitées pour la fabrication des outils de pierre, sont transformées à proximité du lieu d’extraction puis exportées sous forme de produits finis (haches polies, grandes lames) ou semi-finis (nucléus destinés à être débités par pression) à plusieurs centaines de kilomètres, vers des sites centraux souvent cerclés de fossés. La métallurgie n’est pas pratiquée bien qu’elle soit connue dans des groupes contemporains d’Europe centrale et orientale.*
L’architecture domestique est mal connue, rares étant les traces de bâtiment. Les exemples attestés sont construits sur poteau mais la brique crue a également pu être mise en évidence. Les plus grands sites sont des enceintes délimitées par des fossés et pouvant couvrir plusieurs dizaines d’hectares. Les grottes et abris continuent à être utilisés mais leurs fonctions se réduisent par rapport aux époques précédentes. Ils servent le plus souvent de bergeries, comme en attestent les litières qui s’y accumulent alors. L’un des éléments emblématiques de la période est constitué par de grands foyers de pierres chauffées, rectangulaires ou circulaires. Ce type de structure apparaît dès le Mésolithique et se maintiendra jusqu’à l’Antiquité mais a d’abord été remarqué et décrit sur des sites chasséens. Les vestiges correspondants avaient d’abord été interprétés comme des fonds de cabane.*
* Sources : Wikipedia, panneaux sur site.
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Châlons-sur-Saône, prendre la D978 direction Mercurey, traverser Mercurey et continuer tout droit, entre Mercurey et Charrecey, au bourg “l’entonnoir” tourner à droite sur la D109, aller à Aluze, puis Chamilly, continuer la D109 jusqu’à Chassey le camp, parking vers la mairie
A savoir : le camp est indiqué, prévoir des chaussures de randonnée. Le camp est traversé par le GR7, ainsi que par un sentier équipé de panneaux touristiques.
A proximité :
- Château de Rully
- Grotte d’Agneux près de Rully
- Ancien Château de Montaigu
Sur la carte :
Bonjour… Votre site est vraiment charmant, les photos sont magnifiques… Je suis tombé dessus par accident… et je m’en réjouis ! Passez un agréable voyage !