


Le site archéologique de Compierre, situé à Champallement, dans la Nièvre, est un des joyaux méconnus de la Gaule romaine. Niché dans une forêt entre Saint-Révérien et Champallement, ce site antique offre une plongée fascinante dans le quotidien d’une petite cité gallo-romaine qui s’est éteinte à la fin du IVe siècle. Découvert il y a plusieurs décennies, Compierre fait désormais l’objet de préservation et de recherches régulières, tout en étant accessible au public pour des visites libres ou guidées.
1. Une Bourgade Méconnue mais Florissante
Bien que son nom antique reste inconnu, Compierre abritait une population d’environ 1500 habitants à son apogée, répartis sur une superficie de 40 hectares. Cette petite ville gallo-romaine était un véritable carrefour commercial, située à proximité d’une voie romaine stratégique reliant Autun à Entrains-sur-Nohain et Auxerre. Les archéologues ont mis au jour des éléments révélant une organisation urbaine typique : un forum central entouré d’échoppes artisanales, un temple, des thermes et même un théâtre, témoignant de la vitalité culturelle et économique de la cité.
2. Les Fouilles et Découvertes Archéologiques
Les fouilles menées sur le site ont permis d’exhumer une série d’objets qui donnent un aperçu fascinant de la vie quotidienne des habitants. Parmi les trésors découverts figurent des outils, des objets de la vie domestique, des sculptures, ainsi que des monnaies et des fragments de poteries. Certains de ces artefacts sont aujourd’hui conservés et exposés au Musée d’Art et d’Histoire Romain Rolland à Clamecy, offrant aux visiteurs un prolongement des découvertes faites sur le terrain. Les fouilles récentes continuent d’apporter des informations sur la structure de cette cité, révélant de nouveaux indices sur ses habitants et leurs pratiques.




Les vestiges de la bourgade antique de Compierre, cachés sous les bois, sont longtemps restés méconnus. Ce n’est qu’en 1824 que l’archéologue H. Mélinès entreprit les premières fouilles, redécouvrant ce site fascinant. Dès lors, Compierre est devenu un lieu d’intérêt pour les archéologues des XIXe et XXe siècles, captivés par ses ruines et son histoire. Durant l’Antiquité, cette petite bourgade prospérait, comme en témoignent les nombreuses constructions retrouvées sur le site, notamment des murs encore visibles aujourd’hui. Bien que ces vestiges aient échappé à l’urbanisation, leur conservation demeure un défi majeur. Au Ve siècle, la région subit des bouleversements qui laissent la bourgade à l’abandon. Dès lors, la nature reprend ses droits, protégeant ces vestiges de l’érosion du temps. Jusqu’aux années 1820, des pans de murs élevés et plusieurs bâtiments subsistent, évoquant l’ampleur de ce que fut Compierre durant son apogée. En vous promenant sur le site, vous découvrirez une variété de vestiges, certains très bien conservés, d’autres plus dégradés. Chaque pierre, chaque contour du sol raconte une partie de l’histoire de ce lieu. Il est fascinant de noter que les irrégularités de la topographie peuvent être des indices de structures enfouies, cachées sous le couvert végétal. Le travail de plusieurs générations d’archéologues a permis de mieux comprendre l’agencement de la bourgade. Les premiers plans détaillés des ruines furent dressés par H. Mélinès en 1842, puis par J. Tardivon en 1902, et enfin M. Bonneau en 1987, dont le relevé topographique précis permet d’identifier des vestiges souvent invisibles à l’œil nu.
3. Les Principaux Monuments de Compierre
Parmi les vestiges les plus impressionnants du site figure le théâtre romain, qui, bien que partiellement en ruine, montre encore les contours de son architecture. À proximité, on trouve les restes d’un temple au plan octogonal, une forme inhabituelle qui suscite toujours des débats parmi les historiens sur sa fonction exacte. La Maison du Boucher est un autre édifice clé, qui témoigne de la diversité des activités commerciales de la ville. Ce dernier bâtiment, situé au bord du forum, offrait des produits frais aux habitants de la cité, soulignant l’importance du commerce local.
4. La Vie Spirituelle et Culturelle
Le fanum de Compierre, temple antique découvert lors des fouilles du XIXe siècle, se distingue par son architecture originale. Contrairement aux temples celtiques classiques, souvent de forme carrée, ce fanum présente une structure plus complexe. La galerie et la cella, les deux parties principales du bâtiment, sont installées sur un terre-plein octogonal. Cependant, la cella elle-même, au cœur du temple, adopte une forme circulaire, créant un contraste frappant avec l’extérieur. Ce temple abritait probablement des rites religieux, bien que le nom de la divinité vénérée ici reste un mystère. Les fouilles ont permis de mettre au jour des fragments de colonnettes en calcaire et des placages de marbre aux teintes variées, témoignant de la richesse et de la sophistication du décor intérieur. Ces éléments laissent entrevoir l’importance du lieu pour la communauté antique qui l’occupait.




L’Atelier du Tabletier : Un Lieu d’Artisanat en Os
À l’époque antique, l’atelier du tabletier était un lieu où les artisans façonnaient de nombreux objets du quotidien à partir d’os. Ce matériau, abondamment retrouvé sous forme de fragments en cours de travail ou déjà transformés, illustre l’importance de cet artisanat dans la vie de la bourgade. Les artisans qui y travaillaient étaient reconnus pour leur grande dextérité. Ils sculptaient et polissaient l’os pour créer une variété d’objets fins et pratiques : des épingles à cheveux, des aiguilles, des manches de petits instruments, mais aussi des éléments décoratifs tels que des peignes, des jetons, ou encore des coffrets ornés de détails raffinés. Ces créations nécessitaient un savoir-faire minutieux, alliant précision et patience. L’atelier, situé au cœur de la ville, possédait deux entrées : l’une s’ouvrait sur la place publique animée, tandis que l’autre donnait sur une rue adjacente, permettant une activité fluide pour les artisans et leurs clients.
5. La Décadence et l’Abandon du Site
Le déclin de Compierre au IVe siècle s’inscrit dans un contexte plus large de troubles dans l’Empire romain. Avec les invasions barbares et la réorganisation des structures impériales, la petite ville perdit de son importance stratégique. Les vestiges actuels montrent des signes d’un abandon progressif, et les chercheurs pensent que la cité a été désertée après une période de crise économique et d’insécurité croissante. Aujourd’hui, les ruines, envahies par la végétation, créent une atmosphère mélancolique, mais chargée d’histoire.
6. Un Site Protégé et Accessible
Aujourd’hui, le site de Compierre est ouvert au public tout au long de l’année. Les visiteurs peuvent découvrir librement ces vestiges, se promener dans la forêt qui entoure l’ancienne cité et s’immerger dans l’histoire antique. L’association des Amis de Compierre joue un rôle majeur dans la protection et la valorisation de ce patrimoine, organisant régulièrement des visites guidées et des événements culturels. Ce cadre naturel et historique en fait une destination idéale pour les amateurs d’histoire, mais aussi pour ceux qui cherchent un lieu de promenade paisible, loin des sentiers battus.
Quelques photos :












































Pour s’y rendre :
Depuis Champallement, prendre la route en direction de l’étang des Bouilles, puis, passer les Chaumes. Prendre la première route à droite. La petite route mène au parking du site archéologique.
A proximité :
- La Butte de Montenoison à Montenoison
- Église Saint-Révérien de Saint-Révérien
- La Fontaine sacrée de Saint-Révérien
Sur la carte :

