Mont-Saint-Vincent (71)

Mont-Saint-Vincent, situé au cœur du département de Saône-et-Loire en Bourgogne-Franche-Comté, est une charmante commune française. Couronnée par une altitude de 610 mètres, cette colline représente le deuxième lieu habité le plus élevé du département. Sa position privilégiée offre une vue imprenable sur les paysages environnants, émerveillant les visiteurs. Le nom de Mont-Saint-Vincent est également attribué au village qui se dresse sur cette colline.

Ci dessus, en haut à gauche, le porche de la maison Leclerc : Au cœur d’une demeure historique longtemps habitée par la célèbre famille Le Clerc, des personnages illustres ont laissé leur empreinte. Parmi eux, Jacques Le Clerc, écuyer de Louis XI, Jean Le Clerc, gouverneur de la Bastille, et Joseph François Joseph Leclerc du Remblay, connu sous le nom de “Le Père” (1577-1638), ont marqué l’histoire.

Le Père Leclerc, homme d’une foi inébranlable, a rejoint l’ordre des Capucins en 1599, témoignant ainsi de sa dévotion religieuse. Il fonda l’ordre des Filles du Calvaire en 1606, jouant un rôle important dans la Réforme Catholique. En parallèle, il mena une carrière politique et diplomatique, sans jamais renier ses valeurs spirituelles.

Sa proximité avec le puissant Cardinal de Richelieu demeurant un secret bien gardé pendant plus de 30 ans. Dans l’ombre du cardinal, Le Père Leclerc agissait avec discrétion, conseillant et influençant les décisions politiques de son ami.

Un autre personnage notable lié à la demeure des Le Clerc fut Victor Emmanuel (1772-1802), époux de Pauline Bonaparte, sœur de Napoléon Bonaparte. Son talent militaire lui a valu la reconnaissance de Bonaparte lui-même. En tant que commandant en chef de l’expédition de Saint-Domingue (Haïti), Victor Emmanuel a réussi à soumettre Toussaint Louverture, s’imposant ainsi comme un stratège hors pair.

Cependant, la vie de Victor Emmanuel fut tragiquement écourtée. Alors qu’il se trouva à Cap Français, une insurrection noire éclata. Malheureusement, la fièvre jaune frappa, terrassant le valeureux homme à l’âge de seulement 30 ans.

À travers les siècles, la demeure historique des Le Clerc a abrité une lignée de personnalités marquantes, dont les exploits militaires, politiques et religieux ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire.

Le village de Mont-Saint-Vincent est un véritable paradis pour les amateurs d’architecture ancienne à la recherche de quiétude. Avec les vestiges de son ancien château, son église romane classée (un site clunisien), son musée, ses ruelles pittoresques et ses demeures ancestrales, il saura séduire les passionnés de vieilles pierres. Ces dernières années, de nombreux artisans ont investi le village, lui redonnant une nouvelle vie. En vous promenant, vous pourrez croiser l’atelier du nacrier, ainsi qu’un potier talentueux.

L’église : un édifice roman datant de la fin du XIe siècle, est un joyau classé Monument historique.

Il s’agit d’un prieuré clunisien depuis 988. Son histoire remonte donc à plus de mille ans. Au cours des dernières années du XIe siècle, l’église actuelle est construite, devenant ainsi le cœur spirituel de la communauté locale.

Cette église est une structure magnifique comprenant quatre travées et un transept saillant, ainsi que trois absides. Son architecture est remarquable, notamment grâce à un voûtement original dans la nef principale. Ce voûtement est composé de berceaux transversaux reposant sur des doubleaux en plein cintre, un procédé rare qui est également utilisé dans l’église de Tournus, une autre merveille architecturale de la région.

En 1506, l’église du Mont-Saint-Vincent devient également une église paroissiale, mais il est stipulé que Cluny, l’ordre religieux clunisien auquel le prieuré est affilié, doit toujours entretenir le chœur de l’église. Cependant, au fil du temps, l’entretien du chœur est déshabillé, et en 1773, il s’effondre tragiquement. Cette situation entraîne de nombreuses hésitations de la part de l’ordre de Cluny quant à la reconstruction du chœur.

Finalement, après de longues délibérations, Cluny décide de reconstruire le chœur de l’église, conformément à sa vocation spirituelle et à son engagement envers la communauté locale. Cette reconstruction est entreprise avec soin et précision, permettant au Mont-Saint-Vincent de retrouver sa splendeur d’antan.

Malheureusement, l’histoire de l’église est marquée par une autre tragédie en 1793, lors de la Révolution française. À cette époque, le climat politique tumultueux conduit à la destruction du clocher de l’église du Mont-Saint-Vincent. Cet événement constitue une perte considérable pour le patrimoine architectural et religieux de la région.

Le grenier à sel : Dans les profondeurs du temps réside un lieu imprégné d’histoire et de commerce, connu sous le nom de Grenier à Sel. Cet édifice majestueux, rénové avec soin en l’année 1662, servait autrefois de point de vente crucial pour le précieux minéral blanc : le sel. Sa réputation s’étendait sur une vaste étendue, touchant près d’une quarantaine de paroisses avoisinantes.

Bien plus qu’un simple centre de distribution, le Grenier à Sel était également le théâtre où se jouait la justice, également dans les litiges liés au sel et à son impôt, appelé la gabelle. C’était un endroit où les différends étaient réglés, où les querelles étaient apaisées, et où la loi était appliquée avec fermeté et équité.

Aujourd’hui, le Grenier à Sel a été transformé en un trésor culturel, connu sous le nom de musée Jean Régnier. À travers ses portes, vous serez transporté dans le passé captivant de la région. Les pièces archéologiques exposées témoignent de la richesse et de la diversité des découvertes faites dans cette terre ancestrale.

Le musée abrite des trésors enfouis, révélant des fragments de la vie quotidienne de ceux qui ont guidé notre époque. Des vestiges préhistoriques aux objets romains, des reliques médiévales aux artefacts plus récents, chaque salle est un voyage à travers les âges.

Le Grenier à Sel, métamorphosé en musée Jean Régnier, est le gardien vigilant des mémoires oubliées. Il se dresse comme un pilier du patrimoine, rappelant à tous les visiteurs l’importance du sel dans l’économie et la vie sociale d’autrefois. Dans le passé, les échanges se limitaient aux grains de sel, mais aujourd’hui, c’est la transmission des connaissances qui prévaut, éclairant ainsi notre chemin vers un avenir qui trouve ses racines dans notre histoire.

Le Mont-Saint-Vincent est une colline énigmatique qui renferme bien des secrets. On sait qu’il existait déjà une bourgade au Xe siècle, mais quelques trouvailles archéologiques viennent bouleverser l’histoire du village que l’on pensait acquise. En effet, un rempart remarquable a été découvert, construit avec d’énormes pierres de type “cyclopéennes”. De plus, une découverte intrigante a été mise au jour : une possible statue-menhir ou, du moins, une pierre anthropomorphe, désormais exposée au musée. La présence de vestiges gallo-romains et préhistoriques à proximité nous laisse supposer que l’histoire de Mont-Saint-Vincent remonte bien plus loin que ce que l’on croyait. C’est un récit ancestral qui attend d’être dévoilé, murmurant des échos d’un passé lointain.

Perché au sommet de l’histoire, se dresse la Tour de l’Assomoir, un témoin silencieux des tumultueuses guerres de religions qui ont secoué le XVIème siècle. Les racines de son nom s’enfoncent dans une légende sombre et tragique, transmise à travers les âges. Selon le récit, un verdict annoncé, prononcé par le bailli, scella le sort des Huguenots de Montcenis qui ont été jetés depuis les hauteurs de cette tour imposante.

Non loin de la Tour de l’Assomoir, on peut voir la maison du Bailly :

Autrefois, cette noble demeure servait de résidence officielle au bailly, occupant ainsi une position privilégiée dans la société jusqu’à l’année 1765. Aujourd’hui, elle demeure l’une des plus anciennes maisons du bourg, témoignant fièrement du passage des siècles .

La Maison du Bailly exhale l’élégance intemporelle de l’époque régence Louis XV. Sa façade, remodelée en 1735, revêt un charme singulier, évoquant celui d’un petit hôtel particulier. Chaque détail architectural témoigne du raffinement artistique de cette époque révolue. Les lignes courbes, les ornements délicats et les fenêtres symétriques confèrent à cette demeure une allure majestueuse.

En vous promenant le long des murs bordés de vignes vierges ou d’hortensias, vous ferez de nombreuses découvertes avant de décider de vous arrêter pour admirer les créations artisanales de la Boutique du nacrier. Ensuite, vous pourrez vous installer paisiblement dans l’auberge ou le restaurant de ce village hors du temps, savourant ainsi un moment de tranquillité.

Remerciements : Merci aux bénévoles du musée pour leurs explications. 
Sources : Plaquette, panneaux sur sites, Wikipédia, oral.

Quelques photos :

Pour s’y rendre :

Depuis Montceau-les-Mines, prendre la départementale 980 jusqu’au hameau “les Perrons”, tourner à gauche au croisement, puis, de nouveau à gauche pour s’engager sur la départementale 105 jusqu’à Mont-Saint-Vincent.

A proximité :

Sur la carte :

2 thoughts on “Mont-Saint-Vincent (71)

  1. Merci pour la publicité de ce village que je connais bien, le musée est tenu par des bénévoles et ils sont très sympa.

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