Ville antique de Briga – Site archéologique du Bois l’Abbé – Eu (76)

Briga était une ville antique située sur la côte nord-ouest de la France, dans la région actuelle de Normandie.

La ville de Briga était fondée sur une colline, et était fortifiée par des murs en pierre épais. À l’intérieur de ces murs, il y avait des rues pavées, des places, des temples, des thermes et des habitations. On pourrait presque croire que les Romains ont construit un port à l’embouchure de la rivière Eu, qui se trouve à proximité de la ville. Ce port aurait pu être un important centre d’importation et d’exportation de marchandises, telles que des grains, des tissus et des métaux précieux. Mais pour l’instant, rien ne prouve l’existence de ce port (affaire à suivre).

Les archéologues ont découvert de nombreux vestiges de l’occupation romaine à Briga, notamment des mosaïques, des colonnes, des sculptures et des inscriptions. De plus, des vestiges de bâtiments publics ont été mis au jour, tels que des temples, des thermes et un théâtre.

La ville de Briga a également été un important centre religieux pendant l’Antiquité. Les Romains ont construit un grand temple dédié à Jupiter, qui était le dieu suprême de leur panthéon et à Mercure, dieu favori des Gaulois. Ce temple était un lieu de pèlerinage pour les Romains de toute la région.

Au fil du temps, la ville de Briga a connu des périodes de prospérité et de déclin. Après la chute de l’Empire romain, la ville a été abandonnée et a progressivement été envahie par la végétation. Il faut attendre le Moyen Âge pour que la ville revive, mais à un nouvel emplacement, à quelques kilomètres de son emplacement initial.

La ville antique de Briga à Eu était une ville romaine florissante qui a été un important centre de commerce, de religion et de culture pendant l’Antiquité. Aujourd’hui, les vestiges de la ville antique sont une attraction touristique populaire dans la région de Normandie, offrant un aperçu fascinant de la vie quotidienne de l’Antiquité. Classé au titre des Monuments Historiques en 1987, chaque années, le site fait l’objet de campagnes de fouilles archéologiques.

La découverte du site antique de Briga se déroule vers 1785, tout à fait par hasard, lorsqu’il est décidé de prolonger une route partant d’Eu en direction de la forêt. Il aura fallu une trentaine d’année pour que les premières fouilles débutent. En effet, en 1820, Louis Estancelin effectue les premières investigations archéologiques. Il remarque la présence d’un temple et d’un édifice de spectacle. En 1860, en voulant construire une exploitation agricole, le terrain est défriché. C’est à ce moment que les ouvriers découvrent de nombreux objets archéologiques et de nombreuses pièces de monnaie. Douze année plus tard (1872), de nouvelles fouilles sont entreprises, cette fois par l’abbé Jean-Benoît Cochet, prêtre catholique, archéologue et préhistorien français. Il met la main sur une construction avec des hypocaustes, il constate donc la présence de thermes.

D’autres fouilles se sont déroulés au 20ième siècle. Je précise que des recherches sont actuellement toujours en cours en 2022 et en 2023. Depuis 1965, les fouilles demeurent quasiment jamais interrompues. Chaque année, des étudiants et des bénévoles viennent appuyer une équipe de chercheurs.

Les archéologues ont longtemps pensés qu’il s’agissait surtout d’un immense sanctuaire (que l’on appel aussi le grand temple et plus tard, la basilique). Mais la découverte au nord du site, d’un quartier d’habitation démontre bien qu’il s’agissait plutôt d’une complète et importante cité. La superficie de cette ville est estimée entre 70 et 80 hectares.

La composition de l’agglomération :

  • Un grand temple central et monumental
  • Des fanums
  • Un forum
  • Des thermes
  • Un théâtre gallo-romain
  • Une place publique
  • De nombreuses habitations
  • D’échoppes et de boutiques
Vue Satellite @IGN France

Au fil du temps, d’innombrables découvertes sont réalisées, des éléments architecturaux, des morceaux de tuiles, de verres, de céramiques, des peintures murales, des fragments de sculptures, des statues, des bijoux, des ex-voto, des restes d’animaux sacrifiés etc….

A l’extrémité du sanctuaire, les scientifiques ont trouvés un fanum (parmi d’autres).

Le terme “fanum” est un mot latin qui était utilisé pour désigner un temple ou un lieu de culte dans la Rome antique et d’autres civilisations de l’Antiquité. Les fanums étaient des sanctuaires qui abritaient des autels et des statues de dieux et étaient souvent associés à des pratiques religieuses et des cérémonies. Les fanums étaient généralement construits en pierre, en marbre ou en bois, et leur architecture variait selon les régions et les cultures. Ils étaient souvent situés dans des endroits stratégiques, tels que des collines ou des croisements de routes, et étaient considérés comme des lieux de puissance spirituelle.

En 2007, des découvertes exceptionnelles sont faites. Une statue de Mercure en tôle d’argent (38cm de haut) trouvée dans l’un des petits temples et une plaque en pierre gravée dont la traduction explique : “À la puissance divine de l’empereur, au pagus catusloug, à Jupiter et à Mercure de Briga, Publius Magnus Belliger a fait édifier une basilique à ses frais.”. Tandis que le nom “Briga” est traduit par “colline”.

On connait donc les quelques dieux vénérés dans la cité, la traduction du nom de la cité, il manque le nom du peuple qui vivait là, et surtout la datation du site. Les différentes découvertes permettent de savoir que la colline est fréquenté à l’âge du Bronze et durant la Tène. L’agglomération antique est quant à elle, à son apogée du 1er siècle au 3ième siècle Après J.-C. (peut-être dans les années 280-290). Il y a eu tout d’abord, chronologiquement, la clôture des édifices publics, puis la désertification massive des lieux. Rien ne s’est fait brutalement, donc c’est plutôt un départ anticipé. Les scientifiques pensent que le lieu est occupé tout de même par un petit groupe de personnes jusqu’au début de l’époque Carolingienne. La ville d’Eu aurait ainsi succédé à Briga et contrairement à notre introduction, rien n’indique qu’un port existait durant la subsistance de Briga.

Il reste encore une zone d’ombre. Quel peuple pouvait vivre à Briga ? La réponse se situe peut être sur une autre plaque découverte cette fois au niveau du théâtre, elle explique : Lucius Cerialius Rectus, prêtre de Rome et de l’empereur, quattuorvir, quinquennal (ou questeur), préfet chargé de la répression du brigandage, a dédié sur ses deniers aux puissances divines des empereurs, au pagus des Catuslogi, au dieu M (Mercure?), ce théâtre”. Cette plaque fait référence à un petit peuple Gaulois “Les Catuslogi”, connus en Gaule Belgique dépendant des Ambiens, peuple belge du nord de la Gaule.

Nous vous laissons à présent le soin de découvrir le site par vous même. Le site archéologique de Briga se visite exclusivement en visite guidée (payante) durant la haute saison. Prévoir deux bonnes heures Il est compréhensible que la visite soit seulement guidée du fait que les recherches soient encore très actives, Cependant, depuis la route goudronnée, vous pouvez avoir un bref aperçu du site.

Bonne découverte !

Quelques photos :

Pour s’y rendre :

Depuis le centre de “Eu”, aller au cimetière de la ville, prendre la route de Beaumont, passer Cayenne, continuer sur route de Beaumont, continuer toujours sur cette route jusqu’à apercevoir les ruines de la ville antique.

A proximité :

  • Pierre Bise à Incheville
  • Quesne à Leu (Forêt d’Eu) à Incheville
  • Chêne Louise (Forêt d’Eu) à Incheville
  • Le château d’Eu / Musée Louis-Philippe à Eu

Sur la carte :

Statistiques :

  • 1 605 166
  • 666 393
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  • 485
  • 28 mars 2024

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