Le Saut de la Pucelle – Rochefort-sur-Nenon (39)

Cette falaise que l’on cite comme étant le “Saut de la Pucelle” dissimulait autrefois un imposant château fort. L’histoire est à suivre…

Rochefort-sur-Nenon est situé à quelques kilomètres de la ville de Dole dans le Jura. Cette jolie bourgade était auparavant bien défendu comme en témoigne une tour-porte  à la sortie coté canal. C’était au Moyen Âge une cité prospère et riche d’histoires. Le château quant à lui, dominait la vallée du Doubs et permettait de surveiller la forêt de chaux, et les alentours. Il était même parfois possible de voir depuis son sommet jusqu’à Dole, ou Besançon et par temps clair, les monts des Alpes.

Bien avant le château et possiblement à l’emplacement de l’actuelle chapelle, il existait peut etre un temple dédié à Hébé (déesse grecque de la jeunesse, fille de Zeus) ou à Hébon (le dieu du soleil) le village gaulois était appelé “la ville d’Hèbe”. Ce n’est malheureusement qu’une supposition. Par contre, on sait qu’elle était traversée par une voie romaine reliant Besançon à Châlons-sur-Saône.

Alphonse Rousset rapporte dans son Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes (Volume 5), qu’après la disparition de l’éventuel temple, un castellum a été bâti sur le dessus de la falaise de Rochefort. Le castellum est une construction d’ordre militaire à l’époque gallo-romaine, c’est le début de la fortification, qui par enchaînement deviendra un château à l’époque médiéval. Sous la falaise ou était placé le castellum, on retrouve deux emplacements important : une villa et un camp romain. En 1789, un explorateur et historien répondant au nom de “Claude-Joseph Perreciot” (1728-1798) découvre des tuileaux en nombre important, parsemé sur une grande surface, tellement grande qu’il estima que la citée était aussi étendue que la ville de Pontarlier. Si la ville entière a complètement disparue après le règne de Constantin. On a lors de fouilles, retrouvé nombreuses médailles à l’effigie de Néron, d’Auguste, de Marc-Aurèle…et des tombeaux d’une tout autre époque que l’on daterait au temps des mérovingiens (Vième au VIIIième siècle).

Le château fort aurait été construit au XIIIième siècle, certainement à l’emplacement des anciennes constructions dominant la vallée. Les habitants des villages alentour étaient chargés de faire le guet et d’avertir le seigneur en cas d’approche ou d’attaque. On sait que c’était Etienne III (1173-1237), comte vassal de Bourgogne qui possédait le château de Rochefort et qui prétendait le détenir par la grâce de Dieu. Par la suite, c’est Jean de Chalon, puis Jean II de chalon qui en prennent possession, Tristan de Chalon prend le relais jusqu’en 1366.

Un peu plus de cent cinquante années plus tard, c’est Marie de Chalans qui obtient la forteresse, puis en 1547 c’est à Claude de Chalans que revient cet héritage. Il y a eu avant cette année de très nombreux héritiers subira le même contexte par la suite.

Aujourd’hui, les vestiges du château sont bien mince, il ne reste que la base d’une tour, offrant un magnifique point de vue panoramique :

Le château était impressionnant, il se composant d’un donjon carré, de solides murailles accompagnées de plusieurs tourelles, de maisons fortes occupées par des gentilshommes, d’une chapelle, d’une basse-cour avec écuries, de jardins et de vergers. Des souterrains permettaient d’atteindre les berges du Doubs. Il était réputé pour être imprenable.

Les vieillards du village appelait l’emplacement actuel du château “le camp romain” en référence aux trouvailles lors des fouilles (Ruines et médailles). C’est à cet endroit que démarre une légende païenne :

La légende raconte qu’une jeune bergère qui gardait ces moutons cherchant à fuir des soldats depuis le sommet de la falaise, ne prit pas le temps de réfléchir, terrassée de peur, ayant le choix crucial entre mourir ou être violée, sauta de la falaise pour atterrir dans le cour d’eau (Doubs). Le miracle s’accomplit, la jeune femme, sans la moindre blessure, ni douleur, se laisse flotter par une force surnaturel jusqu’aux berges sur Doubs… Le rocher surplombant la falaise est depuis appelé “le saut de la pucelle”.

On retrouve une légende avec des similitudes à Murol en Auvergne, au lieu dit “le saut de la pucelle”.

Une chapelle a été érigé à cet endroit, c’est nicolas Patenotre qui s’y consacre en 1620.  Dédiée à Notre-Dame de Consolation, elle accompagnait un ermitage ou s’était isolé trois religieux de l’ordre de Saint-Jean-Baptiste en 1680.

Aujourd’hui, de cet ermitage, il ne reste plus que la chapelle. Et les falaises sont utilisées par les adeptes de l’escalade.

On peut pensé avoir fait le tour historique de cette jolie commune du Jura, mais que nenni ! En effet, on apprend que Rochefort-sur-Nenon était fréquenté bien avant les Gaulois. Il faut partir cette fois en des temps plus anciens, direction la préhistoire !

La grotte ou le “Trou de la mère clochette” à Rochefort-sur-Nenon : Cette petite cavité a été découverte par un professeur de sciences de Dole alors qu’il était en retraite. Julien Feuvrier avait 54 ans en 1905. Il entreprend alors de lui même les fouilles jusqu’en 1908. Grâce à son méticuleux travail, mobilier préhistorique trouvé est visible au Musée des Beaux-Arts de Dole. Parmi les objets trouvés par Mr Feuvrier, on compte des pointes de projectiles en bois de rennes, des armes et des outils en os de cervidés… et de nombreux autres restes de ces hommes qui vivaient là, il y a entre 40 000 et 35 000 ans avant J.C à l’époque de l’Aurignacien. Une légende s’y rattache bien évidement, elle aurait servi d’habitat à une bonne fée.

Quelques photos :

Pour s’y rendre : 

Depuis Dole, prendre la D973, puis la D673 en direction de Besançon. A la hauteur de Rochefort-sur-Nenon, au rond-point, prendre la première à droite, direction le centre de Rochefort-sur-Nenon. Continuer tout droit, direction D76 ou rue de l’écluse. Avant la sortie du village et avant de traverser le pont, tourner à gauche pour longer le Doubs. Vous êtes pratiquement arrivé “sous les roches”, parking, aire de pique nique.

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