La villa gallo-romaine de Goux est située dans le département du Jura, en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle se trouve sur le territoire de la commune de Goux, à environ 10 kilomètres au sud de Dole.
Ce site est d’une importance majeure pour notre compréhension de l’occupation romaine de cette région.
Les origines celtiques de Goux
Les anciens Gaulois, tout comme d’autres peuples celtes, accordaient une importance particulière aux arbres, surtout aux majestueux chênes. La forêt de Chaux, nichée en Bourgogne-Franche-Comté, représentait un site de vénération essentiel pour ces communautés.
Dans cet endroit, divers sanctuaires se dressent, dont celui de Goux, perché au sommet d’un monticule. Ce lieu sacré se compose d’un vallum de gazon disposé en forme de parallélogramme, mesurant 108 mètres de long, 94 mètres de large et 3 mètres de hauteur. Notablement, il se distingue des camps romains par l’absence de fossé.
Au sein de la forêt de Chaux, reposent également des cimetières gaulois renfermant les tombes imposantes de personnalités éminentes, baptisées « mottes ». La motte de Goux, voisine du sanctuaire, prend la forme d’un cône tronqué de 64 mètres de diamètre. Des vestiges de constructions, un glaive et deux casse-têtes y ont été découverts.
Après la conquête romaine de la Gaule, la forêt de Chaux conserve son statut de lieu de culte. Les Romains tracent un chemin reliant Dole à Salins, agrémentant la fontaine sacrée de Goux d’une colonne en marbre antique et d’une mosaïque.
Un opulent citoyen romain fait ériger à Goux une somptueuse résidence de loisirs, abritant au centre un sacellum dédié à Diane chasseresse. Sur le site de cette structure, on a mis au jour les débris d’une statue de Diane, ainsi que des objets luxueux tels que des tablettes de marbre blanc, des mosaïques, des tuyaux en briques et en plomb, etc.
Au Moyen Âge, la forêt de Chaux subit une christianisation. À Goux, une chapelle voit le jour, placée sous le patronage de la Vierge Marie.
L’occupation romaine
Les Romains ont conquis la Gaule au Ier siècle avant J.-C. Ils ont construit de nombreuses routes et monuments dans la région, dont Goux.
À Goux, les Romains ont construit un chemin qui reliait Dole à Salins. Ils ont également orné la fontaine sacrée du village d’une colonne de marbre antique et d’une mosaïque.
Un riche Romain s’est également fait construire une somptueuse maison de plaisance à Goux. Au centre de cette maison se trouvait un sacellum dédié à Diane, la déesse de la chasse.
Au fil des siècles, la fontaine a évolué. Au début du XXe siècle, des travaux ont détourné l’une des sources vers la Clauge. L’autre source, dite de Diane, alimente désormais un grand bassin circulaire où des truites nagent en toute liberté. La pureté de l’eau est attestée par la présence de ces poissons. Le trop-plein du bassin se déverse dans un ancien lavoir rectangulaire, puis dans un plus petit bassin circulaire.
Le Moyen Âge
Au Moyen Âge, Goux est devenu un village chrétien. Une chapelle a été construite sur le site de l’ancienne maison de plaisance romaine.
En 1092, l’archevêque de Besançon a donné l’église de Goux à l’abbaye de Saint-Bénigne de Dijon. En 1143, le pape Célestin II a confirmé la possession de l’église par les chanoines de Sainte-Magdeleine de Besançon.
Revenons au site gallo-romain :
Les premières fouilles ont été menées en 1982-1983, et ont permis de mettre au jour deux ensembles de bâtiments. Le premier ensemble, situé au sud, comprend les vestiges de thermes. Ces thermes sont datés du Ier siècle, et sont de grande qualité. Ils comprennent un caldarium, un tepidarium, un frigidarium, ainsi qu’un ensemble de salles annexes.
Le second ensemble, situé au nord, comprend les vestiges de bâtiments plus tardifs, datables du IIe ou IIIe siècle. Ces bâtiments sont moins importants que les thermes, mais ils apportent des informations intéressantes sur l’évolution de la villa au cours du temps.
Les fouilles ont également permis de découvrir des objets de la vie quotidienne, tels que des céramiques, des verres, des bijoux, et des pièces de monnaie. Ces objets nous renseignent sur les activités des habitants de la villa, ainsi que sur leur mode de vie.
Source : Statistique de l'arrondissement de Dole, par M. Marquiset. — Annuaire du Jura, 1841. A.Rousset
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis le centre de Dole, prendre la direction de Crissey (Av du Maréchal Juin), puis tourner à gauche, rue du Val d’Amour, continuer tout droit, traverser un bout de la foret de Chaux pour arriver à Goux, tourner à gauche et atteindre le parking du cimetière du village.
A proximité :
- L’Hôtel Dieu de Dole
- Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Dole
- Maison natale de Louis Pasteur à Dole
- La fontaine des Lépreux à Dole
Sur la carte :
C’est vraiment étonnant de trouver une villa gallo-romaine en allant dans un cimetière. Votre article m’en apprend beaucoup sur ce lieu proche de chez moi