Grotte de Savignard – Bornay (39)

Située au pied méridional de la montagne sur laquelle s’élevait le château de Bornay, la grotte s’ouvre dans une gorge profonde, façonnée par le ruisseau de Savignard. Les fouilles archéologiques ont permis d’établir un cadre chronologique de l’utilisation de cet espace funéraire, mettant en lumière les modalités de dépôt des corps et les aménagements associés aux pratiques funéraires . La présence de perles et de dents d’ours suggère des rites spécifiques, peut-être liés à des croyances spirituelles ou à des statuts sociaux particuliers.

Les premières campagnes de fouilles menées dans la Grotte de Savignard remontent aux années 1970, sous la direction du Groupe Spéléologique Lédonien, avec un regain d’intérêt scientifique dans les décennies suivantes. Ces investigations minutieuses ont permis d’exhumer une série d’artefacts remarquables, témoignant de plusieurs phases d’occupation s’étendant du Néolithique moyen jusqu’à l’âge du Bronze.

Parmi les découvertes majeures figurent des fragments de poteries décorées, des outils en os finement travaillés, ainsi que des lames de silex provenant de régions parfois éloignées, ce qui témoigne de réseaux d’échanges déjà bien structurés à l’époque. Certains objets révèlent une technicité élaborée, notamment les grattoirs et perçoirs, qui illustrent une maîtrise avancée de la taille du silex.

Légende de la fée Ida :

Dans ce coin retiré du Jura, entre Bornay, Géruge et Vernantois, le paysage garde encore aujourd’hui les traces profondes d’événements anciens et mystérieux. On dit que les terribles éboulements du XIXe siècle n’étaient pas dus seulement à l’instabilité géologique du terrain, mais qu’ils seraient liés à une malédiction ancienne, provoquée par les désobéissances successives des fées du val.

L’histoire d’Ida, née de l’amour d’une fée et d’un ménestrel, est sans doute la plus emblématique de ces récits mêlant la nature sauvage, les émotions humaines et les règles inflexibles du monde féerique. Dans les bois, non loin des grottes du Savignard, on prétend encore entendre des échos de sa voix cristalline, quand le vent s’engouffre dans les failles rocheuses. Pendant des semaines, Arthur et Ida vécurent dans une harmonie parfaite, partageant promenades, récits et chants, comme si la menace d’un châtiment ancien s’était évanouie. Pourtant, chaque jour qui passait rapprochait la jeune fille du sort terrible promis par la reine des fées.

Ida, tiraillée entre son amour grandissant et la parole donnée à sa mère, décida un soir de se confier à Arthur. Le chevalier, bouleversé, la supplia de fuir avec lui, de quitter la vallée et de rejoindre le monde des hommes. Mais le val était scellé, les chemins ensevelis, et nul ne pouvait en sortir sans briser un interdit ancestral.

Ida refusa. Elle savait que partir signifiait condamner sa mère à l’oubli éternel. Au matin du solstice d’été, un étrange silence s’abattit sur le vallon. Les oiseaux ne chantaient plus. Les sylphes ne dansaient plus. Ida, vêtue de blanc, guida Arthur jusqu’à la grotte de la montagne, celle où le ménestrel jadis avait chuté, et où elle-même avait été conçue.

Là, elle entonna un chant ancien. Ses paroles invoquaient les puissances d’autrefois, et sa voix, dit-on, fit trembler les parois de calcaire. Dans une ultime étreinte, elle dit adieu à Arthur. Le jeune homme, foudroyé par la douleur, voulut la suivre, mais la roche s’effondra sur elle.

Un nouveau glissement de terrain bouleversa le paysage, ensevelissant à nouveau les secrets du vallon. Aujourd’hui, il ne reste du château de la fée qu’un vague alignement de pierres au sommet de la colline de Bornay. Les grottes, accessibles par un sentier escarpé, sont surveillées par des géologues en raison de la fragilité du site. Sur les hauteurs de Géruge, la tour de Mont-Orient domine toujours la région, vestige d’un passé féodal que les légendes viennent envelopper d’un voile mystique.

Le lieu-dit Les Fosses, avec ses sépultures recouvertes de dalles de pierre, intrigue encore les archéologues. Est-ce là que repose Ida ? Ou est-ce une illusion, comme tout ce qui touche à la fée de Bornay ?

Bonne exploration !

Depuis Bornay, se garer face à la mairie, puis partir à pied, passer devant la mairie et continuer en direction du Monument de Saint-Néron, à mi-chemin, au croisement pédestre tourner sur le sentier à gauche, une grande descente se présente, au croisement du bas, tourner à droite et suivre la sente qui suit le dessous des falaises, le sentier se rétrécie, surveillez votre droite, une trace monte en direction de la grotte. D’autres grottes sont présentent aux alentours.

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