

Les vestiges du château de Chalucet se situe sur le territoire de la commune de Saint-Jean-Ligoure en Haute-Vienne. Il a été construit au 12ième siècle sur un promontoire délimité par le confluent de la Briance et de la Ligoure à cinq kilomètres au nord de la commune, et à dix kilomètres au sud de Limoges.
Dans ce secteur géographique que l’on nomme Chalucet, ou Chalusset, on trouve la trace d’anciennes occupations datant de -500 Av. J.-C. (hallstatt final), en fait il s’agit d’un atelier de céramiques graphitée et de bracelets en lignite .
C’est au Moyen Âge qu’est bâtie le castrum de Chalucet. Vers 1130 plus précisément. L’idée de construire un château-fort à cet endroit est soutenus par l’évêque et le vicomte de Limoges. Deux chevaliers, Arnaud Bernard et son frère Pierre Bernard de la famille des Jaunhac se lancent dans le projet de construire une immense forteresse englobant 500 mètres d’habitats castral : le Bas-Châlucet et le Haut-Châlucet.



Entre 1250 et 1270, Guy VI Vicomte de Limoges se marie avec Marguerite de Bourgogne, la fille d’Hugues IV, duc de Bourgogne et devient maître des lieux de Châlucet. Il meurt en août 1263 à l’Abbaye de Brantôme. Durant cette période, le château avait une position stratégique idéale par rapport au conflit qui opposait les habitants de Limoges ne désirant pas faire partie de la Vicomté de Limoges à ces derniers (Vicomté de Limoges ou Vicomté de Ségur). La guerre était donc déclarée envers les Limougeauds, et le château de Châlucet était le site où l’on organisait les opérations.
Au 13ième siècle, maître Géraud de Maulmont devient propriétaire des lieux, grâce à Marguerite de Bourgogne. Il est le clerc des rois Philippe le Hardi puis Philippe le Bel, Il a un patrimoine féodal considérable. Il modifie nombreux de ces châteaux dans le Limousin et dans le Périgord et édifie de nombreux palais. A Châlucet, il améliore le défense avec des chemins de rondes, des herses, des barbacanes, fait construire des tours dans les angles. Au cœur du haut castrum, il entreprend l’édification d’un grand palais fortifié sur la base d’anciennes fortifications.



En 1299, Géraud de Maulmont s’éteint dans un autre château à Châlus en Haute-Vienne. Ces neveux deviennent héritier, mais le fin calculateur qu’est Philippe le Bel récupère le territoire en échange d’une compensation. Malgré tout, le Bel ne visite pas une seule fois le château, il délègue l’entretien et les affaires courantes..
Philippe V lègue le château à Henri IV, sire de Sully en 1317. Comme pour Philippe IV le Bel, Henri de Sully ne s’y intéresse que très peu et ne séjourne pas au château. Les inoccupations annoncent le début du déclin. Durant la guerre de Cent Ans, des mercenaires (appelés aussi routiers ou brigands) prennent possession du château et maltraitent la population avoisinante. On connait les noms de certains chefs de ses malfaiteurs : en 1376, il s’agissait de Peya Negra, un routier pro-Anglais, mais il quitte assez rapidement les lieux. S’en suit Perrot le Béarnais, vers 1380, célèbre Brigand du Limousin craint jusqu’à la Rochelle. Capitaine d’une grande compagnie, il sert également le royaume d’Angleterre. Vers 1420, nouvelle invasion, cette fois c’est le petit Basque !
Des dizaines de compagnies de brigands ont défilés au château et se sont installés a long termes. Ils ont très certainement dégradés le château. Ils attaquaient les voyageurs, les kidnappaient contre rançon, et lançaient des raids, des pillages, sur un rayon de 100 kilomètres alentours. Ce qui explique la lassitude des habitants de Limoges qui demandent le démantèlement du château en 1594. Il suffira de 4 jours et d’une centaine d’hommes pour détruire Chalucet et le laisser en état de ruines.





Le bas castrum : village castral qui comptabilisait une vingtaine de grandes maisons-tours. Ces vingt maisons étaient occupées par des familles de chevaliers (entre 200 et 300 personnes) et étaient donc relativement prestigieuses et vastes. Elles étaient équipées pour certaines de caves de stockage, d’éviers avec évacuation des eaux. Ces maisons étaient protégées par une enceinte fortifiée. En dehors et autour de cette enceinte, on trouvait des petites maisons en bois où vivaient les plus modestes.
La tour Jeannette était la tour maitresse (donjon) du bas castrum, 8 mètres de côtés et 20 mètres de hauteurs. Elle porte le nom d’une jeune bergère emprisonnée dans cette tour par les brigands.
Le haut castrum : comme pour le bas castrum, il faut imaginer des ruelles, des habitations de chevaliers, des boutiques, des ateliers d’artisanats, mais aussi des jardins et des vignes. Le haut et le bas castrum étaient séparé par la porte fortifié du Capitaine. Au haut castrum, on trouvait le palais, aux luxueux logis. Notamment le grand logis oriental dont les salles étaient immenses.
Le château de Chalucet est ouvert à la visite toute l’année. Il est la propriété du Conseil Général de la Haute-Vienne. Visite libre et gratuite. Visite guidée possible payante. La Tour Jeannette et le haut castrum sont visitable seulement aux horaires d’ouverture de la maison d’accueil. Certaines parties du château sont visitable seulement avec l’accompagnement du guide.
Bonne visite à tous !
Quelques photos :
































































































Pour s’y rendre :
Depuis Limoges, prendre la départementale 704 en direction Le Vigen. A la sortie de la commune Le Vigen, tourner à gauche sur la départementale 32, passer le Gilardeix, puis, plus loin, dans un virage, tourner à droite (D32a), passer le passage à niveau, et se garer sur le parking avant le moulin de Bonaret.
A proximité :
- Parc Zoologique du Reynou
- Villa Gallo-Romaine d’Antone à Pierre-Buffière
- Vieux pont et pont rompu de Solignac
- L’Abbaye de Solignac
Sur la carte :


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