Château de Ferrette – Ferrette (68)

Le château de Ferrette est un château fort médiéval situé à Ferrette dans le Haut-Rhin, il est l’un des plus ancien d’Alsace puisque tout prêtre à croire que depuis 1040, il était déjà utilisé comme résidence principale des Comtes de Ferrette. Les premières mentions écrite remonte à 1105 et 1144.

Ce ne sont pas moins de sept Comtes qui se succéderont dans cette impressionnante forteresse construite par Radbot de Habsbourg à 612 mètres d’altitude sur un piton rocheux, à l’emplacement où l’on trouvait bien avant une tour d’observation romaine. Les romains appelaient l’endroit “Piretum”, traduit en “verger de Poirier”.

Le château est composé de deux parties séparées par des portes et un possible pont-levis. A l’étage inférieur, on trouve plusieurs tours rondes et au niveau supérieur une tour d’habitation unique en Alsace puisqu’elle est taillée sur plusieurs niveaux dans le calcaire, un donjon, et une chapelle dédié à Sainte-Catherine.

Au 12ième siècle, le château de Ferrette appartenait aux comtes de Montbéliard, le village le plus proche était nommé, à cette époque, Ferrette mais il s’agit de l’actuel Vieux-Ferrette. Frédéric de Montbéliard s’installe dans le château dont il avait hérité de son père vers 1125, et fonde la plus puissante des seigneuries territoriales de l’Alsace du sud (Sundgau). Frédéric de Montbéliard étant devenu Frédéric de la Ferrette, décède en 1189 lors d’une croisade.

C’est son fils Louis 1er qui prend la relève, il était selon certains écrits d’une brutalité hors du commun. Il est cité en 1184 comme présidant avec l’évêque de Bâle au plaid général de Grandval. Il décède lors de sa participation à la Troisième croisade où il est présent au siège de Saint-Jean-d’Acre à l’âge de 36 ans.

Par la suite, un certain Frédéric II de Ferrette devient comte de Ferrette à partir de 1207, aucunes sources n’indique que ce soit le fils de Louis 1er, certains historiens pensent que c’est son fils aîné, tout ce qui est sûr, c’est qu’il délaisse le château pour se concentrer sur le château d’Altkirch. Percevant trop de liberté sur le territoire de Ferrette, il fait installer en 1232 une muraille autour des maisons pour en faire une enceinte fortifiée. L’évêque de Bâle, voyant l’ampleur que prend Ferrette, commence à surveiller le proche Comté.

Une fin tragique attend Frédéric II le 8 février 1233, on le retrouve mort, assassiné, et l’on accuse son fils aîné Louis de l’avoir tué après une violente dispute.

Cependant, un parchemin ancien est retrouvé à l’Abbaye de Lucelle et viens semer le trouble :

“En présence de Dieu et de Marie sa mère, Nous Ulric, comte de Ferrette, faisons connaître que le meurtrier de notre père Frédéric, n’est point notre frère Louis que nous avons accusé injustement, et exclu de sa succession à cause de la malédiction paternelle, mais nous Ulric. Que Dieu nous absolve de ce parricide, et aussi de la mort de Rodolphe, comte de Sogren ; c’est pourquoi, parvenu à la fin de nos jours, nous déclarons tous nos péchés à R. Bénedict qui écrit ma confession pour qu’elle soit un monument de mon crime et de ma vraie pénitence. En témoignage de ces choses, la présente charte est munie de notre scel. Donné l’an du Seigneur M.CC.LXXV, la veille des calendes de février“.

Dix années plus tard, on découvre ce document contenant l’aveu d’Ulrich II, qui avoue le meurtre de son père.

A nouveau, l’enquête de l’historienne Gabrielle Claerr-Stamm vient semer le doute en 1852 :

“L’historien Auguste Quiquerez fabriqua au XIXème siècle, une fausse confession par laquelle Ulrich II, frère de Louis le Féroce, s’accusait du meurtre de son père ! Il fallut plus d’un siècle et la perspicacité de l’historien Christian Wilsdorf pour dévoiler la supercherie.”

On ne saura jamais qui a vraiment tué  Frédéric II comte de Ferrette.

Ulrich II de Ferrette prend donc la succession a la mort de Frédéric II, de 1233 jusqu’en 1275, il gouverne parfaitement bien le comté, puis cède avec l’accord de son fils Théobald le domaine à l’évêque de Bâle Heinrich III von Neuenburg-Erguel.

Il meurt le 1er mars 1275, l’évêque de Bâle laisse la gestion du comté à son fils Thiébaut, dit Théobald de Ferrette, seigneur de Florimont et châtelain de Rougemont, d’un esprit guerrier, il connaîtra beaucoup de déboires jusqu’en 1310 à la mort de ce dernier.

Le 7ème Comte de Ferrette, Ulrich III avait comme principale mission de conquérir la vallée de Saint Amarin. Il meurt le 10 mars 1324, son corps est inhumé dans l’église de Thann et son cœur à l’Abbaye de Lucelle. N’ayant pas d’héritier “Mâle”, c’est sa fille Jeanne, qui hérite du Comté de Ferrette. Elle se marie avec Albert II de Habsbourg dit “le Sage”, et c’est ainsi que le Comté passe aux mains de l’administration Autrichienne.

Par la suite, le château est rénové, refaçonné, tout d’abord en 1446, puis en 1488 ou l’on fait construire une enceinte et 4 tours sur la partie basse du château. A la suite du traité de Saint-Omer, Ferrette est cédé en 1469 à Charles le Téméraire qui nomme Pierre de Hagenbach comme gouverneur.

La redoutable famille Reich de Reichenstein  prend possession du château en 1504. Ils sont craint de tous, et règnent en maître sur leur territoire jusqu’en 1540, ou une riche famille de banquiers : “les Fugger d’augsbourg” s’installent, ils font construire des bâtiments et des fortifications, une porte avec bouche à feu, puis un rempart reliant la partie basse à la partie supérieur du château.

En 1618 commence la guerre de 30 ans, les troupes suédoises réussissent à envahir le château en 1632. Une révolte paysanne éclate en 1634, elle fera fuir la garnison suédoise mais pour peu de temps, celles-ci revient avec de grands renforts pour massacrer tout le village, de nombreuses victimes sont malheureusement à déplorer. En 1635, le château est attaqué par l’armée Française qui le détruit et le brûle. Le 24 octobre 1648, à la fin de la guerre de 30 ans, le site appartient au roi de France Louis XIV, le château est en ruine, une seule partie est restaurée pour en faire un bailli.

En 1600, un moine de Lucelle décrit le château : Il explique qu’il y a deux entrées, trois cours et trois maisons, dans la partie supérieur, il compte six salles chauffées par un poêle, et onze chambres, une cuisine, une cave et une étuve. La maison du bailli possède quand à elle, quatre salles, sept chambres et deux cuisines, une chambre de bain ainsi qu’une écurie. Le logis des chevaliers est muni d’une seule salle, et une chambre, ainsi qu’un grenier.

Le château passe de mains en mains, sans réel investissement sauf pour le Bailli. En 1659 il revient au Cardinal de Mazarin, puis à Honoré IV prince de Monaco (à savoir qu’à ce jour les princes de Monaco portent le titre de comte de Ferrette.).

En 1789, ce qui reste du château est mis à feu et à sang par les révolutionnaires Français venant de la vallée de Saint Amarin, puis malheureusement, comme nombreux château sur le déclin, on récupère les pierres.

L’écrivain écossais Walter Scott écrit un roman en 1829 “Anne de Geierstein” ou il fait figurer le château de Ferrette dans une histoire ou l’on suit les aventures d’un malfrat.

Le château a été récemment vendu à un particulier

Le château en ruine a été classé monument historique en 1842

Quelques photos : 

Pour s’y rendre : 

Depuis Altkirch, prendre la D432  en direction de Hirsingue, continuer sur D432, traverser Feldbach et continuer tout droit en direction de Ferrette. Plusieurs parking sont dispersés dans la commune, les plus proche sont ceux situé vers l’église et rue Saint-Bernard.

A proximité :

  • Vestige Antique de Koestlach
  • La grotte des nains
  • Ruines du Château de Morimont

Sur la carte :

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