Le château d’Olhain et ses fantômes –  Fresnicourt-le-Dolmen (62)

Nous voilà en route pour le château d’Olhain sur le territoire de la commune de Fresnicourt-le-Dolmen dans le Nord-Pas-de-Calais. Après un saut au Dolmen de la Table des Fées, on se rend donc au lieu-dit d’Olhain où se trouve le château. Petit bémol à l’arrivée, il n’y a pas de parking assigné au château, il faudra donc vous débrouiller et vous garer le long de la rue à condition qu’il n’y ait pas trop de visiteurs.

Après que vous vous soyez acquitté d’un droit d’entrée servant exclusivement à l’entretien du château, vous prendrez la direction d’une première enceinte abritant un corps de ferme, puis, après être passé sur le pont levis, vous atteindrez la forteresse. Le tout, protégé par une douve.

Le château d’Ohlain est unique ; intéressant d’un point de vue historique mais nous allons également examiner les histoires de fantômes qui s’y rattachent.

L’histoire du château d’Olhain :

Il y avait sans aucuns doutes des constructions datant de la période Mérovingienne. On en retrouve les pierres dans certains sous-sols. En l’an 1179, un premier château est bâti en bois. Puis, vers 1202 Hugues d’Olhain (Né à Fresnicourt en 1179) fait construire un château en grès ainsi qu’une basse cour, trois enceintes et trois pont levis. La famille d’Olhain est l’une des plus anciennes de l’Artois. Hugues d’Olhain se marie en 1207 avec Sybille de Gauchin-le-Gal et ont trois enfants. Hugues est chevalier, armé à Constantinople, il fait bâtir le château à son retour de Terre Sainte. Il meurt en 1233. En 1299, une chapelle est construite au château.

La forteresse d’Olhain est détruite durant la Guerre de Cent Ans, en 1407. Jean de Nielles, marié à Jeanne Marie d’Olhain, fait restaurer le château. En 1443, l’artillerie complète les moyens de défenses. Charles V s’accapare d’Olhain durant neuf années (1521 à 1529). En 1600, la basse cour devient une ferme.

Le 06 avril 1641, la château d’Olhain occupé par les Espagnols est repris par Ignace de Saint-Preuil, gouverneur d’Arras. Malheureusement, il est vite réoccupé par les Espagnols, qui feront exploser la partie Sud du château. En 1710, ce sont les Hollandais qui s’établissent à Olhain.

Vers 1700, Louise de Bergues épouse un certain Louis de Montesquiou, comte d’Artagnan. Il s’agit en fait de l’un des cousin du célèbre Charles de Batz de Castelmore, le capitaine des mousquetaires qui inspira Alexandre Dumas. Autre cousin en rapport, Pierre de Montesquiou. On raconte qu’il aurait ramené la dépouille du célèbre mousquetaire au château d’Olhain et l’aurait enterré dans la cour intérieur, ou à l’emplacement de l’ancienne chapelle. Sans aucunes certitudes que la dépouille se trouve réellement à Olhain.

Le château est incendié, puis en ruine jusqu’en 1830. Date à laquelle les Berghes-Saint-Winock font restaurer la forteresse pour en faire une résidence secondaire. Occupée l’été ou pour des éventuelles parties de chasses. Cette famille préfère la Normandie et délaisse cette résidence en 1870.

En 1900, un propriétaire l’achète comme exploitation agricole, et la famille tombe amoureux de l’ensemble du site. La clause stipulait « les terres étant à vendre avec le château », depuis cette famille essai de prendre grand soin de ce château.

Le fantôme de la salle du banquet :

La salle du banquet que l’on appel désormais la salle du Diable. La scène se déroule lors d’un automne au 15ième siècle. On sait qu’un mauvais seigneur gouverne les terres d’Olhain, il s’agirait vraisemblablement de Jean de Nielle, préférant le vin que de s’occuper des quémandages. Justement, ce soir là, un vieil homme à la longue barbe blanche et habillé en moine tape à la porte du château. Qui ose interrompre une fête qui bat son plein et où l’alcool coule à flot ? Le vieillard traverse la salle d’un pas lent. Les convives, qui parlaient si fort, se sont tus. Notre vieille homme s’approche du seigneur, et demande un repas chaud et un sac de paille pour passer la nuit.

Le seigneur éclate de rire devant la demande du vieil homme, lui balance quelques grossièretés puis le menace. Le seigneur, bien trop éméché, fini même par ne plus se contrôler et par planter la lame de son arme en plein cœur du moine vagabond. Le corps est amené dans la cour du château. Embarrassé, le seigneur demande à ses invités de l’aider à faire disparaitre le défunt dans les douves.

Le jour suivant, ambiance morose, tout le monde se souvient de ce qu’il s’est passé durant la nuit. Mais bon, la vie continue, tous, se remettent à table pour un nouveau festin. La nuit tombe à nouveau, il pleut, il fait froid. On peut entendre le crépitement de la cheminée malgré les conversations qui s’entremêlent. Quand tout à coup, un moine entre dans la salle du banquet. Il s’agit du vieil homme de la veille, son corps est translucide et on peut encore voir la dague planter et le sang couler tout le long de son corps. Le fantôme rejoue la scène morbide de la veille et revient certains soirs hantés la pièce. Poussant toutes personnes témoins de sa présence, a abandonner les lieux définitivement. Le seigneur, ainsi que les convives qui étaient présent finissent tous par mourir dans l’année dans d’atroces souffrances, parfois de morts inexpliquées, ou bien par suicides poussés par la folie.

On raconte qu’en Novembre, on peut parfois encore voir la silhouette fantomatique errer en lisière du bois.

Les revenants d’Olhain :

La seconde histoire nous transportes quelques années après l’histoire du fantôme de la salle du banquet. Dans une période troublée, et où le château est « mis de côté ». Cependant, quelques gardes ont été postés à l’intérieur de l’enceinte afin que la forteresse ne soit pas reprise.

Un jour, de nouveaux gardes arrivent, ils expliquent aux anciens gardes, exténués, qu’ils sont là pour la relève et qu’ils peuvent dès à présent rentrer se reposer dans leurs chaumières en compagnie de leurs femmes et leurs enfants. Ces nouveaux gardes, vous l’aurez compris, sont en réalité des brigands, dont on connait le nom du plus célèbre d’entre eux : Grand-Guillaume. Les malfaiteurs installent au château d’Olhain leur état-major, on les voit souvent faire des allées et venues. Puis, un jour, plus rien.

Les villageois se mettent à parler de « revenants », et prétendent voir les spectres des brigands errer dans le château. Tout le monde est terrifié et personne n’ose s’aventurer dans l’enceinte. Cela dure des mois avant qu’un officier passe par là avec ces quelques hommes. Il entend la rumeur et décide de jeter un œil. Quand il ouvre la porte, ils constatent la présence de fantômes. Les soldats ne tardent pas à déguerpir, mais notre officier est un homme preux et décide de les affronter. Il est très vite tué, et jeter dans les douves.

De nouveau plongé sous silence durant plusieurs mois, la rumeur des fantômes s’étalent dans toute la contrée allant jusqu’aux oreilles des impitoyables seigneurs d’Olhain. Après tout, ce n’est pas une histoire de fantômes qui va impressionner la valeureuse famille d’Olhain. Ils décident donc de récupérer leur territoire. Pour cela, ils forment une immense armée qui se cachent, puis entourent la forteresse, ne laissant pas un seul mètre vide. Le château est en état de siège. Rien de doit ni entrer, ni sortir. Et c’est ainsi qu’au bout d’une quinzaine de jours, le pont levis se baisse. Une centaine de brigands lance un assaut suicidaire contre l’armée des seigneurs d’Olhain. Les brigands sont tués, tous sans exception. On découvre alors, en entrant dans l’enceinte du château, de nombreux draps blanc servant à faire croire aux fantômes, et on découvre également un atelier de fausses monnaies. Il faut croire que l’histoire du moine fantôme à traversée les âges dans la tête des mauvais esprits.

Le château d’Olhain est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 12 avril 1989.

Quelques photos :

Pour s’y rendre :

Rue Léo Lagrange – Fresnicourt-le-Dolmen
+33(0)3.21.52.50.00
infos@chateau-olhain.com
www.chateau-olhain.com

A proximité :

Sur la carte :

2 thoughts on “Le château d’Olhain et ses fantômes –  Fresnicourt-le-Dolmen (62)

  1. Le château d’Olhain est un endroit magnifique et chargé d’histoire. J’ai beaucoup aimé découvrir les différentes pièces du château et apprendre son passé. C’est une visite que je ne suis pas prête d’oublier !

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