Château de Gombervaux – Vaucouleurs (55)

L’édifice comporte cinq niveaux, du rez-de-chaussée à la terrasse sommitale, chacun soigneusement conçu pour répondre aux exigences défensives et résidentielles de l’époque. Les intérieurs révèlent des détails architecturaux exquis, comme les cheminées moulurées et les fenêtres à coussièges, typiques de la période. La salle voûtée de plan trapézoïdal sous le logis sud-ouest est un exemple notable, couverte d’une voûte en berceau soutenue par six arcs-doubleaux. De plus, les reliefs d’une cheminée, découverts lors de travaux en 1990, témoignent de l’importance accordée à la fonctionnalité et à l’esthétique. L’accès au premier niveau de la tour sud-ouest par une salle circulaire, terminée en cul-de-four et percée de trois archères, démontre l’attention portée à la défense du château. Une mention spéciale doit être faite du “jeu du moulin” gravé sur des coussièges, apportant une dimension ludique à ce site historique. La beauté ornementale des salles et la majesté imposante du donjon, mesurant plus de vingt mètres de haut, sont des témoignages de la prospérité et de l’importance historique du château de Gombervaux, classé aux Monuments Historiques depuis 1994.

Le château de Gombervaux a traversé les siècles en subissant divers assauts et transformations. En 1617, il fut libéré par les Valcolorois après un siège de treize jours contre les insurgés se révoltant contre Marie de Médicis. Plus tard, en 1769, il fut abandonné comme résidence seigneuriale et servit de carrière de pierre. En 1989, la création de l’Association Gombervaux marqua le début d’une nouvelle ère de préservation et de restauration, aboutissant au classement du site comme Monument Historique. Aujourd’hui, bien que le château soit en ruines, il demeure un témoin vibrant des vicissitudes de l’histoire et de la résilience humaine. Les visites guidées permettent d’apprécier la beauté ornementale de ses salles (visites libres possible également), la majesté de son donjon et la tranquillité de ses douves, offrant un regard poignant sur un passé glorieux et tumultueux. Les efforts constants de l’Association Gombervaux et des bénévoles dévoués ont permis de sauvegarder cet édifice remarquable, garantissant ainsi que ce témoin de l’histoire médiévale continue d’inspirer.

Dans les temps anciens, le château de Gombervaux se dressait majestueusement sur un plateau escarpé, surplombant la vallée de Vaucouleurs. Le maître des lieux, le comte Hugues, était un homme imposant, connu pour sa stature élevée, son visage austère et ses traits sévères. Les villageois redoutaient sa voix tonitruante, bien que sa générosité soit souvent éclipsée par ses élans de colère et sa nature impétueuse.

Lorsqu’il se laissait emporter par ses passions, ses colères étaient redoutables. Pourtant, il chérissait profondément son épouse, dame Harlette. Cette noble dame, petite et délicate, éclairait le château par sa présence. Ses yeux rêveurs et ses cheveux dorés encadrés de dentelles enchantèrent tous ceux qui la rencontraient. Bienveillante et compatissante, elle s’occupait des villageois, distribuant des aumônes et concoctant des remèdes avec dévouement.

À ses côtés se tenait Siegfried, surnommé “Tête de Loup” par les soldats en raison de sa mâchoire proéminente et de ses dents acérées. Vil et perfide, Siegfried nourrissait des intentions infâmes envers dame Harlette. Repoussé avec mépris, il jura de se venger. Un jour, de retour d’une longue absence, le comte Hugues trouva le château en ébullition : un soldat fidèle avait été assassiné et Siegfried, avec une perfidie calculée, accusa dame Harlette d’adultère.

Aveuglé par la jalousie et fou de rage, le comte se précipita dans la chambre de sa femme, la maltraita et ordonna son emprisonnement. Dans un acte de cruauté impensable, il fit préparer une tonne garnie de clous dans laquelle dame Harlette fut enfermée. La tonne fut précipitée du haut de la pente vers Vaucouleurs, se brisant en mille morceaux au bas de la descente. À la surprise générale, de cette tonne ne sortit pas un cadavre, mais une petite souris blanche, qui disparut dans une fissure du sol, laissant place à une source claire et abondante.

Le comte Hugues, rongé par le remords, s’enferma dans son château. Chaque nuit, il errait, accablé par la tristesse et les regrets. Les rumeurs d’un châtiment divin se répandirent lorsque le château sembla s’enfoncer progressivement dans le sol, créant une cuvette autour de l’édifice autrefois si majestueux. Les villageois, effrayés et convaincus que le château était maudit, n’osaient plus s’en approcher.

Un soir, alors que le comte tentait de comprendre l’origine de ses tourments, il confronta Siegfried et découvrit la vérité. Siegfried, sous la pression, avoua son complot et le meurtre du soldat. Furieux, Hugues le décapita sur-le-champ. À cet instant, un grand loup surgit et s’échappa du château, hurlant dans la nuit.

Plein de chagrin, le comte fit construire une chapelle à l’endroit où la tonne s’était brisée, se retirant dans la solitude pour prier et expier ses péchés. Malgré ses efforts, le château continuait de s’enfoncer inexorablement, et le comte, rongé par la culpabilité, devenait chaque jour plus vieux et plus fragile.

Les nuits étaient les plus difficiles pour Hugues. Il montait sur la plateforme du donjon, contemplant l’horizon et les deux points lumineux dans l’obscurité, évoquant les yeux d’un loup. La chasse infernale qui s’ensuivit n’apporta aucune paix à son âme tourmentée.

Ainsi, le château de Gombervaux et le comte Hugues sombrèrent dans l’oubli, emportés par la légende. Aujourd’hui, le château en ruines est devenu un site historique visité par les passionnés d’histoire et les curieux.

Bonne visite !

Depuis Vaucouleurs, prendre la direction de Commercy via la D964. Après environs 3,5 kilomètres, tourner à droite en direction du hameau de “Gombervaux”, le château est facilement visible depuis le hameau.

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  • 12 septembre 2024

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Un commentaire

  1. Jean-Christophe
    5 août 2024
    Reply

    Merci pour votre article et la très belle légende qui se rattache au château.

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