Saint-Valery-sur-Somme, petite cité médiévale et maritime nichée sur un promontoire surplombant la baie de Somme, est un véritable joyau de la Picardie. Son riche passé, son patrimoine architectural remarquable et son environnement naturel exceptionnel en font une destination incontournable pour les amateurs d’histoire, de nature et de gastronomie.
Un passé fascinant:
- Fondée au 11ème siècle, la ville a connu une histoire mouvementée, marquée par les invasions vikings, la guerre de Cent Ans et les conflits entre la France et l’Angleterre.
- Guillaume le Conquérant y embarqua pour l’Angleterre en 1066, et Jeanne d’Arc y fut emprisonnée en 1430.
- La ville conserve de nombreux vestiges de son passé, dont des remparts, des tours et des maisons à colombages.
Un patrimoine architectural remarquable:
- Le quartier du Courtgain, avec ses ruelles étroites et ses maisons aux façades colorées, est un véritable labyrinthe plein de charme.
- L’église Saint-Martin, construite au 15ème siècle, est un bel exemple de l’architecture gothique flamboyante.
Le calvaire des Marins :
Cette chapelle est située sur l’emplacement de celle qui fut démolie en 1915. Elle fut édifiée par Mr MINOTTE en remerciement à Notre Dame des Roches patronne séculaire du Courtgain (fête le 29 août) Elle fut bénie solennellement le 9 juillet 1933. C’est à cette époque que Mr MINΟΤΤΕ remit en honneur, la bénédiction de la Mer. En souvenir de la bénédiction de la mer par le Pape Pie XI le 1er août 1933 A l’occasion du cinquantenaire de la bénédiction de la chapelle 1933 – 1983.
La Sentinelle du Souvenir : Le Calvaire des Marins
Perché sur un promontoire surplombant la mer, le Calvaire des Marins se dresse comme une sentinelle veillant sur les âmes des marins disparus. Sa silhouette imposante, tel un phare du souvenir, guide les regards vers l’immensité bleue où tant de destins se sont joués.
Un phare de foi pour les âmes hardies
Dès l’aube du XIXème siècle, le Calvaire s’est érigé en protecteur des pêcheurs du Courtgain et des marins bravant les flots. Avant chaque départ, les équipages se tournaient vers lui, implorant la protection divine pour leur périlleuse odyssée. Un geste de foi et d’espoir murmuré face à l’inconnu.
Bénédiction de la mer : un rituel ancré dans la tradition
Chaque été, lors d’une grande marée, la tradition de la bénédiction de la mer prend vie. Une cérémonie empreinte de solennité où le souvenir se mêle à la gratitude. Après une messe célébrée au quartier du Courgain, le prêtre embarque sur un baliseur pavoisé, suivi d’une flottille de bateaux.
Au cœur de la baie, une gerbe de fleurs est jetée à l’eau en hommage aux marins disparus. Un moment de recueillement poignant où le silence n’est brisé que par le clapotis des vagues. Puis, chaque bateau s’approche du prêtre qui le bénit en prononçant son nom, un lien symbolique entre l’homme et la mer.
Baptême d’un bateau : un héritage médiéval
Le baptême d’un bateau neuf, souvent doté d’un nom chrétien, perpétue un rite ancestral remontant au Moyen Âge. Un moment de célébration où se mêlent tradition et spiritualité.
Comme le relatait Anatole France lors de son séjour à Saint-Valery, le parrain, la marraine, le patron et sa femme accompagnent le prêtre et un enfant de chœur à bord du bateau. L’eau bénite coule sur la coque, tandis que le sel et le blé symbolisent la purification et la prospérité. Le bris de la bouteille de champagne scelle l’union du navire et de son équipage, une alliance placée sous la protection divine.
Le miracle de Pierre et la chapelle du Courtgain
Au cœur du quartier des marins, surplombant la mer, se dresse une humble chapelle de bois, témoin d’une histoire miraculeuse et d’une dévotion profonde.
Charles et Augustine Godin, pêcheurs de père en fils, vivaient au Courtgain avec leurs douze enfants. Un jour, leur fils Pierre, adolescent, tomba gravement malade. La médecine de l’époque se révéla impuissante.
La famille, profondément croyante, se tourna vers la prière. Charles et Augustine se rendirent à Lisieux pour implorer la guérison de leur fils auprès de Sainte-Thérèse.
Pierre, apprenti menuisier, fit un vœu : s’il guérissait, il construirait une petite chapelle en bois pour abriter une statue de Sainte-Thérèse.
Miracle ou simple coïncidence, quelques mois plus tard, Pierre guérit. Fidèle à sa promesse, il construisit la chapelle, exprimant sa gratitude envers Sainte-Thérèse et envers les habitants du quartier qui avaient soutenu sa famille pendant cette épreuve.
Un siècle plus tard, la petite chapelle perdure. L’arrière-petit-fils de Charles et Augustine veille à son entretien et à sa décoration florale. Chaque année, au mois de mai, il organise la Fête de la Mer en mémoire des marins pêcheurs disparus en mer.
Sainte-Thérèse continue de veiller sur le Courtgain, ce vieux quartier de marins où la foi et la solidarité se transmettent de génération en génération.
Sur les traces du passé à Saint-Valery-sur-Somme
Des origines mystérieuses aux échos de la Guerre de Cent Ans, Saint-Valery-sur-Somme invite à un voyage fascinant à travers les âges. Bien avant l’aube de l’ère chrétienne, des hommes foulent déjà le sol de ce promontoire calcaire. Des traces de leur présence murmurent des secrets ancestraux, tandis que les vagues inlassables chantent l’histoire d’un passé tumultueux.
Le Ve siècle avant J.-C. voit l’arrivée des Gaulois, qui établissent un village prospère baptisé Leuconaus. Des liens commerciaux se tissent avec les Grecs, Marseille servant de point de passage. La cité gauloise s’épanouit, vibrant au rythme d’une culture riche et mystérieuse.
Le vent de l’invasion romaine souffle ensuite sur la région. En -52 avant J.-C., Leuconaus tombe sous la domination romaine et devient un chef-lieu, un centre administratif et politique d’importance. La Pax Romana s’installe, laissant derrière elle des vestiges encore visibles aujourd’hui.
L’aube du Moyen Âge marque une nouvelle ère pour Saint-Valery-sur-Somme. Au VIIème siècle, Gwalaric, un moine irlandais fervent, débarque sur ces terres. Il y implante la règle de saint Colomban et fonde une abbaye, source de rayonnement spirituel et intellectuel. La cité se développe autour de ce centre religieux, attirant pèlerins et artisans.
Le XIème siècle voit l’essor de Saint-Valery-sur-Somme. Un château fort s’érige, symbole de puissance et de protection. Des murailles ceignent la ville, lui conférant une allure fière et majestueuse. La cité devient un pôle commercial important, profitant de sa situation stratégique sur la baie de Somme.
En 1066, Guillaume le Conquérant s’embarque à Saint-Valery-sur-Somme pour la conquête de l’Angleterre. La ville devient le point de départ d’une aventure historique qui changera le cours du destin. La Bataille de Hastings, sanglante et décisive, marque le début de la domination normande sur l’Angleterre.
L’ombre de la Guerre de Cent Ans plane ensuite sur Saint-Valery-sur-Somme. En 1430, Jeanne d’Arc, figure emblématique de la résistance française, est capturée par les Anglais. Elle est emprisonnée dans la ville, endurant des conditions de vie difficiles. Son courage et sa foi inébranlables font d’elle un symbole de résistance et d’espoir.
Les Tours Guillaume et la Porte Jeanne d’Arc : Sentinelles du Temps
Fièrement dressées à l’entrée haute de la ville close, les Tours Guillaume et la Porte Jeanne d’Arc se dressent comme des sentinelles du temps, murmurant les secrets d’un passé tumultueux. Témoins de l’histoire, elles constituent, avec la Tour Harold en contrebas, les vestiges les plus anciens des remparts qui protégeaient autrefois Saint-Valery-sur-Somme.
Deux tours rondes massives, coiffées de créneaux et de mâchicoulis du XVIe siècle, imposent leur présence. Baptisées « Tours Guillaume », elles rappellent l’empreinte du Moyen Âge et de son architecture militaire. Un réseau de salles voûtées et de passages souterrains en brique, vestiges d’un passé révolu, s’étend sous leurs fondations, rappelant les sombres heures où elles servaient de prison pendant la Révolution.
Le pont-levis qui jadis donnait accès à la ville s’est écroulé en 1614, laissant place à un passage entre deux murs parallèles. Ces derniers, vestiges d’un bâtiment servant de corps de garde et de prison, ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Côté ville, une arcade ogivale édifiée en 1785 par le corps municipal symbolise la renaissance et l’espoir après des siècles de troubles.
Un pan de courtine reliant la porte de Haut à la tour Harold subsiste encore, tel un rempart oublié, veillant sur la baie de Somme. C’est par cette porte que Jeanne d’Arc, prisonnière des Anglais, quitta Saint-Valery en décembre 1430 pour se rendre à Rouen, où son destin tragique allait se sceller.
Aujourd’hui, les Tours Guillaume et la Porte Jeanne d’Arc ne sont plus que des pierres chargées d’histoire
L’Église Saint-Martin de Saint-Valery-sur-Somme :
Un édifice témoin de l’histoire
L’église Saint-Martin, dressée fièrement dans la ville haute de Saint-Valery-sur-Somme, se distingue par son élégante silhouette et son riche patrimoine. Construite en pierre et galets de silex éclatés, technique typique de la région picarde, elle arbore un damier fascinant qui attire les regards.
Son histoire est ponctuée de reconstructions et d’agrandissements successifs, chaque époque laissant son empreinte sur ses murs. Des vestiges du XIIe siècle, comme les piliers entre les deux nefs, côtoient des éléments du XVe siècle, ajoutés après l’incendie ordonné par Louis XI. Des dates gravées, tels que 1558, 1615 et 1754, racontent le fil du temps et les différentes transformations de l’édifice.
Un clocher imposant et des nefs majestueuses
Le clocher, imposante tour quadrangulaire rehaussée de contreforts, domine le paysage urbain. Sa flèche d’origine a disparu au XVIIIe siècle, remplacée par un toit pyramidal qui lui confère une allure unique. Une petite maison blottie contre le clocher abritait jadis une citerne d’eau, symbole de l’ingéniosité des anciens habitants.
L’intérieur de l’église se distingue par ses deux grandes nefs d’égales dimensions, séparées par une rangée de sept arcades ogivales. Cette particularité architecturale crée une impression de grandeur et de luminosité.
Des chapelles aux trésors cachés
Trois chapelles, construites entre 1500 et 1581, s’épanouissent le long de la nef nord, dédiée à la Vierge. La chapelle des fonts baptismaux, la chapelle Saint-Valery et la chapelle Saint-Pierre, dite des marins, abritent des voûtes sculptées et des clés de voûte rehaussées de couleurs, dévoilant un savoir-faire artisanal d’exception.
Un petit oratoire dédié à Saint-Joseph, restauré en 1874, offre un havre de paix dans la nef sud.
Un mobilier riche et varié
L’église Saint-Martin recèle un trésor inestimable : un ensemble de tableaux, statues et même un autel provenant de l’abbaye voisine. Ces œuvres d’art, vendues pendant la Révolution française puis restituées à la paroisse, témoignent de la ferveur religieuse et de la beauté des arts sacrés.
Le buffet d’orgue, datant de 1602 et partiellement rénové en 1754-1755, attire l’attention par sa finesse et sa complexité. Sa tribune, soutenue par deux colonnettes torsadées en bois sculpté du XVIe siècle, est un véritable chef-d’œuvre d’art.
Située au cœur du parc naturel régional de la baie de Somme, Saint-Valery-sur-Somme est un paradis pour les amoureux de la nature.
La baie, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, abrite une faune et une flore exceptionnelles.
Vous pourrez observer des phoques, des oiseaux migrateurs et de nombreux autres animaux lors d’une balade en bateau ou d’une randonnée sur les sentiers côtiers.
Que faire à Saint-Valery-sur-Somme:
- Visiter le quartier du Courtgain et ses maisons à colombages.
- Découvrir l’église Saint-Martin et son architecture gothique flamboyante.
- Le train à vapeur de la baie de Somme.
- Se promener sur les remparts et profiter de l’air marin.
- Faire une balade en bateau dans la baie de Somme pour observer les phoques et les oiseaux.
- Déguster les spécialités locales, comme les moules de bouchot et la tarte au maroilles.
Saint-Valery-sur-Somme est une destination idéale pour un week-end en amoureux, un séjour en famille ou des vacances entre amis. Vous y trouverez un cadre paisible et authentique, une multitude d’activités à découvrir et un patrimoine historique et naturel exceptionnel.
Sources : Panneaux sur site, Wikipédia, mairie de Saint-Valery-sur-Somme
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis Abbeville, prendre la départementale 40, puis au rond point, prendre la troisième sortie et continuer sur la D940 jusqu’à Saint-Valery-Sur-Somme.
A proximité :
- Chapelle des maris à Saint-Valery-sur-Somme
- Train touristique de la Baie de Somme
- Cimetière chinois de Nolette à Noyelles-sur-Mer
Sur la carte :
C’est une très jolie citée portuaire à visiter absolument. Le petit train est une attraction à faire en famille et si on a de la chance, on peut même apercevoir des phoques.