La basilique Saint-Pierre-et-Saint-Paul – Luxeuil-les-Bains (70)


La basilique Saint-Pierre-et-Saint-Paul se situe à Luxeuil-les-Bains, une commune française du département de la Haute-Saône, en région Bourgogne-Franche-Comté. Plus précisément, elle se trouve sur la Place Saint-Pierre, au cœur de la ville.

La basilique Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Luxeuil-les-Bains se dresse sur les vestiges d’un monastère établi par saint Colomban au 6ème siècle. L’église que nous voyons aujourd’hui n’est pas la première à avoir été construite sur ce lieu : elle a en effet succédé à trois bâtiments précédents.

9ème siècle : Une église plus récente remplace le sanctuaire initial. 11ème siècle : Un bâtiment de style roman est érigé à l’emplacement de l’église du 9ème siècle. Début du 13ème siècle : L’abbaye romane est ravagée par un incendie déclenché par les hommes de Richard de Montbéliard.

Un projet d’un siècle : de l’art roman à l’art gothique. La construction de la basilique que nous connaissons aujourd’hui commence en 1230 et s’étale sur une centaine d’années. Cette longue période de construction reflète l’évolution des styles architecturaux de l’époque.

Ci-dessus, l’orgue et son buffet : Érigé en 1617 et élargi plus tard en 1685, ce remarquable instrument musical incarne l’histoire et la richesse culturelle de la région de Franche-Comté. Réputé comme l’un des orgues les plus anciens de cette contrée, il est un témoin précieux de l’artisanat et de l’ingéniosité des époques révolues.

Le buffet d’orgue, un chef-d’œuvre sculpté dans le chêne au XVIIe siècle, évoque l’admiration avec sa majesté et son raffinement artistique. Il repose fièrement sur les épaules d’un atlas, ajoutant une dimension mythologique à son allure imposante. Chaque panneau du buffet, séparé par des figures d’atlantes, raconte une histoire à travers des médaillons sculptés avec minutie. Au centre, le Christ remet les clés à Saint-Pierre, symbolisant l’autorité et la succession spirituelle. À sa droite, Sainte-Cécile, patronne des musiciens, est représentée en train de jouer de l’orgue, tandis qu’à sa gauche, le Roi David, célèbre pour ses talents de musicien, manie habilement la harpe.

Quant à la mécanique interne de cet instrument, elle révèle une ingénierie remarquable. Avec ses 44 jeux et pas moins de 3 137 tuyaux, cet orgue offre une palette sonore d’une richesse et d’une variété exceptionnelles. Chaque note, chaque souffle émis par ses tuyaux, résonne comme un écho du passé, transportant les auditeurs à travers les siècles.

A propos d’Atlas (cliquez pour dérouler)

Atlas, une figure mythologique aussi monumentale que les montagnes qu’il porte sur ses épaules, incarne la quintessence de la puissance et de l’endurance dans de nombreuses traditions anciennes. Dans la mythologie grecque, il est souvent représenté comme un titan condamné par Zeus à soutenir les cieux sur ses épaules pour l’éternité. Cette punition est souvent interprétée comme une métaphore de la charge écrasante de responsabilités ou de fardeaux que certains doivent porter dans la vie.

Selon les récits antiques, Atlas était le fils de Iapétos et de Clymène, et il joua un rôle crucial dans la Titanomachie, la guerre entre les Titans et les dieux de l’Olympe. Après la défaite des Titans, Atlas fut condamné à soutenir le ciel sur ses épaules comme châtiment pour avoir mené la rébellion contre les dieux. Cette image emblématique d’Atlas tenant le monde sur ses épaules est devenue l’un des symboles les plus puissants de la mythologie grecque.

Cependant, les histoires d’Atlas ne se limitent pas à la mythologie grecque. Des versions similaires de cette figure apparaissent dans d’autres cultures anciennes, telles que la mythologie romaine, où il est souvent identifié à Tortus, le titan qui porte le monde sur son dos. Dans ces traditions, Atlas est souvent associé à la notion de limites et de frontières, en tant que gardien des extrémités de la terre et des océans.

L’image d’Atlas est également devenue emblématique dans l’art et la littérature occidentaux, symbolisant souvent la force, la résilience et le fardeau de la condition humaine. Son nom a été utilisé pour désigner diverses choses, des atlas géographiques qui cartographient le monde aux fusées spatiales qui explorent les confins de l’univers.

Dans le contexte moderne, l’héritage d’Atlas perdure à travers différentes expressions culturelles, soulignant sa pertinence intemporelle en tant que symbole de la condition humaine. Que ce soit dans la littérature, l’art, la philosophie ou la science, Atlas continue d’inspirer et de fasciner, rappelant à chacun la force et la résilience nécessaires pour soutenir les défis de la vie.

En conclusion, la figure mythologique d’Atlas représente bien plus qu’un simple titan condamné à porter le monde sur ses épaules. Elle incarne la lutte humaine contre les fardeaux de la vie, la nécessité de faire face aux défis avec résilience et la capacité à trouver du sens et de la force dans nos propres épreuves. Son histoire résonne à travers les âges, offrant un aperçu intemporel de la condition humaine et de notre quête perpétuelle de sens et de transcendance.

Chapelle Saint-Joseph

Autrefois dédiée à Saint-Nicolas, patron de la Lorraine voisine, la chapelle Saint-Joseph recèle un secret fascinant. Lors de réparations en 1862, des ouvriers ont découvert un squelette gisant au pied du mur séparatif de l’abside. La tête orientée vers l’Orient et la crosse abbatiale en bois, rongée par le temps, à ses côtés, il s’agissait des restes mortels de l’abbé Aymon de Mollain, décédé en 1382 et inhumé dans la chapelle. La crosse, récupérée par la municipalité de Luxeuil, fut vendue au musée du Louvre en 1864.

Chapelle Saint-Colomban

Dédiée à Saint-Pierre aux XVIIe et XVIIIe siècles, à Saint-Benoît au XVIe siècle et à Saint-Étienne avant cela, la chapelle Saint-Colomban abrite aujourd’hui une statue du saint fondateur de l’abbaye de Luxeuil.

Le point d’orgue de la chapelle est sans aucun doute la châsse de Saint-Colomban, réalisée en 1924 pour le retour des reliques du saint. D’inspiration gothique, elle renferme un coffret contenant les précieux ossements. La base de la châsse est décorée des écussons des villes liées à l’histoire du monastère de Luxeuil. Aux quatre coins, des statuettes symbolisent les activités des moines, et une représentation du saint couronne l’ensemble.

La châsse elle-même s’inspire du tombeau de Saint-Colomban dans la crypte de Bobbio. Les saints de Luxeuil sont représentés sur son pourtour. Œuvre de Pierre Dié Mallet, peintre et statuaire lorrain, et réalisée par les Etablissements Th. Klem de Colmar en Alsace, la châsse est aujourd’hui conservée dans un endroit non accessible aux visiteurs pour des raisons de sécurité.

Un autre trésor de la chapelle est la statue moderne de Saint Gall et son ours, sculptée par Claude Grange et offerte par la paroisse de Saint-Gall à celle de Luxeuil en 1950. La statue et le reliquaire de Saint-Gall ont été reçus officiellement à Luxeuil lors des fêtes internationales de la même année.

Pierre tombale de l’abbé Jean-Baptiste Clerc (1642-1671)

Traduction du texte en latin

Le mort, que recouvre ce monument, d’innombrables monuments l’ont rendu immortel. C’est le révérend-père en J.C. Dom Jean-Baptiste Clerc, 71me abbé et illustre restaurateur de ce couvent. Pendant 30 années, il mit tant de sagesse à diriger la maison et tant de zèle à l’accroître qu’il peut aller de pair avec les premiers fondateurs de Luxeuil.

Chant funèbre

Pleure maintenant, Luxeuil, la mort en a porté l’arrêt fatal, sous une poussière obscure disparaît la lumière du troupeau.

Pleurez, moines, vous le devez, et vous aussi, pleurez, citoyens, car, privés de votre soleil, vous n’aurez plus de jours sereins.

Brillant par le nom, il brilla plus encoure par les actes de sa vie; ce brillant de la terre, la mort le porte jusqu’aux astres. Il sut rester humble, malgré le lustre et l’élévation de son siège plein de douceur et de bonté, il fut de son troupeau le pasteur et l’amour. Ces membres qu’une chaste pudeur avait protégés de la maladie les mit à l’épreuve, mais fort, mème dans son corps affaibli, il sut supporter la douleur. Il rétablit les portes, les voûtes, les colonnes du temple; et, colonne lui-même naguère si solide, le voilà renversé et gisant à terre.

Nos splendides bâtiments sont de sa main déjà vieillissante; mais, en substituant à l’ancien du nouveau, il cessa de vieillir. Sur ces autels, prètre plein de vie, naguère il immolait la victime maintenant sous ces autels, il est lui-même la victime immolée. Comme Clerc, il était le lot du Seigneur; il vient de subir le sort des humains et redevient ainsi le lot de Dieu. Ainsi soit-il.

Du cercueil, voyez sortir ce Clerc, des ténèbres ce soleil, de l’ombre cette clarté. des tristesses de la mort ce rayon de joie; c’est une marche vers le ciel.

En bordure:

<< II cherche plus à être aimé qu’à être craint, simple, droit, craignant et vraiment dévoué à Marie. Il souriait à tous, ne nuisait à personne. Il combattit le bon combat, suivit exactement sa règle et consomma sa course le 16 avril, âgé de 77 ans ».

Cette épitaphe suffit seule à glorifier l’abbatiat de Dom Clerc, qui fut vraiment l’un des plus grands abbés avec saint Colomban et saint Valbert.

Source : Gilles Cugnier, Histoire du monastère de Luxeuil à travers ses abbés, tome 3, 2005.

On peut encore observer quelques éléments de style roman, comme les chapiteaux des piliers de la nef. Cependant, le style gothique prédomine, avec ses voûtes sur croisées d’ogives, ses arcs-boutants et ses vitraux flamboyants. Le 19ème siècle : rénovations et embellissements

Au 19ème siècle, l’architecte Eugène Viollet-le-Duc entreprend d’importantes restaurations sur la basilique. Il remplace notamment les vitraux du chœur par des médaillons représentant la vie des saints de l’abbaye de Luxeuil. Des mosaïques sont également ajoutées pour décorer certaines chapelles du transept.

Chronologie de la basilique de Luxeuil

VIe siècle

  • Vers 590 : Fondation du monastère de Luxeuil par saint Colomban.
  • Construction d’une première église en bois.

VIIe-VIIIe siècles

  • Développement du monastère et de son scriptorium.
  • Construction d’une église en pierre.

IXe-Xe siècles

  • Déclin du monastère.
  • Invasions normandes.

XIe siècle

  • Reconstruction de l’église abbatiale.

XIIe siècle

  • Apogée du monastère.
  • Construction d’un nouveau cloître.

XIIIe siècle

  • Incendie de l’église abbatiale.
  • Début de la construction de l’actuelle basilique gothique.

XIVe siècle

  • Achèvement de la basilique.
  • Consécration de l’église aux saints Pierre et Paul en 1340.

XVe-XVIe siècles

  • Guerre de Cent Ans.
  • Pillage du monastère.

XVIIe-XVIIIe siècles

  • Restauration de la basilique.
  • Construction de la chapelle du Saint-Sacrement.

XIXe siècle

  • Révolution française.
  • Fermeture du monastère.
  • Classement de la basilique au titre des monuments historiques en 1846.

XXe siècle

  • Restauration de la basilique par Viollet-le-Duc.
  • Installation des orgues de Deloye-Hartmann en 1980.

XXIe siècle

  • La basilique est toujours un lieu de culte important.
  • Elle accueille également des concerts et des expositions.

Bonne visite !

Adresse :  1 Pl. Saint-Pierre, 70300 Luxeuil-les-Bains

Statistiques :

  • 1 695 960
  • 717 751
  • 756
  • 641
  • 12 septembre 2024

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3 Comments

  1. Cathy
    16 mars 2024
    Reply

    C’est vraiment une très belle abbaye

  2. Lucile
    16 mai 2024
    Reply

    L’orgue de cette église est tout simplement un chef d’oeuvre. J’adore venir le contempler.

  3. Pierre Beranger
    20 mai 2024
    Reply

    J’ai trouvé cette basilique très belle, surtout les sculptures sur la façade.

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