


La colline de Sion, également connue sous le nom de Sion‑Vaudémont, est une butte‑témoin calcaire culminant à 545 m dans la région du Saintois (Meurthe‑et‑Moselle), à l’est de Nancy. Ce site naturel et historique concentre plusieurs millénaires d’occupations humaines, d’époques paléolithiques aux constructions religieuses médiévales et contemporaines.
1.1 Butte-témoin et relief
Formée par l’érosion différentielle des couches sédimentaires, la colline se distingue comme l’un des points les plus élevés du plateau du Saintois, offrant un repère géodésique et un observatoire naturel stratégique.
1.2 Pelouses calcaires et faune
Le versant sud est couvert de pelouses sèches calcaires, bois et vergers. Espaces classés en Espace Naturel Sensible, ils abritent une biodiversité remarquable : reptiles, insectes, oiseaux migrateurs, et fossiles marins remarquables (“étoiles de Sion”).




2. Occupation humaine et vestiges archéologiques
2.1 Paléolithique – Néolithique
Présence de campements de chasseurs‑cueilleurs, puis durant le Néolithique moyen et final, d’outils en pierre polie, pointes de flèches et céramiques, attestant d’un habitat communautaire organisé.
2.2 Âge du Bronze final
Aux environs de 1000 av. J.-C., la colline devient un centre aristocratique : tumulus, tombes à char, perles méditerranéennes, armes et harnachements signalent un pouvoir guerrier sur le plan régional et des échanges étendus.
2.3 Âge du Fer (VIIIe–Ier siècle av. J.-C.)
La présence d’une fortification, d’un oppidum gaulois de la tribu des Leuques, d’objets campaniens et étrusques (céramiques, amphores, monnaies) confirment un rôle commercial central. L’apparition d’un graffiti grec signale des échanges culturels surprenants.
2.4 Époque gallo-romaine (Ier–IVe siècles ap. J.-C.)
Structures d’habitats, fragments de mosaïques, nécropole à incinération et sanctuaire à Mercure‑Rosmerta témoignent d’une population rurale organisée, insérée dans le réseau d’échanges romain.
2.5 Haut Moyen Âge (Ve–VIIIe siècles)
Témoignage d’un chef-lieu mérovingien du pagus du Saintois, mentionné par des stèles funéraires aristocratiques. Transition entre site cultuel et siège d’un pouvoir religieux franc.





3. Développement du sanctuaire marial
3.1 Période médiévale (XIe–XIVe siècles)
À partir du XIe siècle, la colline abandonne une fonction politique pour devenir lieu de pèlerinage, notamment sous l’Ordre des Tiercelins dès 1626, héritiers d’un culte dominé par la Vierge Marie.
3.2 Basilique Notre‑Dame : construction et architecture
- Chœur (1324‑1325) : premier état gothique de la nef.
- Nef élargie (1741) : adaptation aux flux croissants de fidèles.
- Tour-clocher (1858–1869) : conçu par Lamorre et Vautrin, couronné de la statue monumentale (7 m) en 1871, produite à Vaucouleurs.
- Éléments intérieurs : grille de Jean Lamour, Vierge du XVe siècle et autel original.
- Incendie (2003) et restauration (statue remontée en 2007, cloches remplacées).
3.3 Monument de la Paix et lanterne Barrès
1973 : érection d’un Monument de la Paix durant un rassemblement interreligieux, symbole du rapprochement européen post‑guerres.
1873 : installation d’un projecteur la nuit et lanterne des morts en hommage à Maurice Barrès (œuvre de Duchêne et Grand‑Colas).






4. Statut patrimonial et valorisation
4.1 Inscription aux Monuments Historiques
Le 4 septembre 1995, le site archéologique est inscrit MH, couvrant plusieurs parcelles et vestiges de toutes périodes.
4.2 La Cité des paysages
Inaugurée en 2015, elle offre un centre pédagogique, lieu d’études pour universitaires, associations, élus sur paysages, écologie, transition, et favorise la médiation environnementale.
4.3 Actions locales de sauvegarde
Une association locale active depuis 2012 s’efforce de sauvegarder la biodiversité, l’archéologie, le patrimoine géologique, historique et spirituel de la colline.
Inscription aux Monuments Historiques : Oui, le site archéologique de la colline de Sion est inscrit par arrêté du 4 septembre 1995 au titre des Monuments Historiques.
Quelques photos :












































Pour s’y rendre :
Le site est accessible par la D913 depuis Nancy, à environ 35 km. Un parking gratuit est disponible sur place.
A proximité :
Sur la carte :




Vos photographies en drone sont juste splendide, bravo à vous
C’est un très bel endroit, très agréable et très apaisant. J’aime beaucoup m’y rendre.