La grotte de la Baume de Gonvillars – Saulnot (70)

Nous nous retrouvons du côté d’Héricourt en Haute-Saône, plus précisément à Villers-sur-Saulnot. Nous empruntons un chemin qui indique la baume de Gonvillars. Baume signifie que l’on est en présence d’une grotte. Celle-ci a son importance et on va vous expliquer pourquoi.

Après 600 mètres de marche en ligne droite sur un chemin plutôt large, on atterri dans un sous bois, le sentier part sur la droite et descend brusquement. Attention par temps humide, le sol est glissant !

Le sentier serpente jusqu’à sous une falaise, puis tout à coup, on fait face à un immense porche. Il s’agit de l’abris sous roche, la grotte quant à elle, débute en bas à gauche. L’entrée est étroite, il faut s’engager accroupis puis couché Après quelques mètres, une échelle métallique permet de descendre d’un niveau Pour explorer la grotte, il faut être équipé en matériel spécifique et avoir des connaissances en spéléologie. La Baume de Gonvillars est une perte fossile de la Sapoie et du ruisseau du Vannet qui disparaît aujourd’hui 18 mètres plus bas. Certaines parties sont submergées. Le réseau se développe sur 7400 mètres de galeries en totalité.

La grotte de la Baume de Gonvillars est d’un intérêt spéléologique, mais sa particularité est également d’ordre archéologique puisqu’on a découvert qu’elle abritait des hommes préhistoriques. L’entrée de la grotte a été fouillée durant deux années (1964 à 1966) par Pierre Pétrequin.

On remonte donc l’échelle du temps à – 10 000 ans avant J.-C. (paléolithique). L’abri sous roche a temporairement abrité des chasseurs-cueilleurs. Ils ont laissé quelques preuves de leurs passages, notamment des silex.

Au néolithique (vers 4000 à 3000 Av. J.-C.), trois familles se seraient installés sous le porche. On suppose qu’ils venaient du printemps et restaient jusqu’au début de l’été. Puis, l’effondrement d’une partie de la grotte a fait que ses occupants ont tout abandonné sur place pour partir dans un endroit meilleur. Eux aussi, ont laissé des preuves de leurs passages : trois foyers, et le mobilier qui s’y rattache. Sous les blocs de roches, les archéologues trouvent les os de deux squelettes appartenant à un adulte et à un enfant d’environ 6 ans. Parmi le mobilier découvert, on recueille des vases, des objets en pierre taillée, pierre polie et matériel de mouture (industrie lithique et industrie osseuse). Hypothèse : le mobilier à culture rubané aurait laissé place à la culture de Rössen.

Le site est donc délaissé durant plusieurs siècles. A l’âge du Bronze (-2000 à -800 Av. J.-C.), il est à nouveau fréquenté. Cette fois l’occupant s’installe pour de bon. Des travaux d’aplanissement sont effectué avec fortification du site. En effet, deux remparts de caillasses sont construit devant l’entrée pour protéger le campement. Les fouilles mettent en évidence quelques tessons décorés, une perle circulaire en calcaire, aiguille en os, téton à perforation verticale, mamelon allongé à perforation horizontale.

Des tessons de cruche gallo-romaine prouve le passage d’hommes au 1er ou au 2ième siècle après J.-C. La grotte de Gonvillars a été abandonnée jusqu’au Moyen-Age. Un rempart en pierre existait toujours et il permettait de défendre l’habitat médiéval. Un denier estevenant en argent datant du 11ième ou 12ième siècle a été retrouvé, ainsi qu’un couteau, une pointe de lance, des carreaux d’arbalète en fer et quelques fragments de cruche.

Petite précision, il s’agit également d’une ancienne caverne à ours, alors restez prudent, on sait jamais !

Sources : "Bulletin de la société préhistorique Française tome 71" par Pierre Pétrequin. Panneaux sur site. "Préhistoire et protohistoire de la Franche-Comté" par André Thévenin,

Quelques photos :

Pour s’y rendre :

Depuis Saulnot, prendre la départementale 96 en direction de Villers-sur-Saulnot. Arriver à Villers-sur-Saulnot, prendre rue de Gonvillars, puis rue de la Baume. Continuer toujours tout droit. Une alternative est possible en restant que la D96, passer Villers-sur-Saulnot, Après 800 mètres depuis la sortie de la commune, tourner à droite.

A proximité :

  • Le dolmen de Brevilliers
  • Musée Minal à Héricourt
  • Le fort du Mont Vaudois
  • La tour du château d’Héricourt
  • Ruines du château de Granges-le-Bourg

Sur la carte :

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