Le Menhir de Grandson, situé dans le canton de Vaud en Suisse, est un mégalithe datant du Néolithique. Découvert en 1895 lors de travaux agricoles, il mesure environ 4 mètres de hauteur et pèse environ 3 tonnes. Il est érigé à proximité de la route menant à Fiez, à quelques centaines de mètres de la sortie de Grandson.
Ce menhir fait partie d’un ensemble de sites mégalithiques dans la région de Grandson, qui comprend également des menhirs à Corcelles et Bonvillars. Ces structures témoignent de la présence humaine et des pratiques culturelles durant le Néolithique, entre 3000 et 2000 av. J.-C.
Bien que le Menhir de Grandson ne soit pas classé comme monument historique, il est reconnu comme un bien culturel d’importance régionale dans le canton de Vaud.
Le Menhir de Grandson, comme beaucoup d’autres pierres dressées datant du Néolithique, conserve une part de mystère quant à sa fonction précise. Toutefois, les archéologues, en recoupant des données issues de divers sites européens, avancent plusieurs hypothèses fondées sur des observations, des analogies et des traces laissées dans le paysage archéologique. Voici les principales fonctions possibles attribuées à ce type de mégalithe :
L’une des interprétations les plus répandues considère les menhirs comme des bornes territoriales. Dans un monde où les sociétés étaient encore largement agricoles mais commençaient à se sédentariser, ces grandes pierres verticales pouvaient marquer les limites de territoires tribaux, de zones de chasse ou de pâturage. En l’absence d’écriture, ces monolithes visibles de loin servaient probablement à affirmer un droit sur une terre ou à délimiter un espace sacré.
Certaines études, menées sur des alignements comme ceux de Carnac en France ou d’Avebury en Angleterre, suggèrent que certains menhirs étaient alignés avec des événements célestes, tels que le solstice d’été ou d’hiver. Si cela n’est pas formellement prouvé pour le Menhir de Grandson, sa forme droite et son orientation spécifique pourraient traduire une fonction d’observatoire rudimentaire, en lien avec les saisons et le rythme agraire de l’époque.
De nombreux menhirs sont découverts à proximité d’anciens lieux d’inhumation, ce qui suggère une possible fonction cultuelle ou funéraire. Ils pouvaient représenter des ancêtres déifiés, ou encore être les témoins silencieux de rites de passage ou de célébrations communautaires. Leur verticalité frappante pourrait symboliser un pont entre le monde des vivants et celui des morts, une connexion avec le sacré, ou même une représentation anthropomorphe.
D’un point de vue socio-culturel, ériger un menhir de plusieurs tonnes impliquait une organisation collective importante. Cela pouvait renforcer le cohésion sociale ou manifester le pouvoir d’un clan. Le fait même de déplacer et d’ériger une pierre de plusieurs tonnes sans machines modernes démontre un haut degré de coopération et une maîtrise technique remarquable pour l’époque. Bien que ce soit une perspective plus récente, certains chercheurs estiment que certains menhirs pourraient avoir eu une valeur mémorielle, associés à des événements légendaires, des batailles, ou des figures mythiques locales. Ce type de lecture, très difficile à prouver, est néanmoins appuyé par le fait que beaucoup de ces pierres font l’objet de légendes orales transmises de génération en génération dans les campagnes environnantes.
Belle découverte à vous !
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Traversez Grandson en direction de Neuchâtel. Avant de sortir de la commune, tournez à gauche en direction de Fontaines-sur-Grandson, passez le pont autoroutier, et admirez le menhir dans le champs à droite.
A proximité :
- La pierre à cupules de Crusilles-Dessus à Valeyres-sous-Montigny
- Le menhir de Bonvillars
- Le dolmen de Praz-Berthoud à Onnens
- Les quatre menhirs à Corcelles-près-Concise
Sur la carte :
Ce menhir est dans un paysage vraiment magnifique. J’aime beaucoup la vue sur le lac et l’histoire que raconte cette pierre.