

La Chapelle des Moines de Berzé-la-Ville, située en Saône-et-Loire, est un exemple remarquable de l’architecture religieuse médiévale. Construite au début du XIe siècle, cette chapelle romane est célèbre pour ses fresques exceptionnelles, témoins précieux de l’art clunisien de l’époque.
Un édifice au cœur du réseau clunisien
La chapelle est intégrée à un doyenné appelé le « château des Moines », dépendance de l’abbaye de Cluny. Ce doyenné fut établi sous l’impulsion de l’abbé Hugues de Semur (1049-1109), figure majeure de l’ordre clunisien. La construction de la chapelle s’inscrit dans le contexte de l’expansion et de l’influence croissante de Cluny en Europe au XIe siècle.




Architecture et structure
La chapelle présente une architecture romane caractéristique, avec une nef courte et haute de trois travées, prolongée par une travée de chœur plus basse et une abside semi-circulaire. Les murs sont construits en pierre de taille assemblée en grand appareil et sont couverts de lauzes. Les façades latérales sont ornées de bandes lombardes, témoignant des influences architecturales de l’époque.
Les fresques : un chef-d’œuvre de l’art roman
Les fresques de la chapelle, réalisées au début du XIIe siècle, sont considérées comme un chef-d’œuvre de la peinture murale romane. Elles représentent notamment un Christ en majesté entouré des apôtres, dans une iconographie influencée par l’art byzantin et ottonien. Ces peintures, exécutées majoritairement a fresco avec des finitions a secco, témoignent de la richesse artistique et spirituelle de l’époque clunisienne.




Ci-dessus, la chapelle basse, bien moins connue que la chapelle haute ornée de ses célèbres fresques, mérite toutefois qu’on s’y attarde pour comprendre l’organisation complète du site et ses fonctions au sein du doyenné clunisien.
Située sous la chapelle haute, elle formait un espace liturgique distinct, probablement dédié à un usage plus quotidien ou réservé à certains rituels spécifiques, peut-être liés à la communauté monastique ou aux hôtes du site. Son existence témoigne d’une hiérarchie des espaces sacrés, comme on en retrouve dans d’autres établissements religieux médiévaux.
Cette chapelle inférieure, aux volumes modestes et à la voûte plus sobre, était également mieux isolée thermiquement, ce qui la rendait propice à une utilisation hivernale. On y accédait par un escalier latéral, souvent dissimulé dans l’épaisseur du mur, renforçant l’impression d’un espace réservé.
Il est possible que la chapelle basse ait aussi servi de crypte, bien que son aménagement ne soit pas strictement conforme aux cryptes canoniques. Aucun élément funéraire n’y a été formellement identifié à ce jour, mais des chercheurs suggèrent qu’elle a pu contenir des reliques ou abriter une chapelle vouée à un culte plus discret, voire pénitentiel.
Si elle ne présente pas de décor peint aussi spectaculaire que sa voisine supérieure,
Redécouverte et préservation
Les fresques furent redécouvertes en 1887 par le curé de Berzé-la-Ville, l’abbé Jolivet. La chapelle fut classée monument historique en 1893. Après la Seconde Guerre mondiale, l’ensemble des bâtiments fut mis en vente. Dame Joan Evans, archéologue et mécène britannique, racheta la chapelle et en fit don à l’Académie de Mâcon en 1947. Depuis 2016, la chapelle est gérée par le Centre des monuments nationaux.
***Photographies prises sans flash à l’intérieur de la chapelle, avec l’aimable autorisation du Centre des monuments nationaux et des agents d’accueil.
Sur la carte :


































Pour s’y rendre :
Adresse :
Rue de la Chapelle, 71960 Berzé-la-Ville
A proximité :
- Four à chaux de Berzé-la-Ville
- La grotte des Furtins à Berzé-la-Ville
- Grotte de Jocelyn à Bussières
- Statue de Lamartine à Milly-Lamartine
- Château de Berzé-le-Châtel
- Carrières de la Lie à La-Roche-Vineuse
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Impressionnant en ce qui concerne la chapelle, le château ne se visite pas?
C’est vraiment très beau. J’adore voir des églises ou des chapelles décorées, cela nous montre la beauté des lieux de culte au moyen âge.