Et hop ! Direction la Bourgogne, plus précisément le département de la Saône-et-Loire, pour trouver, à 25 kilomètres de Chalon-sur-Saône, la commune de Saint-Boil. Au sud de ce village, cachée par la végétation et pas vraiment mise en valeur, on peut voir une carrière de pierres que l’on peut contourner via un sentier.
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, quelques objets anciens sont découverts ici et là sur le territoire de la commune : des tuiles, des fragments de mosaïques et des monnaies sont trouvés. On pensait alors que le village avait été construit sur une antique villa. Des substructions sous les maisons viennent appuyer cette thèse.
C’est lors de travaux pour obtenir du ballast que la carrière est découverte en septembre 1971. Entre 1972 et 1984, une douzaine de campagnes de fouille ont été menées sur une surface d’environ un demi-hectare pour explorer cette carrière
Interdiction de pénétrer sur le site de la carrière, nous empruntons le sentier qui l’a contourne. A distance, et malgré la végétation galopante, on remarque des blocs de pierres laissés sur place.
La carrière de Saint-Boil datent de l’époque gallo-romaine, tout débute approximativement au Ier siècle avant J.-C. Ces carrières sont connues pour avoir été exploitées pour l’extraction de pierre dans le but de construire des monuments, des bornes, des stèles funéraires et des bâtiments de l’époque. On y trouve principalement de la pierre calcaire.
Les archéologues ont pu observer différentes phases d’exploitation lors des fouilles. Il y avait principalement deux méthodes d’extraction utilisées : l’enlèvement par tranches horizontales et l’enlèvement en suivant une faille naturelle dans la roche. Ces méthodes permettaient d’obtenir des blocs de pierre de différentes tailles.
Les blocs extraits dans les carrières étaient utilisés pour la construction de nombreux édifices de l’époque, tels que des temples, des théâtres, des amphithéâtres, des thermes, des ponts et même des maisons privées.
Au IIe siècle, le site est transformé en atelier de sculptures. Des artisans de rang plus élevé que les carriers, se sont installés dans la carrière utilisée au siècle passé Le site est abandonné au milieu du IIIe siècle.
La carrière est utilisée une dernière fois durant l’époque mérovingienne (VIIe siècle), on taillait des sarcophages de plan trapézoïdale.
La roche calcaire n’est plus d’un grand intérêt pour l’époque, ce qui amorce le déclin de la carrière.
La chronologie de la carrière :
- 1971 : Découverte de la carrière gallo-romaine de Saint-Boil.
- Période indéterminée avant le Ier siècle : Les premières extractions de pierre commencent, guidées par une faille.
- Ier siècle : La période d’exploitation majeure de la carrière de Saint-Boil, au cours de laquelle différentes techniques d’exploitation en nappes horizontales sont utilisées.
- IIe siècle : Un atelier de sculpture est établi sur la zone de taille délaissée de la carrière.
- VIIe siècle : Deux points d’extraction de sarcophages trapézoïdaux sont en activité pendant une courte période.
- Tout au long de l’exploitation de la carrière : Les blocs extraits sont terminés ou presque, prêts à être utilisés sur les chantiers de construction. Les carriers et les tailleurs de pierre travaillent en étroite collaboration, voire sans distinction claire entre les deux métiers. Il est possible qu’une même personne puisse être à la fois carrier et tailleur de pierre.
- Tout au long de l’exploitation de la carrière : Des inscriptions, des ébauches, des comptes et des schémas sont tracés sur les fronts de taille, fournissant des témoignages précieux sur la préparation et la qualité des éléments produits, ainsi que sur la destination des blocs travaillés sur le site.
Le site fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis le 6 novembre 1973
Sources : La carrière gallo-romaine de Saint-Boil (Saône-et-Loire) Carrières antiques de la Gaule. Une recherche polymorphe Gérard MonthelPierre-Yves Lambert Gallia Année 2002 59 pp. 89-120 Wikipédia.
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Saint-Boil, prendre Rue de l’Eglise, continuer tout droit sur le chemin de Noizeret, au niveau de l’école élémentaire Jules Verne, tourner à droite, et continuer sur 280 mètres. Le chemin qui contourne la carrière se trouve à gauche.
A proximité :
- Le rempart de Buxy
- Le moulin à vent de Jambles
- La mer de pierres à Collonge-en-Charollais
Sur la carte :
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