Pas évident de trouver la source de Fontaine-Ronde, à moins de prendre le Conifer (train à vapeur reliant la gare de Fontaine-Ronde aux Hopitaux-Neufs). Cette source intermittente est cachée entre la voie de chemin de fer et la N57. Deux solutions rendent l’accès a la source possible ; soit par la gare en longeant la voie, soit en suivant la N57, et se garer au début d’un chemin d’accès à la voie de chemin de fer, puis marcher en direction de la gare (donc sur la droite).
Le ruisseau de Fontaine Ronde prend donc sa source ici, dans ce bassin circulaire de huit mètres de diamètres puis il effectue environ six kilomètres avant de se jeter dans le Doubs. Il s’agit d’une source intermittente et karstique dont le réseau hydrologique est entrecoupé toutes les 10 minutes alors qu’au 17ième siècle, ces variations étaient chronométrées entre 6 à 7 minutes.
Une légende est rattachée à ce lieu, elle évoque Amauri III de Joux et son cheval. Après avoir enfermée son épouse Berthe dans un minuscule cachot au château de Joux, il décide de prendre l’habitude de passer ces journées à cheval. Ce jour là, il grimpe sur sa jument favorite, puis, à la sortie du château, une énorme herse tombe et tranche la moitié de l’animal. Amauri ne s’aperçoit de rien et continue sa route. La Jument est en souffrance, mais le seigneur, trop perdu dans ses pensées ira jusqu’à la Fontaine-Ronde. Elle boit, un peu, beaucoup, énormément, mais… elle ne s’arrête jamais de boire. (évidement puisque tout ressort par la plaie ouverte de l’abdomen). C’est ainsi que le seigneur de Joux se rendit compte du triste accident, effrayé, il s’enfuit. On dit alors depuis, que l’animal devenu fantôme, revient souvent boire l’eau de la Fontaine-Ronde, ce qui explique l’intermittence…
En 1912, pour joindre plus facilement la Suisse, une voie de chemin de Fer doit passer sous le Mont d’Or. Lors des travaux, une poche phréatique en lien avec la Fontaine-Ronde (et d’autres sources) est rompue. Depuis, on perçoit seulement quelques bulles remontant à la surface de l’eau au lieu d’un remplissage net.
Le bassin est entouré d’une chaussée en pierre construite en 1827. Une stèle rappelle cet évènement. Sur cette stèle on peut lire : “Mr le Cte de Milon / Préfet du Doubs / Mr Le Bon D…Lin / Sous Préfet / 1827”
Sachez pour terminer, qu’à proximité de la source, on a trouvé deux années après la construction de cette chaussée en pierre (1829), une colonne Romaine. Elle est aujourd’hui conservée au musée municipal de Pontarlier, et elle porte une dédicace à l’empereur Trajan (53 – 117). On a longtemps pensé qu’elle servait à attirer l’attention aux voyageurs passant a proximité de la source. En réalité, elle a plus la vocation d’une borne kilométrique indiquant 42 000 pas jusqu’à Vesontio (Besançon).
Quelques photos du Conifer et de la source :
Pour s’y rendre :
Depuis Pontarlier, prendre la N57 en direction de Métabief / Vallorbe (Suisse), passer la Cluse-et-Mijoux, continuer sur la N57, passer les lieux-dits “la Gauffre” et “la Source Martin”, continuer sur 2,5 kilomètres, puis tourner à droite direction Montperreux, puis gare Conifer (garez vous par ici).. Longer ensuite les rails partant sur la droite (Les-Hopitaux-Vieux) sur 200 mètres pour atteindre la source.
A proximité :
- Château de Joux à la Cluse-et-Mijoux
- La source Bleue vers Malbuisson
- Le Lac Saint Point
- Le fort Lucotte à Saint-Antoine
- Le Mont d’or
Sur la carte :