Située au cœur de la Bourgogne, dans le département de Saône-et-Loire, la Pierre de l’Écorcherie se dresse sur le mont de Mandé, à proximité de la commune d’Igé. Cet endroit recélè de mystères et attire les curieux et les passionnés d’histoire prêts à braver un parcours ardu pour l’atteindre.
La pierre se mérite. Sous un soleil implacable, la montée jusqu’à cette relique exige une détermination sans faille. Le sentier, étroit et escarpé, offre peu de répit et nécessite une réelle endurance physique. La nature environnante, bien qu’à couper le souffle, ne compense pas l’absence d’indications claires pour orienter les visiteurs.
Malgré cela, ceux qui parviennent au sommet se retrouvent face à une pierre qui, bien qu’imposante, peut laisser un goût d’inachevé. Cependant, la récompense ne réside pas seulement dans la vision de cette pierre mais dans l’exploration de ce site énigmatique.
Le site mégalithique de la Pierre de l’Écorcherie se compose de deux parois latérales de blocs massifs, formant une allée d’environ 4 mètres de long. L’absence du toit ajoute une note de mystère quant à son usage initial. Certains de ces blocs portent des noms évocateurs tels que la pierre de l’Autel et la Pierre de l’Haut Temps, ajoutant au caractère sombre et légendaire du lieu.
La tradition locale rapporte que le site doit son nom aux écorcheurs, ces bandes de mercenaires sans foi ni loi qui, au Moyen Âge, terrorisaient la région lors de la Guerre de Cent Ans. Certains récits évoquent que ces pierres auraient servi de lieu de jugement ou de sacrifice, où les condamnés auraient été « écorchés » en guise de châtiment.
La région autour d’Igé est habitée depuis la Préhistoire. Des vestiges d’outils en silex, retrouvés à proximité, notamment à Vitry-les-Cluny, témoignent de la présence continue des civilisations paléolithiques. Cette terre a aussi vu l’émergence de cultures à l’âge du bronze, comme le prouvent les découvertes faites à Château et Donzy-le-National.
Les monuments mégalithiques de la région, dont la fameuse Pierre de l’Écorcherie et la Pierre Folle de Cluny, ont été les témoins d’époques révolues et fascinantes. Bien que les pierres de l’Écorcherie aient perdu leur toit originel, elles forment encore un corridor saisissant, entouré de blocs robustes qui éveillent l’imagination.
Certains pensent que ce lieu servait de site funéraire ou de rituel, tandis que d’autres préfèrent croire à des fonctions astronomiques ou spirituelles. La disposition des pierres en forme de corridor, bien qu’incomplète, rappelle celle des allées couvertes du Néolithique.
La Pierre de l’Écorcherie dégage une aura qui pousse à la réflexion. L’absence de preuves définitives sur son origine alimente les discussions. Pour les visiteurs, le silence des lieux, perturbé seulement par le vent et le bruissement des feuilles, renforce ce sentiment de mystère.
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Igé, prendre la D134, en direction de la croix Montmain. Garer le véhicule, puis emprunter le sentier qui monte au Nord (à droite de la route). bifurquer à droite, jusqu’à la fontaine à Guillaume de Vaux. Monter ensuite le Mont de Mandé. Avant d’arriver au sommet, prendre la sente à gauche qui mène au site de la pierre de l’écorcherie.
A proximité :
- Fontaine des croix à Cluny
- Abbaye de Cluny
- Taizé, centre œcuménique à vocation mondiale
- l’Arboretum domanial de Pézanin l’un des plus riches de France, créé en 1903
Sur la carte :
C’est effectivement un site qui se mérite. Pour y être allé en été, je confirme qu’il faut de bonne chaussures et des réserve d’eau. Mes bâtons de marche étaient d’une aide non négligeable. Merci pour votre article qui m’a rappelé ce lieu fantastique.