Abbaye d’Auberive – Auberive (52)

L’Abbaye d’Auberive se situe à l’entrée de la commune d’Auberive, aux abords de la départementale 428, dans l’axe Auberive-Germaines. On entend souvent dire qu’en Haute-Marne, il n’y a rien à faire. On vous prouve ici le contraire, il y a dans toutes les régions de France, un tas de choses à faire ou à visiter,. On s’accorde pour dire que la Haute-Marne n’est pas très peuplé, et souvent les villages sont désertés en faveur des villes, mais ce département regorge de Monuments Historiques et de sentiers, de chemins, que l’on peut faire en randonnée.

Cette fois-ci, nous allons visiter une abbaye cistercienne fondée en 1135 par Bernard de Clairvaux avec la présence de 12 moines venus de Clairvaux. De 1135 à nos jours, l’abbaye ne cessera d’exister, et ses diverses attributions ont défilées à travers les siècles.

Sa fonction principale de grand monastère est maintenue jusqu’en 1790. Au 13ième siècle l’abbaye est à son apogée. Elle possédait 14 moulins, plusieurs étangs, des mines, des vignes mais aussi de nombreuses maisons d’habitations et de bâtiments agricoles. Son déclin arrive lors de la guerre de Cent Ans durant laquelle l’abbaye commence à essuyer de malheureux pillages. Par manque de religieux, certains bâtiments sous mis sous contrat avec les paysans.

En 1516, François 1er récupère à son bénéfice le droit de nommer lui-même les titulaires des grandes abbayes et des évêchés. A Auberive, entre 1519 et 1791, 14 abbés choisis se succéderont Dans la même période, entre 1567 et 1587, l’abbaye subit deux assauts de pilleurs. Lors de la Révolution Française, on demande aux huit moines restant de quitter les lieux. C’est ainsi que ce termine le site religieux avant une première transformation.

Cette première transformation, on l’a doit au gendre de Denis Diderot, Abel François Nicolas Caroillon de Vandeul, il était écuyer et riche industriel Langrois. Lorsqu’il prend connaissance du fait que l’abbaye d’Auberive est a vendre comme bien national, il entreprend l’achat pour exploiter les bâtiments afin d’en faire un filature de coton (en utilisant la force hydraulique du moulin). Puis finira par transformer le site de l’abbaye afin d’en faire un lieu de résidence personnel.

Ci-dessus, le chevet. C’est l’un des seuls bâtiments du Moyen Âge qui n’a pas été trop impacté. Il est laissé à l’abandon après la Révolution puis une boulangerie est aménagée à l’intérieur.

Denis-Simon Caroillon de Vandeul, le fils d’Abel hérite de l’abbaye. Mais ne s’y attachant pas, il vend l’abbaye d’Auberive en 1825 au maître de forges Bordet qui n’hésitera pas à démanteler l’église abbatiale. Dix ans plus tard, il met lui aussi, le site en vente.

L’abbaye connaît encore une nouvelle fonction, bien plus sombre cette fois, puisqu’elle est transformée en prison pour femmes.

Ci-dessus, les cellules. De 1856 à 1885, l’abbaye, devenue une prison pour femmes. Des cellules sont établis dans l’ancien cellier des moines. Parmi les célèbres détenues, on peut évoquer Louise Michel, matricule 2 182, occupe une cellule du 21 décembre 1871 au 24 août 1873. Vingt long mois dans des conditions de détention difficiles, avant d’être envoyée en Nouvelle-Calédonie.

Le 25 décembre 1871, elle écrit à l’aumônier : “Nous sommes arrivées hier à Auberive. J’ai cherché à reconnaitre quelques horizons de la Haute-Marne ; il m’est arrivé comme dans l’ordre moral : tout me parait d’une petitesse inouïe. Il faut que mes rêves aient été bien grands pour qu’ils m’aient laissé cette impression. Je ne souffre pas, je suis ici tout à fait dans la mort et cela vaut mieux pour moi. Je ne pouvais éprouver qu’une seule douleur. Maintenant je me sens de l’autre côté de la vie.” Autres militantes incarcérées à Auberive : Marie Chiffon, Félix Pyat la présente comme « une Louise Michel plus obscure, plus inconnue, non lettrée, plus peuple, plus brave encore, dont le nom plébéien même a nui à sa gloire. Sophie Poirier, alias femme Lemarchand, militante républicaine et féministe, elle restera enfermée à Auberive jusqu’à la fin de sa vie.

De 1885 et 1891, Auberive devient une colonie industrielle pour délinquantes mineures.

Ci-dessus, à droite, les latrines dans le jardin. Les prisonnières n’avaient aucunes intimités. A gauche, Trois sculptures de Badia illustrant la promenade des détenues.

De 1894 à 1924, Le site subit une énième transformation, pour devenir une colonie agricole pour jeune garçon de 7 à 16 ans. En plus d’un parcours d’enseignement basique, des travaux agricoles doivent être effectuer.

En 1960, Auberive est rachetée par l’entreprise Solvay de Tavaux qui en fera la colonie de vacances de son comité d’entreprise.

En 2005, l’abbaye ouvre ses portes au public et devient un centre d’art contemporain avec de nombreuses activités estivales : expositions, festivals, concerts, spectacles. On peut, bien entendu, visiter en parallèle, le site historique.  

 L’abbaye d’Auberive fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis 1956.

Sources : Dépliant documentaire délivré à l'abbaye, wikipedia, site internet : https://abbaye-auberive.com/histoire, "L’abbaye d’Auberive" Haute-Marne Éditions Dominique Guéniot. 

Quelques photos :

Pour s’y rendre :

Adresse : Place de l’abbaye, 52160 Auberive

A proximité ;

  • Butte de Taloison à Bay-sur-Aube
  • La source de la Goule à Bay-sur-Aube
  • Menhir le cheval gris vers Buxerolles

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