Site archéologique du Mont-Saint-Germain – Châtel-Saint-Germain (57)

Le Site Archéologique de Châtel-Saint-Germain en Moselle : Une Histoire Riche et Fascinante

Le Mont Saint-Germain : Un Éperon Barré

Le Mont Saint-Germain, situé à 7 kilomètres à l’ouest de Metz, est un site archéologique d’une grande importance historique. Positionné stratégiquement sur un éperon calcaire à 306 mètres d’altitude, il offre une vue panoramique sur la vallée du ruisseau de Montvaux et le vallon du Tagnon.

À la pointe du promontoire, on trouve les ruines d’un prieuré d’origine romane qui abritait une petite communauté religieuse dépendant de l’abbaye Saint-Vincent de Metz. L’église et les bâtiments annexes sont construits sur une nécropole mérovingienne, réutilisée et agrandie aux époques ultérieures.

Ce site était stratégiquement important pour surveiller la vallée et la route de Metz à Paris. Les pentes raides au sud, à l’est et à l’ouest du mont formaient une défense naturelle. Il est probable qu’un rempart fortifié ressemblant à une palissade en bois d’origine celtique. Un fossé permettait de renforcer la défense du site. Cette fortification naturelle et artificielle fait du Mont Saint-Germain un site d’une grande importance pour l’étude de l’histoire et de l’archéologie.

Une Occupation Millénaire

Entre le IVe et le IIe siècle, un village prospérait sur le promontoire du Mont Saint-Germain. À cette époque celtique, la région était sous l’influence des Médiomatriques, dont l’oppidum était situé légèrement à l’est, aux Hauts de la colline Sainte-Croix à Metz. Ce village, qui était alors le témoin d’une riche culture celtique, occupait une position stratégique, témoignant de l’importance de la région au cours de ces siècles.

L’Époque Gallo-Romaine

Lorsque l’ère gallo-romaine touchait à sa fin, les résidents ont cherché refuge dans une place forte pour se défendre contre les attaques des Alamans et des Francs. Des vestiges de cette période, tels que des fragments de tuiles, du torchis, des pièces de monnaie et de la céramique sigillée d’Argonne, ont été découverts..

La Nécropole Mérovingienne : 370 sépultures

Vers la fin du sixième siècle, durant l’ère mérovingienne, une nécropole a vu le jour dans la partie sud du site. Elle a continué à s’étendre pendant l’époque carolingienne et le Moyen Âge.

À l’époque, ces sarcophages n’étaient pas seulement des réceptacles pour les défunts, mais ils revêtaient également une signification symbolique profonde. Ils étaient conçus pour perpétuer la mémoire des défunts tout en facilitant leur transition vers l’au-delà, conformément aux croyances de l’époque.

Les inscriptions et les motifs artistiques qui ornent ces sarcophages fournissent des indices précieux sur la culture et les coutumes de cette ancienne civilisation. Chaque détail minutieux raconte une histoire, offrant ainsi une perspective unique sur la manière dont ces personnes vivaient et percevaient la vie après la mort.

Ces sarcophages, vestiges du passé, constituent un témoignage éloquent de l’ancienne civilisation qui habitait cette région. Datant de plusieurs siècles, ces tombeaux nous plongent dans l’époque où le Mont Saint-Germain était le lieu de repos éternel de personnes dont la vie reste enveloppée de secrets.

Le Château des Évêques de Metz

Dans les temps anciens, le village constituait l’une des propriétés les plus vénérables des évêques de Metz. Le château des évêques, mentionné pour la première fois en 1070 sous le nom de “castellum” , était un élément central de cette histoire. En 1026, l’abbé Poppon de l’abbaye Saint-Vincent de Metz évoque une église (construite avant celle qui est aujourd’hui en ruines) située dans un lieu-dit appelé “Castels”. Plus tard, en 1140, l’évêque de Metz, Étienne de Bar, confirme que l’abbaye Saint-Vincent est propriétaire de l’église de Saint-Germain de Castello. L’abbaye Saint-Vincent de Metz, érigée au Xe siècle, occupe une place prépondérante dans l’histoire de la ville. Des traces de culte au IXe siècle conduisent à la fondation de l’abbaye bénédictine par l’évêque Thierry Ier en 968. La basilique actuelle, débutée en 1248, arbore un style gothique pur du XIIIe siècle, consacrée en 1376 par l’évêque Thierry de Boppard. Malgré l’incendie de 1752 entraînant des modifications, elle demeure un monument historique, témoignant d’une riche histoire, de la persévérance à travers les âges.

La Guerre des Amis

Entre 1231 et 1234, une période tumultueuse connue sous le nom de la guerre des Amis éclate à la suite du décès de la dernière comtesse de Metz, Gertrude de Dabo, fille unique et héritière d’Albert II de Dabo-Moha, comte de Metz. Cette querelle oppose l’évêque de Metz, Jean Ier d’Apremont, à la population messine. Pour défendre ses intérêts, l’évêque fait appel à ses alliés, en l’occurrence le duc Mathieu II de Lorraine et le comte Henri II de Bar. Cependant, les habitants de Metz réussissent à soudoyer le duc et le comte en leur offrant de l’or, les incitant ainsi à se retourner contre l’évêque. Ensemble, avec leurs troupes et les Messins, ils assiègent le château.

Gertrude de Fabo, riche héritière liée aux grandes familles, vécut au XIIIe siècle. Ses trois mariages, dont le dernier avec Simon de Linange, n’engendrèrent pas de descendance. Comtesse après la mort de son père en 1212, elle épousa Thiébaud Ier de Lorraine en 1215, mais sa mort en 1220 laissa Gertrude sans postérité. Contre les intentions impériales, elle épousa Thibaud IV de Champagne en 1220, mais leur union fut brève, se terminant par une répudiation en 1222. Son troisième mariage en 1223 avec Simon de Linange ne laissa pas de descendants. Morte en 1225, Gertrude légua son héritage de manière dispersée, mettant ainsi fin à la lignée des comtes de Metz. Son legs littéraire subsiste à travers deux poèmes lyriques en ancien français, ajoutant une touche artistique à son histoire singulière.

Chronologie suposée du site archéologique du Mont-Saint-Germain :

  1. Néolithique : Occupation du site
  2. IVe – IIe siècle av. J.-C. (période gauloise) : Une zone d’habitation gauloise est établie sur le site.
  3. Antiquité tardive : Occupation sporadique du site.
  4. Fin du VIe siècle et début du VIIe siècle : Forte implantation funéraire sur le site, avec la construction d’une nécropole mérovingienne.
  5. Fin du XIIe siècle : Construction d’un grand château féodal, dont les vestiges d’une tour et quelques parements de murs sont encore visibles.
  6. Moyen Âge : Le site servait à surveiller la route qui joignait Metz à Verdun, Reims et Paris..
  7. Diverses époques : Remaniement du prieuré d’origine romane qui abritait une petite communauté religieuse dépendant de l’abbaye Saint-Vincent de Metz.
  8. Aujourd’hui : Le site est classé au titre des monuments historiques.

Le Site Aujourd’hui

Aujourd’hui, le site archéologique de Châtel-Saint-Germain offre un aperçu fascinant de l’histoire de la région, de l’époque romaine à nos jours. Il témoigne de l’évolution de la société et de l’architecture au fil des siècles. Un lieu à visiter pour tous les passionnés d’histoire et d’archéologie.

Le Cercle Archéologique et Historique de Châtel-Saint-Germain, une association créée en 1979, travaille pour étudier, préserver et valoriser le patrimoine mis au jour. Ils proposent des visites du site archéologique et de la Salle du Patrimoine.

Sources : Panneaux sur site, Wikipédia, Mairie de Châtel-Saint-Germain, Association le Cercle archéologique et historique de Châtel-Saint-Germain.

Depuis Metz, prendre la rue de Pont-a-Mousson puis prendre la direction de Moulin-Lès-Metz puis Châtel-Saint-Germain, Prendre la petite route de Verneville, monter jusqu’au parking sur la droite. Le chemin menant au site archéologique commence ici.

  • Hêtre des Batailles à Châtel-Saint-Germain
  • Chapelle Notre-Dame du Chêne à  Lorry-lès-metz
  • Les différents groupes fortifiés autour de Metz
  • Aqueduc romain à Ars-sur-Moselle

Statistiques :

  • 1 697 206
  • 718 519
  • 756
  • 641
  • 12 septembre 2024

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Un commentaire

  1. Aline Lapierre
    28 mai 2024
    Reply

    Une belle balade culturelle, j’ai beaucoup appris.

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