Les Grottes de Waroly sont situées près de Mancenans-Lizerne, dans le Doubs, en France. Elles sont accessibles par un itinéraire de randonnée populaire qui traverse les forêts du Haut Doubs et offre une vue panoramique depuis le belvédère du Bourbet sur la vallée du Dessoubre.
Un parking a été aménagé à proximité des grottes. Il faudra cependant marcher quelques centaines de mètres sur un sentier boisé qui borde la falaise. Des panneaux indiquent quatre grottes visitables à vos risques et périls. Cependant, après notre passage, nous avons constaté qu’elles ne présentent pas un grand danger mais demandent un bon équipement (éclairage, éventuellement un casque, de bonnes chaussures à crampons car, à l’intérieur de certaines grottes, ça glisse énormément).
Nous commençons par la première grotte longue d’une soixantaine de mètres, également appelée la grotte oubliée de Waroly. Bien qu’il faille escalader une petite butte, son accès est aisé, tout comme sa visite intérieure. On accède à un large couloir où l’on peut se tenir debout et admirer une grosse stalactite en formation. Le sol est constitué de terre et de blocs de pierre assez gros. La terre se transforme en boue à certains endroits, où l’on peut observer quelques champignons.
La seconde grotte, d’une quarantaine de mètres seulement, se visite encore plus facilement. Elle ressemble à un très profond abri sous roche, elle se termine rapidement en cul-de-sac. Le sol est constitué essentiellement de terre et est étonnamment plat. Ces quelques grottes sont vraiment idéales pour l’initiation à la spéléologie.
Ce réseau de grottes, autrefois appelé grottes de Mancenans ou grottes de l’ermitage, a été fouillé par Monsieur Péteaux en 1886. Des ossements d’ours des cavernes ont été trouvés dans la troisième grotte , tandis que des haches en pierre polie, ont été trouvés à proximité.
Intéressons nous justement à cette troisième grotte, qui est la grotte la plus longue. C’est au pied de la falaise nord que s’ouvre la grotte en question. L’ouverture en voûte surbaissée mesure 3 mètres de hauteur sur 4 à 5 mètres de largeur. La grotte s’étend sur une profondeur d’environ 350 mètres, sa direction légèrement ascendante allant du sud au nord. À environ 50 mètres de l’entrée, un rétrécissement considérable, sorte d’isthme en œil-de-bœuf, est produit par des dépôts stalagmitiques. Ce rétrécissement rend la communication entre les deux parties de la grotte quelque peu difficile. C’est dans la deuxième partie de la grotte que les fouilles ont été pratiquées. Treize années avant les fouilles de monsieur Péteaux, il est dit qu’une famille démunie serait venue se réfugier dans ces grottes durant une courte période.
Drôle de nom que Waroly. L’ancienne carte d’état major indiquait Varoly. En langue celtique, on aurait dit Wouaroly, « oua » signifiant « au dessus », et « ohl » signifiant « colonne ».
On termine par la quatrième et dernière grotte, qui communique avec la troisième. La progression s’avère difficile. Des croyances locales racontent qu’elles servaient autrefois de lieu de sépulture pour les druides. Bien que rien ne soit certain à ce sujet, on trouve de nombreux signes dans les environs qui laissent penser qu’ils ont fréquenté les lieux. Plus tard, pendant la guerre de Dix Ans (invasion des mercenaires suédois de 1634 à 1644), les grottes auraient servi de refuge.
Nous continuons notre exploration en descendant sur le chemin de randonnée, lequel forme une boucle. Puis, dans la descente en direction des cascades de Waroly, nous apercevons sur la droite un chemin forestier et un immense bloc rocheux qui ressemble à une pyramide. Cet étrange monolithe est surnommé « le château du Diable ». On racontait autrefois que les druides venaient y faire des cérémonies rituelles. On peut mettre en lien la présence des druides et des grottes de Waroly, situées à quelques centaines de mètres.
Les druides étaient des prêtres celtiques qui occupaient une place importante dans la société celtique. Ils étaient responsables des cérémonies religieuses, de l’enseignement, de la justice et de la médecine.
Malheureusement, il n’y a pas de traces écrites des rituels druidiques, car les druides transmettaient leurs connaissances oralement.
Il est donc probable que les druides :
- Utilisaient le château du Diable comme un lieu de culte.
- Réalisaient des sacrifices d’animaux sur le rocher.
- Cueillaient des plantes sacrées dans la forêt environnante.
- Divinaient l’avenir en observant les étoiles et les planètes.
- Guérissaient les malades en utilisant des plantes et des prières.
Dernière étape de cette randonnée, nous arrivons à la cascade de Waroly.
On ne découvre qu’un filet d’eau, mais on peut imaginer les anciennes tribus profiter de cette belle nature.
La cascade leur offrait de l’eau pour boire et se laver, tandis que les grottes servaient d’abris, de cachettes et de lieux de sépulture. La forêt était un terrain de chasse et l’immense rocher, un lieu de culte pour vénérer les dieux de la nature.
Bonne randonnée !
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Maîche, prendre la D464 en direction de Belleherbe, mais tourner à droite sur la D272 puis traverser Mancenans. Au croisement où l’on voit une croix, aller tout droit en direction du château, puis dans un grand virage, tourner à gauche pour atteindre le parking des grottes.
A proximité :
- Cascade à Orgeans
- Fontaine de Godard à Mancenans-Lizerne
- La grotte des dames vertes à Les-Plains-et-Grands-Essarts
Sur la carte :
vos photos sont superbes
Un article intéressant qui donne une bonne idée de balade proche de chez moi