Les Sources d’Arcier – Vaire (25)

Une escapade à la découverte des sources d’Arcier dans le Doubs, près de Besançon

Aujourd’hui, nous avons décidé de partir à la découverte des sources d’Arcier, situées entre Baume-les-Dames et Besançon, dans le département du Doubs. Ce petit coin de paradis est connu pour ses trois sources karstiques émergentes, qui ont joué un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau potable de la ville de Besançon depuis l’Antiquité.

Nous avons débuté notre balade en suivant le sentier balisé, repérable grâce aux marquages rouge et blanc. Bien que le parcours soit court, d’environ 20 minutes, nous avons pris soin de chausser nos bonnes chaussures, car le sentier peut parfois être glissant surtout en basse saison. De plus, il est important de respecter la propriété privée et de rester sur le sentier pour préserver ce lieu enchanteur donc l’accès au château est fortement déconseillé.

Après seulement 200 mètres de marche, nous sommes arrivés à notre première découverte : la source Bergeret. C’était un spectacle magnifique de voir l’eau jaillir de cette source, offrant une sensation de fraîcheur et de pureté. Nous avons pris quelques instants pour nous imprégner de la beauté de ce lieu.

Poursuivant notre chemin pendant encore 650 mètres, nous sommes arrivés aux deux autres sources. La première, appelée la source basse, était déjà utilisée pendant l’Antiquité et elle alimentait la ville de Vesontio (Besançon) en eau grâce à un aqueduc. L’aqueduc romain qui approvisionnait la ville de Besançon en eau était un système sophistiqué qui transportait l’eau sur une distance considérable. Grâce à des canalisations souterraines et à des conduites en surface, il permettait d’amener l’eau des sources d’Arcier jusqu’à la ville. Cet aqueduc était un véritable témoignage de l’ingéniosité des Romains dans la création de systèmes d’approvisionnement en eau.

Aujourd’hui, on peut voir les ruines d’anciennes installations, la poudrerie royale du XVIle siècle, située en contrebas. La deuxième source, quant à elle, alimente également Besançon en eau depuis le XIXe siècle grâce a un aqueduc plus récent, mais nous y reviendront plus tard.

Les trois sources :

  1. Source du Martinet
  2. Source d’Arcier
  3. Source Bergeret 

Ci-dessus, à gauche, le porche de la source du Martinet. L’accès de la grotte est fermée. A l’intérieur de la grotte, on peut parcourir près de 300 mètres.

Pour les curieux et les amateurs d’histoire, il est intéressant de noter que des vestiges de l’aqueduc romain sont encore visibles le long de la route entre Arcier et la Canaie. C’est incroyable de penser que ces sources font partie des deux sources historiques d’eau potable de Besançon. En 1912, elles ont été classées comme un “site classé du Doubs” par le député Charles Beauquier, et elles font aujourd’hui partie du “site Natura 2000 moyenne vallée du Doubs”.

A propos de cet antique aqueduc : Les origines exactes de ces constructions demeurent mystérieuses (on pense vers l’an 70). Nous nous demandons sous quel empereur romain elles ont été érigées. Malgré cela, les découvertes archéologiques effectuées ici, telles que deux pièces de monnaie datant de l’époque de Marc-Aurèle et de Vespasien, avec l’inscription “Jovi custodi” à l’envers, témoignent de leur ancienneté. Le canal d’Arcier, qui existe toujours aujourd’hui, conduit les eaux jusqu’à un kilomètre des sources. Cependant, au fil du temps, une grande partie de ce canal a disparu, probablement en raison de défrichements et de l’usure naturelle. Il traverse les communes de Chalèze et de Montfaucon avant d’atteindre le territoire de Besançon. Finalement, il réapparaît près de la caserne Rivotte. La partie la mieux préservée de cet aqueduc se trouve à l’intérieur même de la ville, place Saint-Jean, numéro 2, et sous la rue Saint-Jean. Il est probable que depuis cet endroit élevé, le canal se prolongeait le long du versant de la Citadelle,

L’aqueduc d’Arcier présente des dimensions uniformes. Il s’agit d’un canal voûté d’une largeur intérieure de 8 centimètres, avec des pieds-droits mesurant 20 centimètres de hauteur, et donc une hauteur totale de 1 mètre 62 centimètres. Étant souterrain, le canal est construit en utilisant des moellons sans parement extérieur, mais son intérieur a été soigneusement réalisé. Un massif à la base est recouvert d’une couche épaisse de béton mélangé avec des tuiles, et d’un enduit de ciment d’une épaisseur variant de 42 à 15 millimètres. L’aqueduc aurait été détruit en grosse partie vers le Ve siècle durant les invasions barbares.

Plus tard, un complexe industriel voit le jour en contre bas des sources. Un moulin, une poudrière, une papeterie, une forge. Puis, un château, une chapelle et une pisciculture. En 1850, un nouvel aqueduc est construit pour alimenter une partie de la ville de Besançon, mais également quelques villages sur le plateau (Nancray, Montfaucon…).

Plusieurs parcours de randonnées sont possibles pour ceux ou celles qui veulent étendre la balade.

Bonne promenade !

Quelques photos :

Pour s’y rendre :

Depuis Besançon, partir en direction de Montbéliard sur la D683. Au rond point de Thise, tourner à droite en direction de Chalèze. A chalèze, prendre Grande Rue puis Route d’Arcier. Continuer jusqu’à Arcier. Un parking visiteur a été spécialement aménagé sur la droite de la route.

A proximité :

Sur la carte :

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