Rochefort-sur-Brévon est une commune française située dans le département de la Côte-d’Or, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Le Vallon Sauvage de Rochefort et la Pierre qui Corne
Niché entre d’immenses rochers et perdu dans l’épaisseur des forêts, le vallon rustique de Rochefort abrite un étang bordé de roseaux. On sait que les Gaulois considéraient ces étangs comme sacrés, y jetant de l’or, des vases précieux et des offrandes généreuses. Au bord de cet étang se trouve un bloc de pierre terminé par un entablement. La pyramide quadrangulaire tronquée qui le soutient contient une concavité naturelle, formant un tube acoustique. En soufflant dedans, on peut produire des sons qui résonnent à travers les bois environnants. Cela a donné naissance au dicton populaire :
“A Rochefort-sur-Brevon, Pierre qui corne au bout du pont.”
Ce monument était sacré pour les habitants locaux. Des documents des XIVe et XVe siècles le mentionnent comme un monument connu dans toute la région. Il a même failli provoquer un conflit violent entre les habitants de Saint-Germain, qui l’avaient enlevé et refusaient de le rendre, et ceux de Rochefort, qui se sont spontanément rassemblés pour revendiquer ce palladium vénéré.
La base sur laquelle repose cette pierre, ainsi que le poli de son embouchure et la légende du village, attestent qu’elle a été placée sur le pont comme un monument et a souvent servi de porte-voix. Était-ce une corne publique utilisée autrefois pour rassembler les troupeaux du pays ? Servait-elle de signal aux seigneurs de Rochefort pour annoncer l’approche de l’ennemi à l’aide d’un sonneur qui soufflait dans cette trompe ? Ou était-ce un autel druidique qui rendait des oracles d’une voix tonitruante ?
La position, la forme et la nature de cet antique monument, la vénération publique qui l’a consacré, la foi qu’il inspirait encore il y a quelques années, et ce site sauvage et solitaire qui semble avoir servi de sanctuaire à la religion et aux prêtres des Gaules, tout cela nous incline vers cette dernière hypothèse. Nous avons souvent vu la Pierre qui Corne, vieil oracle brisé comme les dieux dont elle était l’organe, et dès le premier regard, elle nous a semblé être l’une de ces pierres druidiques, connues sous le nom de dolmen. Qui sait si ce porte-voix naturel n’était pas destiné à rassembler, si nécessaire, les tribus dispersées dans ces vastes forêts ?
Source : Gustave Lapérouse
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Aisey-sur-Seine, prendre la D29, passer Busseaut et rester sur la D29. Arriver à Rochefort-sur-Brévon, rester sur la route principale, puis, rue des Forges, s’arrêter à la mairie. La Pierre se situe à la bordure de route en revenant sur le virage et en longeant le muret. Vous trouverez la pierre entre le muret du pont et le mur de la maison, juste au dessus du Brévon.
A proximité :
- L’ancienne abbaye du Val des Choues à Villiers-le-Duc
- le fanum lingon du Tremblois à Villiers-le-Duc
- Les Z’UNS POSSIBLE à Chamesson
- La croix percée de Semond
Sur la carte :
C’est un article très intéressant et les photos sont très belles