Le château de Rochefort-en-Terre est un château situé dans la commune de Rochefort-en-Terre, dans le département du Morbihan en France. .Rochefort-en-Terre est classé parmi les Plus Beaux Villages de France, en raison de son charme médiéval mais nous allons nous intéresser à son ancien château et à l’histoire de la sorcière qui aurait vécu dans les ruines. (Le jour de notre visite, on est tombé au beau milieu d’une fête médiévale, et on l’avait pas prévu ! )
Nouveau château, anciennes ruines et fortifications par un rempart, tout s’entremêle dans un décor exceptionnel.
Le château, situé entre Ploërmel et La Roche-Bernard, est devenu un point de passage important à l’intérieur du duché de Bretagne, reliant ces deux villes. Les premières références à une forteresse à cet endroit datent de 1118, mais la date exacte de sa construction reste inconnue. Le château est devenu la propriété de la famille de Rochefort, qui a donné son nom au village.
La première destruction du château est liée à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier en 1488, qui a marqué la fin de la guerre folle opposant les troupes du roi de France à une coalition de troupes indépendantistes du duc de Bretagne et d’un groupe de soldats étrangers. Le comte de Rochefort, membre de la coalition, a fui et la bataille a coûté la vie à 7 000 hommes. Charles VIII, vainqueur, a ordonné la destruction du château. Mais quelques années plus tard, il a été reconstruit grâce à l’aide financière d’Anne de Bretagne, qui a versé une somme importante à Jean IV de Rieux, le tuteur du château, en échange de l’abandon des aspirations indépendantistes.
Anne de Bretagne, Reine de France du XVème siècle, célèbre pour avoir été la seule femme à avoir été deux fois couronnée reine de France, d’abord avec Charles VIII puis avec Louis XII. Elle était également une protectrice des arts et des lettres, et a laissé derrière elle un héritage culturel important.
Le château a été détruit une deuxième fois en 1587 par la Sainte Ligue, mouvement catholique et violent, dont les motivations étaient autant religieuses que politiques. À l’époque, le château n’appartenait plus à la famille des Rieux, mais à la famille De Coligny, protestante. La destruction du château a été ordonnée par le gouverneur de Redon, membre de la Sainte Ligue. Le château a été reconstruit après son acquisition par Vincent-Exupère de Larlan en 1673 et a connu plus d’un siècle de sérénité absolue.
La Sainte Ligue était une alliance catholique formée en 1576 en réaction aux avancées de la Réforme protestante en Europe. Elle était principalement dirigée par l’Espagne et le pape Sixte V, et avait pour objectif de maintenir la suprématie du catholicisme en Europe.
La troisième destruction a eu lieu pendant la conscription de 1793, qui a vu les chouans et les républicains s’affronter. Les chouans ont pris le château, mais cette fois, ce sont les républicains qui l’ont détruit, afin de ne plus avoir à se préoccuper de cette propriété. Seules les écuries ont échappé à cette destruction.
Les chouanneries étaient une série d’insurrections royalistes qui ont eu lieu dans l’ouest de la France pendant la Révolution française, principalement en 1793 et 1794. Les Chouans étaient des insurgés qui s’opposaient aux réformes révolutionnaires et au gouvernement républicain français, et cherchaient à rétablir la monarchie en France.
Le château de Rochefort-en-Terre a une histoire mouvementée, marquée par des changements de propriétaires et de fonctions au fil des ans. C’est en 1843 que la famille Juhel acquiert le site, qui restera en leur possession jusqu’à sa vente en 1907 à Alfred Klots, un célèbre peintre américain. Celui-ci se lance dans une ambitieuse transformation du château en un manoir néogothique, utilisant pour cela en partie les matériaux d’origine. Bien que la propriété ait été utilisée comme hôpital de campagne pendant les deux guerres mondiales, elle a réussi à conserver son charme et sa splendeur.
En 1978, la belle-fille d’Alfred Klots vend le château en viager au conseil général du Morbihan, qui en devient le propriétaire. Ce n’est qu’en 2009 que l’usufruit est renoncé, préparant ainsi la vente du bâtiment à la commune en 2013. Depuis cette date, le château appartient à la commune et a fait l’objet de travaux de restauration pour préserver son patrimoine historique.
Le château, ainsi que ses vestiges, dont les façades et toitures du manoir et de la chapelle, ont été inscrits au titre des monuments historiques depuis le 20 décembre 1990. En outre, le manoir d’Alfred Klots a été labellisé « Patrimoine du 20ième siècle ».
Aujourd’hui, la propriété appartient donc à la commune et de gros travaux de restauration sont prévus à partir de la fin de l’année 2016. En attendant, le parc vaut le détour, avec notamment la présence du Naïa Museum, un Musée des Arts de l’imaginaire tenu par deux artistes. Ouvert en 2015, il tire son nom de Naïa la sorcière, personnage mystérieux et emblématique qui vivait dans les ruines du château à la fin du 19ième siècle. Des visites guidées sont également organisées par l’office de tourisme, permettant de découvrir l’histoire fascinante de ce château et de son parc.
Naïa la sorcière :
Naïa, c’est son nom, n’est pas qu’une légende, elle a réellement existé. Elle a été immortalisée grâce à la photographie naissante. Le mystère entourant cette femme est lié à son style de vie marginalisé ainsi qu’à sa pauvreté extrême, mais aussi à son apparence physique. Les cartes postales de l’époque la représentent comme une femme sans âge, habillée de manière informe et peu séduisante. Ce mélange de traits physiques singuliers, de capacités de guérisseuse et d’un style de vie atypique a contribué à sa réputation de sorcière auprès de la population. On lui prêtait même des dons de double vue et la croyait immortelle. Malgré cela, Naïa a continué de vivre jusqu’à la fin des années 1920 dans les ruines d’un château abandonné. Il est possible que son fantôme hante encore les lieux.
Photographies de la sorcière Naïa réalisées par Charles Géniaux :
La première à en parler, c’est une aubergiste, elle raconte qu’en cinquante années de vie, elle a toujours connu cette vieille sorcière, et déjà enfant, la femme paraissait vieille. Gamine, elle lui a prédit son avenir, et elle ne s’est jamais trompée.
A l’époque, la sorcière vivait dans les ruines du château de Rieux, le vieux château de Rochefort en Terre. Plus surprenant cette fois, Charles Géniaux interroge les vieillards du village, ils racontent que quand ils étaient écoliers, ils voyaient Naïa, sous l’apparence d’une vieille dame, portant toujours les mêmes vêtements. On comprend mieux pourquoi on prétend qu’elle demeure immortelle.
Plus étonnant encore, les habitants, les paysans, les commerçant, et même ceux qui l’a côtoyait, ne l’on jamais vu ni boire, ni manger. On ne l’a jamais vu entrer dans une boutique, ou clé mander de la nourriture chez un paysan. C’est pourtant une ressource indispensable à la survie de chacun. Aucun vol non plus n’a été remarqué en des années (siècles) de présence. Autre pouvoir surnaturel rapporté par deux frères qui étaient éloigné d’une quinzaine de kilomètres. Ils l’ont vu le même jour, à la même heure, pourtant l’un était à Malansac, et l’autre à Questembert.
En l’interrogeant sur ces pouvoirs, la sorcière explique sa puissance en invoquant un démon appelé “Gnâmi”. “Il est celui qui peut, celui qui veut, celui qu’on ne voit pas“.
Des témoins racontaient qu’elle était insensible au feu. Par une expérience lors de sa rencontre avant 1899 avec la sorcière, Charles Géniaux l’affirmera également.
De ce que l’on sait de la sorcière Naïa : Elle serait l’une des dernières sorcières de Bretagne, son surnom signifie “Noire”, ces yeux étaient blanc-laiteux, son père était rebouteux, et elle “serait” native de Malansac. Elle était très intelligente, très instruite, sympathique, rieuse, elle lisait régulièrement les journaux. Elle était insensible à la douleur, et avait également des pouvoirs de clairvoyances. Elle vivait dans les souterrains des ruines du château par intermittence, parfois elle disparaissait durant des semaines, mais personnes ne l’a croisait jamais sur les routes, ni les sentiers, ni à travers les bois ou les champs.
Certaines personnes du village ne croyait pas à ces pouvoirs surnaturelles, pour eux/elles, il s’agissait de trucage et considérait la sorcière pour une charlatane.
Aucunes traces officielles mentionnent son existence. Les seules témoins sont les très anciens du village ayant vécu au 19ième siècle, Charles Géniaux, et les photographies. Mais depuis, plus rien, ce qui laisse le mystère demeurer.
Sources : Commune de Rochefort-en-Terre, office du tourisme, wikipedia, Château fort » [archive], notice no IA00008633, base Mérimée, ministère français de la Culture, Stéphane Batigne, Lieux de légendes et de croyances - Pays de Questembert & Rochefort-en-Terre
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Le château se situe au premier croisement de la Rue du Château en arrivant à Rochefort-en-Terre depuis Pluherlin par la D777.
A proximité :
- Parc préhistorique à Malansac
- Dolmen des Follets à Saint-Gravé
- Rochefort-en-Terre et son musée Naïa
- Le menhir du Bonnet Rouge vers Champs Vinot
Sur la carte :
J’ai beaucoup aimé la légende de la sorcière, qui ajoute une touche de mystère au château. Un endroit parfait pour une escapade romantique ou entre amis ! ✨
Cette histoire de sorcière est très intrigante et me passionne, elle sort disons de l’ordinaire. Votre article explique bien et donne des détails intéressants que je n’avais pas jusque là.