A l’Ouest de Soultzmatt, en direction du col de Bannstein, plus précisément proche du cimetière militaire roumain, on trouve en bordure d’un chemin (celui qui mène à la chapelle Sainte-Lucie et au rocher du Grossfels), un impressionnant menhir de 9 tonnes en grès rose et d’une hauteur de 3;80 mètres.
En 1889, Charles Grad, écrivain scientifique alsacien, remarque ce menhir qu’il décrit dans son livre « L’Alsace, le pays et ses habitants » : La route carrossable décrit un long coude autour du Pfingstberg, à partir du plateau où se détache le chemin du Schaefferthal, où se dresse le menhir du Langenstein, la grande pierre levée, monument des temps druidiques.
Langstein signifie donc « Pierre longue ». Le menhir est constellé de petits cailloux, ce qu’on appel un poudingue. D’après les scientifiques, le bloc de grès aurait été extrait à environ un kilomètre de là. Son érection daterait de 560 avant J.-C, ce qui correspond à la période celtique. Il aurait été redécouvert en 1904 couché sur le sol, par Fritz Keller, un riche industriel de la région. Il est redressé et mis en valeur en 1906.
A certains endroits, on peut observer des « graffitis », laissant penser que des plaisantins des temps modernes ont laissés quelques signatures. Pourtant quelques uns de ces symboles aurait voyager au travers des siècles, d’après les chercheurs, on peut voir deux croix, résultant de la christianisation, mais d’autres gravures plus anciennes indiquent le déroulement d’une année en précisant chaque saisons.
Passons maintenant du côté des légendes, car vous vous doutez bien que ce genre de monument que l’on disait druidique à toujours inspiré nos anciens. On disait tout d’abord que la pierre était fréquenté par une dame blanche qui s’y rendait en pleine nuit, mais aussi que parfois, on surprenait des fées qui dansaient autour du menhir. Ce n’est pas tout ! Le vendredi Saint, à midi, lorsque la cloche sonne l’Angelus, la pierre se met à tourner sur elle-même. Les jeunes femmes désirant se marier dans l’année, doivent toucher la pierre à ce moment là, et faire leurs vœux. D’autres témoins affirment avoir vu la pierre se soulever ou tourner en pleine nuit.
Les dames blanches, dans l’histoire légendaire du peuple, étaient des druidesses, des prêtresses gauloises, qui plus tard, au moyen âge, se sont transformées en sorcières dans l’imagination du peuple alsacien.
Le menhir du Langenstein fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis 1938.
Sources : Sur les traces des premiers hommes des Vosges, Guy Trendel. L'Alsace, le pays et ses habitants, Charles Grad, Flore d'Alsace et des contrées limitrophes: ¬La géographie ... Frédéric Kirschleger
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Soultzmatt, prendre la D40 en direction du col de Bannstein, se garer devant le cimetière Roumain. Continuer sur le chemin qui longe les stades, puis 100 mètres plus loin, on trouve le menhir sur la gauche.
A proximité :
- Le val du Pâtre (lieu mystique)
- Le Grossfels
- Ruines du couvent du Schwartzenthann
Sur la carte :
En tant que passionné d’histoire et de nature, j’ai été ravi de découvrir le menhir du Langenstein ! Ce site, niché au cœur de la forêt, dégage une énergie particulière.