


Notre-Dame-du-Chêne à Scey-Maisières : Un Sanctuaire au Cœur de la Vallée de la Loue
Au cœur de la magnifique Vallée de la Loue, près d’Omans dans le Doubs, se trouve le sanctuaire de Notre-Dame-du-Chêne, un lieu chargé d’histoire et de spiritualité. Ce sanctuaire a une origine remontant au début du XIXe siècle.
Le 3 avril 1803 marque un tournant dans l’histoire de la paroisse de Scey-en-Varais, dont dépendaient Maisières. C’est ce jour-là que Cécile Mille, une jeune fille de 13 ans, affirma avoir vu une belle dame vêtue de blanc près du vieux chêne. Accompagnée de petites demoiselles portant des cierges, cette mystérieuse dame s’éleva au milieu d’une vive lumière au moment du passage de Cécile. Ce récit, loin d’être initialement accepté, fut soumis à une enquête canonique menée par l’archevêque de Besançon.




À la suite de l’enquête, l’archevêque déclara officiellement l’authenticité des faits et demanda la construction d’une chapelle près de l’endroit de l’apparition miraculeuse. Ainsi naquit la Chapelle Notre-Dame-du-Chêne, dont la première pierre fut posée le 12 juillet 1863. L’architecte lyonnais Pierre Bossan, grand prix d’architecture à Rome en 1870, conçut les plans de la chapelle, qui fut inaugurée le 3 août 1869 par le Cardinal Mathieu, archevêque de Besançon.
En savoir plus sur Pierre Bossan…
Pierre Bossan (1814-1888) était un architecte français du XIXe siècle, reconnu pour son talent et son engagement envers l’architecture religieuse. Né à Lyon, il a marqué son époque par ses réalisations emblématiques, dont la Chapelle Notre-Dame-du-Chêne à Scey-Maisières n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Bossan a étudié à l’École des Beaux-Arts de Lyon avant de parfaire sa formation à Paris. Son style architectural, qui mélangeait le roman, le gothique et des éléments de l’architecture antique, lui a valu une renommée particulière. Il a remporté le grand prix d’architecture à Rome en 1870, une distinction qui souligne la qualité exceptionnelle de son travail.
Ce qui distingue Bossan au-delà de ses compétences architecturales est son engagement spirituel. Avant sa rencontre avec Notre-Dame-du-Chêne, il décrivait lui-même une période où il était « sans foi et sans conduite ». Cependant, sa participation à la construction de la chapelle a été, pour lui, un tournant spirituel. Bossan a choisi de ne pas recevoir d’honoraires pour son travail, exprimant plutôt un sentiment de gratitude envers Notre-Dame-du-Chêne pour avoir redonné un sens à sa vie.
Parmi ses autres œuvres notables figure la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon, un édifice religieux impressionnant qui témoigne de sa contribution significative à l’architecture sacrée en France. Bossan était un homme dont l’œuvre alliait la technique architecturale à une profonde sensibilité spirituelle, laissant un héritage durable dans le patrimoine architectural français.
Le style de la chapelle, mêlant le roman et le gothique avec des éléments de l’architecture antique, reflète la compétence de Bossan. Les matériaux utilisés, provenant des carrières de Montrond et du Puits Noir, ainsi que les colonnes aux chapiteaux ouvragés, soulignent la qualité de la construction. Située sur un replat au-dessus d’une élévation de terrain dans la vallée de la Loue, la Chapelle Notre-Dame-du-Chêne mesure 23 mètres de long sur 8,5 mètres de large, avec une abside arrondie. Son intérieur présente des voûtes d’arêtes et des voûtes d’ogives. Au fil des années, des aménagements ont été réalisés, notamment une hôtellerie à la fin du XIXe siècle, un chemin de croix en 1903, et une chapelle en plein air en 1926.
L’histoire du sanctuaire est également marquée par la découverte d’une statuette de la Vierge à l’Enfant dans le tronc du vieux chêne en 1803. Cette découverte exceptionnelle fut précédée par l’apparition de la dame blanche à Cécile Mille. Le 15 août de la même année, une lumière mystérieuse jaillit du chêne, guidant Cécile et quelques membres de sa famille vers une découverte extraordinaire. En effet, à la suite de cette manifestation lumineuse, ils entreprirent de regarder dans le creux du tronc de l’arbre. À leur grande surprise, ils mirent au jour une statuette en terre cuite représentant la Vierge à l’Enfant, celle-ci portant une grappe de raisin. Cet événement, survenu à la croisée de la foi et du surnaturel, marqua le début d’une histoire qui allait conduire à la construction de la Chapelle Notre-Dame-du-Chêne, érigée en l’honneur de cette découverte miraculeuse.
Aujourd’hui, Notre-Dame-du-Chêne est entre les mains de missionnaires. La chapelle abrite la statuette miraculeuse ainsi que le tableau d’Isenbart, connu sous le nom du « miracle des lumières ». Touristes et pèlerins sont attirés par ce lieu empreint de spiritualité, où l’histoire et la foi se mêlent harmonieusement, rappelant une apparition céleste qui a marqué la vallée de la Loue au XIXe siècle.
Quelques photos :


























Pour s’y rendre :
Depuis le centre d’Ornans, prendre la direction de Besançon via la D67. Peu après la zone d’activité, au croisement, prendre à gauche direction Scey-Maisières. Comptez 850 mètres, l’ermitage se trouve sur la droite.
A proximité :
- Le puits de la Brême à Scey-Maisières
- Musée Gustave Courbet à Ornans
- Le miroir de Scey à Scey-Maisières
- Castel Saint-Denis à Chassagne-Saint-Denis
Sur la carte :


Bonsoir, je passe souvent sur cette route et je ne connaissais pas l’histoire de cet ermitage. Longue vie à votre site que je trouve très bien.
C’est un très bel article qui permet de mieux connaître ce lieu.