Situé dans le département du Pas-de-Calais en France, le Cromlech des Bonnettes, également appelé les Sept Pierres, est un site archéologique qui a été classé monument historique en 1889. Ce site est entouré de légendes qui ont nourri l’imaginaire populaire de la région depuis des siècles. Selon l’une de ces légendes, le Cromlech aurait été érigé en l’honneur de sept jeunes gens qui auraient disparu mystérieusement lors d’une danse. Il faut savoir que Bonnette signifie « méchante fille » dans le patois de ce coin du Nord (Pour les archéologues, le nom de Bonnette évoque plutôt des petites bornes). On raconte que six jeunes filles accompagnées d’un musicien auraient préféré aller danser sur cette butte plutôt que d’aller à la messe. Elles disparaissent toutes, ainsi que le musicien, avant le levé du jour. Les habitants du village auraient alors érigé les sept pierres pour leur rendre hommage, une pierre centrale pour le musicien et six autres autour pour les filles. Outre les légendes populaires, le Cromlech des Bonnettes est un site archéologique qui attire de nombreux curieux chaque année.
Les cercles de pierres, également connus sous le nom de cromlechs, ont été construits dans de nombreuses cultures anciennes à travers le monde, notamment en Europe, en Afrique et en Asie. Les archéologues pensent souvent que ces structures étaient utilisées pour des rituels religieux ou astronomiques.
Sous le cromlech, existe réellement un tumulus (la butte dans laquelle des galeries ont été découvertes). Cet ancien site funéraire date d’au moins 2000 ans avant J.-C. Les pierres qui le composent, bien que supposément moins anciennes, sont des vestiges qui témoignent de l’histoire de la région. Les archéologues ont découvert que le site avait été utilisé à différentes époques, notamment durant l’âge du Bronze et l’âge du Fer.
Avant 1850, il existait deux tumulus que l’on appelait les collines des Bonnettes, L’un d’eux a été détruit, il avait des proportions colossales disait-on. La terre aurait servi à construire un chemin vicinal. Le tumulus des Bonnettes est celui qui a perduré dans le temps. Il a été fouillé en 1877 par M. Adolphe Bréan, un membre de la Société des Sciences de Douai. Le tumulus mesure 75 mètres de hauteur et est surmonté de pierres d’une hauteur de 70 centimètres, une largueur de 30 centimètres et une épaisseur de 22 centimètres, formant une couronne. Sur ces pierres en forme de crosse, on peut observer des visages composés de yeux creusés, rappelant des anthropomorphes ou des statues-menhirs. De forme ovoïde, le tumulus mesure 38 mètres de longueur sur 28 mètres de largeur et a une hauteur de 5 mètres. Pendant les fouilles de M. Bréan, des cendres humains, des débris d’ardoises verte, des charbons, des fragments de poteries, des ossements humains et des outils en silex (couteaux, grattoirs, pointes de flèches, haches, nuclei) ont été découverts dans une terre sablonneuse très fine.
La présence de visages dessinés au-dessus des pierres peut être un élément important pour comprendre l’objectif de ces structures. Les visages pourraient représenter des divinités ou des ancêtres importants pour la culture qui les a construits.
Les découvertes laissent planer le mystère quant à l’utilisation de ce lieu. Certains pourraient le considérer comme un lieu de culte ou de sacrifices druidiques, éventuellement une tour de guet à l’époque gauloise ou médiéval, pourquoi pas une sorte d’élévation où l’homme pouvait communiquer à distance grâce à des signaux, un lieu où l’on rendait la justice, tandis que d’autres pourraient croire qu’il s’agit d’un lieu de châtiment divin ou d’un site commémorant une bataille. Les Sept Bonnettes restent donc un site intrigant..
Le Cromlech des Bonnettes se compose de sept pierres, dont une centrale et six disposées en cercle autour d’elle. Cependant, on ne peut en voir que cinq actuellement en place, la sixième étant située en contrebas et ayant été endommagée lors de la première guerre mondiale en raison de l’installation d’une batterie allemande creusée sur le site. La septième pierre centrale aurait été dérobée. Cette pierre était de forme circulaire et un témoin affirme que de mystérieuses inscriptions y auraient été gravées. Les anciens ont longtemps pensés que la légende des bonnettes était gravée sur cette pierre dans un caractère d’écriture et dans une langue ancienne que les villageois ne pu décrypter.
En conclusion, le Cromlech des Bonnettes est un site archéologique fascinant qui continue de susciter la curiosité et l’intérêt. Tout ce que l’on sait, c’est que le site a été réemployé à différentes époques. Au-delà des légendes et des hypothèses, il est un témoignage tangible de l’histoire ancienne de la région et mérite d’être protégé pour les générations futures.
Sources : Exploration du tumulus dit les Sept bonnettes: Compte-rendu ... - Page 6 Adolphe Bréan · 1877 ; wikipedia ; L. Quarré-Reybourbon, Les monuments mégalithiques dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, Tournai, 1896, 14
Quelques photos :
Pour s’y rendre :
Depuis le centre du village de Sailly-en-Ostrevent, suivre les panneaux d’indications « Les Bonnettes », ou engager sur votre le chemin de Bapaume, continuer jusqu’au deuxième croisement, puis tourner à droite, continuer sur 300 mètres, puis tourner à droite. La butte et les bonnettes sont en face.
A proximité :
- Menhir de la Pierre au Diable – Lécluse
- Dolmen du bois à Hamel
- Menhir de la Pierre qui Pousse à Aubigny-au-Bac
- Le gros cailloux à Oisy-le-Verger
Sur la carte :
Un lieu fascinant et énigmatique qui invite à la rêverie et à l’exploration.
Ces pierres sont vraiment semblables à des jeunes femmes. c’est une légende intéressante que vous nous partagez. Merci beaucoup